Armer la police municipale : de nouvelles réactions

Photo illustration Darius JF

Le 13 janvier, le premier magistrat de Chenôve, Jean Esmonin, donnait son point de vue sur la question de l’armement de la police municipale dans nos colonnes. La CFDT Interco 21 souhaite réagir aux propos tenus dans cet article. Retrouvez ici le communiqué.

Communiqué de la CFDT Interco 21 :

 » Dans cet article, M. Suguenot fait preuve d’une bien dangereuse analyse du risque. Comment ignorer le risque d’agression envers des agents qui portent l’uniforme au même titre que les policiers nationaux ? Faut-il rappeler que notre collègue Clarissa, malheureusement, abattue le jeudi 8 janvier dernier, ne patrouillait pas dans un quartier sensible mais plutôt dans une zone résidentielle. Le risque est national. La proximité d’un axe autoroutier expose ces agents au même danger. Doit-on minimiser le fait que des individus armés, déterminés, traqués puissent prendre pour cible une patrouille de la police municipale et faire un carnage dans telle ou telle ville, au détour d’une sortie d’autoroute ?

Nous adhérons totalement au propos du syndicat national de la sécurité publique qui s’indigne quant aux propos tenus par M. Esmonin qui semble, lui, méconnaître le cadre d’emploi des Policiers Municipaux. Il semble confondre la dotation d’armement et les compétences en matière de Police Judicaire. Les policiers municipaux sont, sans exception, agent de Police Judicaire Adjoint (article 21-2 du Code de Procédure Pénale). Avec ou sans dotation d’arme létale de la part du garant de leur protection (le Maire), ils ne se transforment pas en Officier de Police Judiciaire. Au vu de ses dires, (qui dénotent une certaine méconnaissance de cette corporation de la part de cet édile), nous rappelons qu’aujourd’hui 39% des 20 000 agents de police municipale en France sont dotés d’arme létale.

Faire le choix d’équiper les agents de ces moyens de protection, c’est œuvrer en élu responsable de leur sécurité. Les policiers municipaux sont, sur la voie publique et de par leur uniforme, devenus des cibles potentielles. Ils travaillent au quotidien, au même titre que leurs homologues de la Police Nationale et de la Gendarmerie, à la sécurité de la population Française. Un terroriste ou un délinquant, ne fait pas la différence entre les diverses forces de sécurité. Il serait également urgent de réfléchir quant à la situation des ASVP (agents de surveillance de voie publique) affublés d’uniforme prêtant à confusion.

La CFDT ne fait ni d’angélisme ni de catastrophisme. La réalité des missions de ces collègues sur le terrain doit permettre à nos élus d’abandonner certaines idées devenues totalement obsolètes.

Dans ce contexte particulier et de plus en plus difficile, la CFDT-Interco 21 revendique une dotation de gilet de protection, d’armes adaptées à la situation et une formation appropriée pour l’ensemble des policiers municipaux.  »

Source : Bien Public

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