Armée Française : Fabrication des munitions de petits calibres.

Test affiché de la volonté sincère de réindustrialisation de la France.

Georges Etienne, fidèle lecteur de Profession-Gendarme a adressé le 1er avril 2020 au Ministère des Armées et aux Autorités concernées (DGA) ainsi qu’à plusieurs Députés une lettre ouverte concernant la délocalisation actuelle des munitions de nos soldats, nous plaçant ainsi sous la dépendances d’états étrangers.

Nous publions ici cette lettre :

Par Georges Etienne

1er avril 2020

Objet : Armée Française : Fabrication des munitions de petits calibres.

Je me permets d’attirer votre attention sur un problème de la plus haute importance tout à fait comparable à celui de la pénurie flagrante et dramatique des masques, respirateurs, médicaments, places de lits d’hôpitaux ,etc., etc., que nous connaissons aujourd’hui.

Ce problème crucial, et d’importance équivalente à celui d’aujourd’hui –quoique dans un autre domaine- concerne la toute première sécurité de la France, donc de la population française par extension.

Je veux dénoncer ici la fabrication « totalement externalisée » à l’étranger de toutes les munitions de petits calibres pour l’Armée Française !!!

De la pure folie, comme pour nos masques, médicaments, etc., etc.

Face à cette monumentale aberration, qui consiste à s’en remettre à d’autres pour assurer notre sécurité première, il faut réagir et mettre à profit les décisions capitales déterminantes qui ne vont pas manquer de se produire – espérons le – suite à la pandémie.

Loin de moi ici l’idée d’une quelconque rancœur ou vengeance, mais uniquement une mesure de prévoyance.

Qui sait de quoi sera fait demain ?

Soyons honnêtes, cette décision complétement absurde ne date pas de ces toutes dernières années. Ce regrettable et lamentable choix remonte environ aux années 2008-2010. Toutefois, L’ULTIME DÉCISION FATALE – car déterminante à ce dossier ultra-sensible – a été prise tout récemment par les autorités. (Article de presse du 9 Août 2019)

Le pouvoir actuel a pris la décision « d’enterrer définitivement » l’idée de relancer en France la fabrication de munitions de petits calibres destinées à l’Armée Française.

Pour information, il faut savoir qu’en Mars 2017, M. LE DRIAN, Ministre de la Défense, disait : « Nous venons de poser un acte de souveraineté nationale. C’est du MADE IN FRANCE dans l’action et pas seulement dans le discours » !!!

A croire que les paroles des Ministres ne sont pas prises au sérieux.

Ah, ces hauts fonctionnaires !!!

Par munition de petits calibres, il faut entendre les cartouches pour pistolets, fusils, mitrailleuses lourdes et peut-être bien canons légers (aviation, marine).

Bref, comme vous le voyez, tout ce qui constitue les munitions de base indispensables à nos soldats pour la défense du territoire.

Espérons qu’à l’heure actuelle les dépôts de munitions débordent !!!

Dans un avenir plus ou moins lointain, nos soldats ne risquent-ils pas, comme pour le personnel soignant aujourd’hui, de n’avoir que leurs poitrines à présenter à nos ennemis, compte tenu d’une rupture d’approvisionnement tout à fait envisageable ou d’un  » refus catégorique  » de la part de nos fournisseurs suite à un changement de régime politique ???

« Gouverner, c’est prévoir » n’arrêtent pas de dire sur tous les plateaux TV nos hommes et nos femmes politiques !!!

Ce qui est d’autant plus rageant et totalement incompréhensible, c’est qu’en France il existe –pardon, il existait- en Alsace une usine de fabrication de machines-outils de réputation mondiale.

Et savez-vous justement le type de machines-outils que produisait cette société ? Des machines-outils destinées à la fabrication de … cartouches !!!

J’ai précisé plus avant dans le texte « existait » car il faut savoir que depuis le 1 Août 2018, par décision de la Chambre Commerciale du Tribunal de Grande Instance de MULHOUSE, la société MANURHIN puisque c’est de cette société qu’il s’agit, a été cédée au groupe des Émirats Arabes Unis : EDIC (Emirates Défense Industries Company). Alors qu’à l’ouverture de la procédure de sauvegarde puis de redressement judiciaire, il y avait au moins deux entreprises françaises sur les rangs.

Comprenne qui pourra.

Un fleuron industriel français qui nous échappe, un de plus !!!

Le « génie français » sans aucun doute !!,

Qui sait , si, compte tenu de la période et des évènements qui nous assaillent, une enquête n’aura pas lieu dans quelques temps concernant cette cession ?

Pour information – et qui ne manque pas de sel – est que cette entreprise a arrêté la fabrication des armes pour se « recentrer » sur les machines-outils de fabrication de munitions !!!

Ces dernières années, l’Armée Française était tributaire de la Belgique, de l’Allemagne, d’Israël et des Émirats pour son approvisionnement en munitions.

Je n’en dirai pas plus.

Il faut savoir cependant que des hommes politiques – émus et inquiets de cette situation surréaliste : s’en remettre à d’autres pour assurer et remplir la toute première des conditions de sa défense – ont attiré l’attention des Pouvoirs Publics.

Il s’agit des députés Nicolas BAYS et Nicolas DHUICQ.

Malheureusement leurs initiatives sont tombées à l’eau.

Le délégué général pour l’armement Joël BARRE, je cite : « Nous considérons donc que nous ne sommes pas dans une situation de dépendance et qu’il n’y a pas de risque pour notre souveraineté » dit-il ……

Exactement le même refrain que pour les masques, les respirateurs, les médicaments ……on connaît la suite !!!

Si, un jour, nous avons besoin de munitions de petits calibres en grande quantité, il sera toujours temps de  » joindre  » nos fournisseurs pour leur demander de bien vouloir nous livrer « l’élément clef » à notre survie, pensent les décideurs en charge de la Défense Nationale !!!

En sont-ils tous intimement et sincèrement persuadés ?

En effet, à quoi pourrait bien servir une arme sans les munitions pour l’approvisionner ?

La manifestation éclatante et magistrale de l’imprévoyance sous nos yeux, dans toute sa splendeur !!!!

C’est en raison de la similitude frappante et problématique qui existe entre le matériel sanitaire de protection individuelle et collective qui fait tant défaut aujourd’hui, et la fabrication des munitions intégralement « externalisée à l’étranger» y compris hors de l’Europe, que je rends compte.

« Les mêmes causes produisent les mêmes effets« 

On ne peut mieux dire.

Faut-il dévoiler dès maintenant au grand public cette inquiétante situation ou attendre quelques semaines, mais guère plus, que le pays sorte du drame actuel pour rendre publique cette situation en totale opposition avec la plus élémentaire mesure de précaution, de bon sens, je ne saurai le dire.

Toujours est-il que face à un tel tableau concernant ces munitions, nous devons faire savoir aux Français ce qu’il en est à ce sujet afin de pouvoir peser sur les autorités le moment venu.

Le bouleversement magistral qui ne va pas manquer de se produire à l’issue de cette pandémie –et particulièrement concernant les produits sensibles- doit être exploité sans aucune gêne ou retenue.

Après tout, il s’agit bien là d’un problème de Défense Nationale, n’est-ce pas ?

Nous avons le devoir moral d’employer tous les moyens légitimes et d’intervenir auprès des autorités et exiger d’eux qu’ils prennent les dispositions nécessaires afin d’approvisionner en permanence, en qualité et en quantité nos soldats en munitions.

Nous leur devons cela.

« L’erreur est humaine, la persévérance est diabolique ».

Une fois, ça suffit.

-Tous nos hommes et nos femmes politiques déclarent en toute occasion « gouverner, c’est prévoir « 

En réalité cette formule est tirée d’un règlement militaire qui dit exactement ceci :

« Commander (et non pas gouverner) c’est prévoir……………..donner des ordres et veiller à leur exécution. (Nuance)

Donnent-ils des ordres, veillent-ils à leur exécution, la question reste posée.

– D’autre part, qu’est-ce qui pourrait empêcher, voire interdire que cette « cartoucherie nationale » travaille simultanément pour la Défense Nationale et le secteur civil ?

Ce serait incontestablement là une mesure novatrice susceptible de rentabiliser financièrement l’entreprise.

De recréer des emplois, de faire rayonner de nouveau dans le monde la qualité et le savoir-faire Français, puis enfin de faire affluer l’argent dans les caisses vides !!!

« Si nos fabriques imposent à force de soin la qualité supérieure de nos produits, les étrangers trouveront avantage à se fournir en France et leur argent affluera dans le Royaume  » Colbert 3 Août 1664

Les tireurs sportifs et les chasseurs -tant Français qu’étrangers- acheteurs de munitions sont en nombre significatif.

Je vois déjà certains « lever les bras au ciel « 

Et après tout, pourquoi pas ?

En période sereine la cartoucherie fonctionne à la fois pour la Défense Nationale et le secteur civil ; par contre en cas de tension ou de conflit la cartoucherie tourne exclusivement  » à plein régime  » pour l’Armée.

C’est aussi simple que cela.

Encore faut-il le vouloir et faire en sorte que le projet aboutisse.

Et si les textes s’opposent à une telle mesure …….on amende la loi ou les directives, car un moment donné il faut savoir ce que l’on veut.

Soit on prend des mesures et on s’y tient, soit on fait semblant.

Ne dit-on pas « nécessité fait loi  » ?

Et, j’y reviens : « commander c’est prévoir, DONNER DES ORDRES ET VEILLER A LEUR EXECUTION « 

L’idéal serait de créer deux unités séparées l’une de l’autre et judicieusement réparties.

Car, en effet, en cas de  » coup dur « : feu généralisé de l’établissement ou attentat majeur, c’est production zéro ou dans le meilleur des cas production réduite.

En revanche, en faisant le choix judicieux et prévoyant de créer deux unités de moyenne importance chacune, on assure nos arrières.

On parle bien là d’une priorité de la Défense Nationale ou pas ???

Mais commençons déjà par une et …….on aura déjà fait un grand pas.

D’autre part, en faisant le choix crucial de relancer la fabrication des munitions de petits calibres sur le territoire national, on peut s’assurer, à l’issue d’une sérieuse enquête de police, de la qualité et du patriotisme de chaque employé, y compris pour l’encadrement. Ceci dans le but essentiel d’empêcher -autant que faire se peut – tout acte de sabotage toujours possible et envisageable dans un tel secteur d’activité.

Ce qui, là encore, représente un atout supplémentaire considérable. Qui pourrait sérieusement prétendre le contraire ?

Ainsi, le pouvoir en place fera montre aux Français de sa détermination. Tout le reste n’étant que paroles en l’air ou refus de s’attaquer au problème crucial qu’est l’absence ou la tragique disparition de nos industries et particulièrement toutes celles dites sensibles : santé, eau, énergie, défense nationale, ressources alimentaires, transport ,etc. ,etc. dont on voit aujourd’hui les drames humains, sociaux et financiers de toutes natures que  » la mondialisation acharnée  » a enfanté !!!

Articles de presse à consulter :

Un fiasco stratégique dans l’industrie française de l’armement.

Les Armées Françaises pourraient manquer de munitions.

Industrie de la défense : jusqu’où délocaliser?

Après l’affaire du Famas, le véritable scandale de l’armement Made in France.

Un scandale gentiment enterré : la munition du Famas.

La face cachée des économies de fond de tiroir sur l’armement.

Où en est le projet de relancer la filière française de munitions de petits calibres ?

L’idée d’une filière française de munitions de petits calibres définitivement enterrée par la DGA.

Et le combat cessa… faute de munitions !!!

Une telle hypothèse est-elle envisageable ?

Ce genre de situation est déjà un drame lorsque l’évènement concerne une section ou une compagnie, mais quand ce même tableau risque de concerner des régiments et des unités entières de la Force Armée Française, on qualifie cela de quelle manière?

Outre la certitude qu’en relançant la fabrication des munitions sur le sol national, on est certain d’être toujours approvisionné ; en complément on évite tout acte de sabotage. Ce point crucial ne peut en aucun cas être balayé d’un revers de main .

En effet , quel est le responsable qui peut s’engager à certifier qu’en externalisant la fabrication des munitions de petit calibre aux quatre coins du monde, qu’aucun risque de sabotage est à craindre et à redouter?

Nous aimerions qu’il se fasse connaître, et ce rapidement.

Ceci étant précisé, il n’est pas superflu de porter à la connaissance des lecteurs trois nouvelles toutes récentes :

  • les armuriers civils français ont toutes les peines du monde actuellement à s’approvisionner en munitions de petit calibre auprès de leurs fournisseurs habituels. En effet, les Américains achètent tous les stocks disponibles sur le marché.

Qu’en sera-t-il si à un moment donné, déterminant à la défense du territoire national, les Américains –ou d’autres- s’adressent aux manufacturiers censés approvisionner nos Armées et accaparent les munitions qui nous sont destinées en payant deux ou trois fois le prix que nous acquittons ? Les exemples criants du vol des masques sanitaires sur le tarmac des aéroports par des puissances étrangères n’auraient-ils pas suffit à alarmer nos décideurs ?

Trois exemples donc qui doivent inciter les responsables à réfléchir quant à notre approvisionnement en toutes circonstances.

En 2017, le projet de relance par M. LE DRIAN d’une filière de fabrication de munitions se chiffrait, parait-il à 100 millions d’euros (OPEX 360 09/08/2019).

100 millions d’euros … bagatelle, comparés aux 50 milliards de fraude sociale (Charles PRATS : Cartel des fraudes, éditions Ring)

Cependant, tout espoir n’est pas perdu, bien au contraire. Depuis un an environ les choses bougent. Enfin des yeux s’ouvrent en grand. Une raisonnable et justifiée réflexion se fait jour.

L’idée, l’ambition, la volonté de relancer une nécessaire et indispensable filière de fabrication de munitions pour nos Armées n’est plus un tabou.

L’absence dramatique de masques sanitaires, de médicaments et de respirateurs aurait-il été pris en compte ?

En tout cas, c’est une bonne nouvelle, mais que de temps perdu.

Relancer la fabrication des munitions de petit calibre pour nos Armées ; volonté farouche et détermination sincères ou simple coup de … com ?

Pour reprendre la formule consacrée, l’avenir le dira.

Énumération des articles récents laissant à penser que le projet de relance est peut-être engagé :

Puis :

IMPORTANT

Conclusion :

C’est un  » devoir moral  » de faire en sorte et à tout mettre en œuvre afin que jamais une telle situation puisse avoir lieu .

Relancer la fabrication des munitions de petit calibre n’a rien d’une tâche insurmontable.

Il suffit qu’une poignée de décideurs – qui devrait se compter sur les doigts d’une seule main, grand maximum – en charge de la conduite de la Nation le veulent et donnent des ordres en conséquence .

Le reste suivra.

Georges Etienne

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