Appâtés par des prostituées, une trentaine d’hommes agressés à Méru et Beauvais

8003157_c3a9540c-27b1-11e9-8fe8-6d1c30375965-1_1000x625Méru. Les victimes étaient attirées dans le quartier de la Nacre, ou dans le quartier Argentine à Beauvais. LP

Cinq hommes et quatre femmes ont été mis en examen ces derniers jours, suspectés d’agressions violentes contre des clients qui pensaient aller voir des prostituées rencontrées sur Internet. Il y aurait près de 30 victimes.

Une trentaine d’agressions physiques, parfois avec des armes à feu, cinq hommes en détention, quatre femmes sous contrôle judiciaire. C’est une enquête majeure que viennent de boucler les enquêteurs de la gendarmerie de Méru. Fin novembre, les militaires sont avisés d’une agression dans le quartier de la Nacre. Un homme s’est fait voler de l’argent et son téléphone. La semaine suivante, un autre vient dénoncer les mêmes actes. Sauf que ce dernier est plus précis. L’agression a eu lieu alors qu’il avait rendez-vous avec une prostituée rencontrée sur le site Coco.fr.

Une piste jugée sérieuse par les enquêteurs. En remontant le fil, ils apprennent que trois autres agressions similaires ont eu lieu à Méru, mais que les victimes n’ont pas déposé plainte. « La police avait aussi constaté des faits similaires à Beauvais, dans le quartier Argentine, explique Florent Boura, le procureur. Une instruction a été ouverte mi-janvier ». En charge de l’enquête, les gendarmes repèrent alors, sur le site Internet, deux jeunes filles originaires de Beauvais et Méru qui proposent des relations tarifées. L’enquête révèle qu’elles sont en couple avec des voyous notoires.

Les gendarmes ont vite la conviction d’avoir affaire une bande spécialisée dans les extorsions. Toutes les victimes identifiées racontent le même scénario. Un rendez-vous pris sur Internet avec une prostituée, puis, sur place, une agression par plusieurs hommes armés. Certains sont frappés, d’autres gazés.

Pour les gendarmes, il y a urgence à agir. « On craignait qu’une victime tente de se défendre et que ça tourne mal », raconte un proche du dossier. Le 25 janvier, les gendarmes planquent dans le quartier Argentine à Beauvais. Vers 19 heures, une victime débarque. Une jeune femme l’attend lorsque deux hommes surgissent, armés.

Les gendarmes ont tout vu, et interpellent deux hommes et deux femmes. Deux armes sont saisies. Jeudi, trois autres hommes ainsi que deux femmes sont interpellés. Agés d’une vingtaine d’années, tous sont originaires de l’Oise. « En deux mois, ils pourraient avoir fait une trentaine de victimes », appuie une source proche du dossier. « Toutes n’ont pas encore déposé plainte », confirme Florent Boura, qui assure que « l’enquête pourrait s’étendre, notamment sur le volet proxénétisme. »

Source : Le Parisien

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