Aide aux migrants: Cédric Herrou finalement relâché sans poursuite

Selon son avocat Zia Oloumi, Cédric Herrou n'aurait pas transporté le moindre migrant dans sa voiture dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 janvier.

Selon son avocat Zia Oloumi, Cédric Herrou n’aurait pas transporté le moindre migrant dans sa voiture dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 janvier.

afp.com/Valery HACHE

Arrêté pour la troisième fois par la gendarmerie jeudi matin et placé en garde à vue, l’agriculteur de 37 ans a finalement été relâché vendredi soir sans être inquiété par la justice.

Généralement, Cédric Herrou est plutôt du genre à assumer quand il aide les migrants. Déjà placé en garde à vue à deux reprises pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour de personnes en situation irrégulière », cet agriculteur de 36 ans a l’habitude de revendiquer son action dans la vallée de la Roya.

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Mais cette-fois-ci, il avait nié les faits. Dans la nuit du 18 au 19 janvier, il est de nouveau placé à en garde à vue à Menton, dans les Alpes-Maritimes. Ce qu’on lui reproche? Avoir tenté de faire passer trois Erythréens à bord de sa voiture du côté de Sospel, l’un des villages les plus surveillés de la vallée, situé à quelques kilomètres de chez lui.

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« Il était à pied »

Il a finalement été relâché ce vendredi soir après 36 heures de garde à vue « sans être poursuivi », a annoncé son avocat, Zia Oloumi, qui s’était dit « très surpris » par la version relayée dans la presse, jeudi matin après l’interpellation de son client. « C’est soit la gendarmerie soit le parquet qui a relayé cette information », s’était-il agacé auprès de L’Express.

Que s’est-il passé? « Des Erythrééns étaient chez Cédric depuis un mois environ. Ils en avaient marre et ont décidé de s’en aller à pied », explique l’avocat. Sans nouvelle d’eux pendant plusieurs heures, Cédric avait alors décidé alors d’en appeler un pour savoir où ils étaient. « Et là, il apprend qu’ils sont en fait perdus à proximité de Sospel », poursuit l’avocat.

Une perquisition musclée

L’agriculteur décide alors de prendre sa voiture et d’aller les chercher, selon le récit qu’en fait son avocat. « Il passe alors un premier barrage policier, mais on le laisse passer », raconte un proche de Cédric Herrou à L’Express. Son avocat confirme: « On le contrôle une première fois mais il peut continuer sa route ». Néanmoins, il est suivi par les gendarmes, qui ne le lâchent pas. Quand il retrouve les Erythréens qu’il hébergeait, il se trouve alors dans le centre de Sospel, « mais à pied et pas en voiture », précise Zia Oloumi. C’est à ce moment-là qu’il aurait été interpellé par la gendarmerie.

L’histoire ne s’arrête pas là: les gendarmes perquisitionnent son domicile jeudi après-midi. « La perquisition a été violente », raconte l’avocat. Une version confirmée par Libération, qui était sur place au moment des faits. Le frère de Cédric, Morgan, ainsi qu’une amie, Lucile, ont été emportés par les gendarmes et placés en garde à vue avant d’être relâchés eux-aussi ce vendredi soir.

Pendant sa garde à vue, Cédric Herrou a affirmé avoir été « bien traité » mais a dénoncé « un acharnement infondé contre des actions humanitaires ». « L’enquête de flagrance va se poursuivre pendant huit jours et les téléphones portables de Cédric et de son frère restent provisoirement confisqués », a précisé Zia Oloumi.

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Source : L’Express

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