Agressée, la police réclame une sévérité sans faille à Macron

VIDÉO – Les syndicats réclament audience à l’Élysée pour demander le rétablissement des peines planchers contre ceux qui s’attaquent aux forces de l’ordre. Mercredi sur France 2, Edouard Philippe a prôné «une grande sévérité judiciaire et pénale», mais a dit «se méfier» des réactions législatives à un fait divers.

Les images de Champigny-sur-Marne ont fait l’effet d’un électrochoc. La «grande maison» a encore du mal à digérer la séquence filmée, largement diffusée sur les réseaux sociaux, de cette jeune policière du Val-de-Marne, frappée à terre par des émeutiers, le soir de la Saint-Sylvestre.

Certes, il y a eu le tweet du président Macron, le lendemain, qui a fermement condamné ce double «lynchage», puisqu’un capitaine de police a également été agressé, ce soir-là, avec sa jeune collègue. Sans parler de la double agression dont ont été victimes lundi des policiers qui interpellaient un voleur présumé de scooter à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Emmanuel Macron @EmmanuelMacron

Les coupables du lynchage lâche et criminel des policiers faisant leur devoir une nuit de 31 décembre seront retrouvés et punis. Force restera à la loi. Honneur à la police et soutien total à tous les agents bassement agressés.

Le premier ministre a renchéri mercredi, en prônant sur France 2 «une grande sévérité judiciaire et pénale» pour les auteurs de l’agression de Champigny-sur-Marne.

«Il faut punir ceux qui filment et mettent en ligne les images de policiers agressés»

Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure

Edouard Philippe s’est dit «horrifié» par «le comportement évidemment criminel» des auteurs de cette agression et «frappé aussi par ceux qui ne faisaient rien, qui filmaient». Mais il semblait écarter un éventuel rétablissement des peines plancher réclamé par des policiers, expliquant se «méfier» des «réactions qui passeraient par un élément législatif».

La veille, le ministre de l’Intérieur s’était insurgé contre «cette société de la violence» qui «ne saurait continuer à exister», appelant à briser «une mécanique infernale» dans certains quartiers populaires.

Il a ajouté: «J’étais à Champigny hier. Lorsque l’on voit ces grandes barres, on se dit qu’il y a un aspect totalement inhumain qui ne peut générer que de la violence. Ce sont des réformes de fond qu’il faut mener, de politique de la ville.» Oui, mais dans l’immédiat?

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«Ce que nous réclamons, nous? D’abord que le politique ne réagisse pas seulement quand le mal est fait mais quand l’acteur Mathieu Kassovitz, par exemple, tient des propos scandaleux contre les policiers. Il faut poursuivre systématiquement ceux qui tiennent un discours de haine anti-flics», s’indigne Jean-Marc Bailleul, numéro un du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, ex-Snop). Comme beaucoup, il doute de la sincérité de ce «provocateur» qui a vite tourné casaque, en se fendant d’un tweet lundi pour dénoncer l’agression de Champigny.

mathieu Kassovitz @kassovitz1

Frapper un policier est un crime odieux. Les hommes et femmes derrière l’uniforme méritent le même respect que nous attendons d’eux.

Selon le commandant Bailleul, «il faut punir ceux qui filment et mettent en ligne les images de policiers agressés, car cette mise en scène scandaleuse et insuffisamment sanctionnée participe de la banalisation des attaques contre les porteurs d’uniformes.» Ce syndicaliste met aussi en cause la banalisation des violences anti-institutionnelles jusque dans les rapports officiels, «comme si l’on pouvait se satisfaire d’un millier de voitures qui brûlent en un soir et de multiples agressions, en se contentant de parler d’un léger….

 

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