Armement de la police municipale : pour Amiens, c’est toujours non

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Mardi 11 septembre, deux parlementaires de la République en Marche, dont un ex-patron du Raid ont présenté un rapport qui préconise notamment l’armement de tous les policiers municipaux. Dans la région, si Beauvais s’apprête à équiper ses agents, Amiens s’y oppose fermement.

Mettre l’ensemble des policiers municipaux sur un même pied d’égalité en les équipant d’armes à feu : c’est ce que préconise un rapport parlementaire rendu mardi au gouvernement. Il plaide pour une montée en puissance de la sécurité privée des polices municipales. 

C’est le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb qui avait, en février, mandaté la mission parlementaire, en émettant le souhait d’entrer dans « une nouvelle ère pour la sécurité globale » avec un objectif affiché de recentrage des policiers et gendarmes sur leur coeur de métier et sur fond de menace terroriste persistante.

Amiens reste sur ses positions

À Amiens, on ne change pas de position : « Nous avons toujours été clairs avec les Amiénois, il n’y aura pas d’armement létal de la police municipale dans ce mandat. C’est un engagement du maire. Néanmoins je pense que l’enjeu de rapport ce n’est pas forcément sur la question propre de l’armement mais aussi sur des éléments plus globaux de répartition des missions entre police nationale et police municipale », déclare Clément Stengel, adjoint au maire (UDI) d’Amiens chargé de la sécurité.

Hocine Dehedin, secrétaire général CGT Employés-ouvriers à Amiens Métropole, ne partage pas ces arguments. « La délinquance aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 20 ans. On utilise tous les moyens possibles pour apporter une violence extrême : voitures béliers, armement, etc. Donc on est pour l’armement de la police municipale. »

Même son de cloche du côté de l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux (USPPM). « Face à un individu lourdement armé et déterminé tel que le sinistre Coulibaly à Montrouge, événement  qui a coûté la vie à notre collègue et fait quatre autres victimes innocentes, peut-on encore tergiverser et chercher les prétextes sous couvert d’idéologie politique? », questionne Jean Louis Del Pistoia, directeur national de la communication de l’USPPM.

« À Amiens, la délinquance et la violence s’arrêtent-elles aux portes de la ville, les policiers municipaux devront-ils se mettre à l’abri au lieu de protéger la population ?
Si un accident de service était à déplorer et qu’il était démontré que les agents n’avaient pas les moyens suffisants, les responsabilités de l’élu employeur seront recherchées et engagées l’USPPM y viellera. »

Dans les hauts-de-France, certaines communes ont déjà pris leur décision depuis longtemps. C’est le cas de la commune de Beauvais, qui après une concertation publique, a décidé d’armer ses policiers municipaux en juin dernier d’ici 2019. À Marcq-en-Baroeul et à La Madeleine, près de Lille, c’est déjà le cas depuis 2015.

Le gouvernement va engager une concertation sur le sujet. Elle devrait aboutir d’ici la fin de l’année.

Source : France TV Info

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