Alexandre Benalla: L’Elysée et Macron accusés d’avoir failli à l’article 40 du code de procédure pénale

L’opposition brandit l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige les autorités à saisir la justice en cas de crime ou délit.

POLITIQUE – Jusqu’où la chaîne de responsabilité va-t-elle remonter? Au lendemain de la publication par Le Monde d’une vidéo montrant Alexandre Benalla, un collaborateur d’Emmanuel Macron, frapper un manifestant le 1er mai à Paris, l’opposition demande des comptes au chef de l’Etat et à ses plus proches conseillers.

Et ce n’est pas l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris, visant l’intéressé, qui va faire taire leurs critiques. Bien au contraire. Car la justice s’est auto-saisie du cas et elle ne l’a pas fait sur un signalement de la part de quelqu’un ayant eu connaissance des faits.

Voilà ce qui pose problème à certains responsables politiques, à commencer par Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste. Sur France 2, le député de Seine-et-Marne demande des sanctions à l’égard du directeur de cabinet d’Emmanuel Macron qui aurait selon eux dû saisir la justice après avoir appris les faits reprochés à Alexandre Benalla. Même chose pour le député France Insoumise Loïc Prud’homme. « C’est toute une chaîne de responsabilités qui est engagée », dit encore Jean-Luc Mélenchon dans les couloirs de l’Assemblée.

Capture d’écran 2018-07-21 à 01.57.01ls se basent sur l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige un certain nombre de personnes à informer la justice quand elles sont informées d’un crime ou d’un délit. En l’occurrence, il n’est pas certain, comme le précise l’avocat Maitre Eolas à L’Express que le délit soit caractérisé.

« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs », est-il précisément écrit.

Pour l’opposition, le directeur de cabinet (Patrick Strzoda) qui a mis à pied Alexandre Benalla (une sanction professionnelle de 15 jours sans effet judiciaire) voire le chef de l’État (qui a été prévenu des faits pendant son voyage en Australie début mai) auraient dû prévenir la justice des faits de violence commis par le collaborateur. C’est également ce que s’est demandé Eric Ciotti, dans l’hémicycle de l’Assemblée, en pleine révision constitutionnelle.

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Invité d’Europe 1, Laurent Wauquiez a carrément posé la question de savoir si l’Elysée « n’a pas cherché à camoufler cette affaire ». Il réclame, au minimum, des explications plus précises d’Emmanuel Macron.

« La parole du porte-parole est la parole du président », a répondu Christophe Castaner. Le patron de La République en marche ajoute que « l’Elysée se tient totalement à la disposition de la justice ». « Je peux prendre l’engagement, même si je ne suis pas l’employeur de monsieur Benalla, qu’il n’y aura aucun obstacle à ce que la justice puisse faire son travail le mieux du monde », ajoute le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le parlement.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a pour sa part annoncé avoir saisi l’Inspection générale de la police pour faire toute la lumière sur cette affaire, tout en condamnant un « acte qui nuit à l’image et au professionnalisme de nos forces de l’ordre. »

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Source : huffingtonpost.fr        

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