Agriculteur suspecté de pollution : mobilisation de soutien devant la gendarmerie de Caraman

Suspecté de pollution, un agriculteur de Revel a été entendu vendredi 6 janvier à la gendarmerie de Caraman. Une quarantaine d’agriculteurs étaient présents pour le soutenir.

A sa sortie de la gendarmerie, Simon Barbaste a remercié les agriculteurs de leur mobilisation. (Crédit photo : Paul Halbedel)
A sa sortie de la gendarmerie, Simon Barbaste a pris la parole pour remercier les agriculteurs présents de leur soutien. (Crédit photo : Paul Halbedel)

Agriculteur à Revel, Simon Barbaste est suspecté par l’Office national des eaux et milieux aquatiques (Onema) d’avoir enfreint la loi sur l’eau en traitant au désherbant une partie de sa parcelle située au lieu dit « Foun de la Fage » à Couffinal.

Selon les agents de la police de l’eau, cette portion de champ se situerait en Zone non traitée (ZNT), une bande tampon séparant la parcelle d’un cours d’eau ou d’un fossé et sur laquelle la pulvérisation de produits phytosanitaires est interdite. Une infraction que conteste formellement l’agriculteur revélois :

Je suis dans mon bon droit. J’ai traité ma parcelle jusqu’en limite de fossé car celle-ci n’était pas concernée par la mesure de ZNT d’après les informations que m’avaient fournies la Chambre d’agriculture et les syndicats agricoles. Je suis victime d’un manque de clarté de la réglementation et de la différence d’interprétation qu’en font les différents organismes… La chambre d’agriculture, les syndicats agricoles, la préfecture disent que la parcelle n’est pas en ZNT. Seul l’Onema à une interprétation différente et dit que la ZNT doit s’appliquer !

Une quarantaine d’agriculteurs devant la gendarmerie

Vendredi 6 janvier, Simon Barbaste a été convoqué à la gendarmerie de Caraman pour s’expliquer suite à une procédure engagée par l’Onema pour une supposée infraction relevée en mai 2016. La police de l’eau avait alors transmis le dossier au parquet qui a ouvert une enquête judiciaire. C’est dans ce cadre que l’agriculteur a été entendu dans les locaux de la brigade de Caraman qui compte dans ses effectifs un gendarme spécialisé dans les problématiques liées à l’environnement.

J’ai été un peu étonné d’être convoqué à la gendarmerie puisque j’avais déjà été audité par l’Onema le 12 juillet. A l’issue de cette audition, on m’avait signifié oralement que j’avais présenté beaucoup d’éléments à décharge et je pensais donc que la procédure s’en arrêterait là… Même si l’on m’avait aussi dit clairement à cette occasion, que l’on préfèrait voir les agriculteurs passer le gyrobroyeur plutôt qu’utiliser des produits phytosanitaires… Ce qui démontre bien les orientations des agents qui mènent ces procédures !

« Nous ne sommes en rien responsables de tout ça »

L’agriculteur revélois a été entendu pendant près d’une heure par la gendarmerie. Il a présenté plusieurs explications et documents dans le but de plaider sa bonne foi.

Dans le même temps, près de 40 agriculteurs venus de Revel, Caraman et Villefranche-de-Lauragais s’étaient mobilisés silencieusement devant la brigade en signe de soutien. Simon Barbaste s’est adressé à eux à sa sortie de la brigade :

Je vous remercie de votre soutien. Je me suis expliqué et j’espère que cela se finira bien… Il faut surtout espérer que la réglementation s’éclaircisse pour que nous ne soyons plus inquiétés de la sorte car nous ne sommes en rien responsables de tout ça. Nous ne faisons que nous référer aux cartes que nous donnent la chambre d’Agriculture et les syndicats. Si l’Onema a une interprétation différente, qu’elle attaque alors la Chambre d’agriculture plutôt que les agriculteurs !

Le parquet devrait se prononcer d’ici mi-janvier

Attendue vendredi 6 janvier dans l’après-midi, la décision du parquet a finalement été reportée. Elle devrait être connue vers la mi-janvier.

Selon les instances agricoles locales, le parquet souhaiterait obtenir des explications complémentaires de l’Onema avant de décider des suites à donner cette affaire.

Source : La Voix du Midi

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