Agincourt – Accident L’ADN du piéton identifié sur le pare-brise

Percuté par un automobiliste en fuite, le trentenaire avait été découvert mort dans un fossé. Le suspect a été interpellé mardi et son véhicule passé au crible par les gendarmes de la Cellule d’identification criminelle (CIC).

Le corps de la victime a été projeté dans le fossé.  Photo Cédric JACQUOT Photo HD Le corps de la victime a été projeté dans le fossé. Photo Cédric JACQUOT

L’ADN de Guillaume Rebouillat était identifié sur un prélèvement réalisé sur le pare-brise », indique François Perain, procureur de la République de Nancy. Le corps sans vie de la victime – un habitant d’Agincourt âgé de 39 ans – avait été découvert le 15 novembre, vers 13 h 30. De nombreux débris, de phare notamment, étaient prélevés dans le talus, à proximité du corps. Ils correspondaient à ceux d’un optique de voiture, une Clio. L’hypothèse d’un choc avec un véhicule était privilégiée puis confortée par l’autopsie. Les scellés étaient transmis à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à Cergy et son « département véhicules », pour analyse.

« Les optiques endommagés pouvaient être reconstitués avec les morceaux retrouvés sur les lieux de la découverte du corps », note encore le procureur.

Moins de 15 jours après la collision, les investigations minutieuses de la gendarmerie viennent d’aboutir, mardi matin, au placement en garde à vue d’un jeune homme âgé de 20 ans, domicilié à Dommartin-sous-Amance. Il est suspecté d’avoir percuté Guillaume Rebouillat, alors que le couvreur-zingeur de formation cheminait à pied, sur la RD 913. L’accident a pu avoir lieu 24 heures, voire 48 heures plus tôt. « Les points d’impact sur le véhicule se trouvaient sur l’aile droite et sur le côté droit du pare-brise. La victime est décédée dans les minutes qui ont suivi la collision », indique encore François Perain.

L’appel du garagiste

Le passage au Blue star (produit révélateur de sang humain) de la petite berline permettait également « la mise en évidence de la présence de sang sur l’optique droit du véhicule et sur l’essuie-glace avant droit ».

Acculé par la réalité des constatations de police technique et scientifique, le jeune homme inconnu jusque-là de la justice, ne pouvait plus maintenir sa version initiale : celle d’une collision avec un chevreuil. « Les enquêteurs ont été alertés par un garagiste mosellan de la présence récente de la Clio accidentée dans ses locaux.

Le propriétaire de la voiture avait expliqué, lors de la remise du véhicule, que son fils avait heurté un chevreuil ». Le garagiste aura fait le rapprochement entre ledit véhicule et l’article de presse relatant la découverte du corps. L’impact avec un tel animal semblait alors « très invraisemblable », selon le procureur. « Les vérifications réalisées auprès de la DIR Est ne mettaient pas en évidence de ramassage du cadavre d’un chevreuil sur les lieux de l’accident et les enquêteurs ne trouvaient trace d’aucun impact entre un véhicule et du gibier ».

Pourquoi l’auteur présumé de l’accident ne s’est-il pas arrêté et/ou, pris de remords, livré aux autorités ? La réponse sera peut-être connue ce jeudi dans la salle d’audience de la Cité judiciaire de Nancy où l’automobiliste devrait être jugé en comparution immédiate.

Alain THIESSE

Source : L’Est Républicain

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