Affaire Ramadan: le Département de l’instruction publique genevois sous pression

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Dans une lettre ouverte, une quinzaine de personnalités genevoises exhortent le DIP à faire toute la lumière sur les raisons du départ de Tariq Ramadan du Collège de Saussure en 2004

Le Département de l’instruction publique genevois devrait faire la lumière sur le départ en 2004 de Tariq Ramadan du Collège de Saussure, où il était doyen et enseignant: dans une lettre, une quinzaine de cosignataires demandent l’ouverture d’une enquête administrative.

La missive, que l’ATS a pu se procurer, est adressée à la cheffe du Département de l’instruction publique (DIP) Anne Emery-Torracinta (PS) et au président du Grand Conseil, Eric Leyvraz. Elle est signée par des personnalités de tous bords, comme Alix Heiniger, présidente de Viol Secours, Véronique Ducret, directrice du 2e Observatoire ou le député genevois François Lefort (Verts).

«Suite aux événements récents survenus en France, à savoir l’inculpation de Monsieur Tariq Ramadan pour viols, nous sollicitons l’ouverture d’une enquête administrative pour analyser les dysfonctionnements de l’institution qui n’a pas su protéger les élèves de Monsieur Ramadan. Notamment, dans le but d’établir la vérité sur les circonstances de son départ en tant que doyen et enseignant du collège de Genève en 2004», expliquent les signataires dans la lettre.

Un silence empoisonnant

Ceux-ci reprochent le silence du DIP dans l’affaire Ramadan. «Le silence est un véritable poison», a dit François Lefort dimanche dans l’émission Forum.

Alors que des témoignages «concordants et accablants» sont relayés dans la presse depuis des mois, «le DIP n’a pas entamé de procédure administrative, profitant de la prescription de l’action pénale, de la peur des victimes et du silence de l’entourage», dit la lettre.

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«Nous ne sommes pas satisfaits du tout de la gestion de l’affaire par le DIP», poursuit l’élu écologiste sur les ondes de la RTS. Que le département ne prenne pas en compte la réalité le met «en colère».

Bien que Anne Emery-Torracinta n’eût pas encore été chargée du département à l’époque des faits, elle doit solder le passé pour le bien de la population, estime François Lefort. Face à la gestion timorée de l’affaire, cette demande d’ouverture d’une enquête administrative doit aider la conseillère d’Etat à «avoir le courage de retourner dans le passé», conclut-il.

Faits prescrits

Quatre anciennes élèves du collège en question accusent Tariq Ramadan d’avoir abusé d’elles. Selon leurs témoignages publiés par la Tribune de Genève, l’islamologue aurait tenté de séduire une de ces élèves de 14 ans et l’aurait harcelée. Il serait arrivé à ses fins avec trois autres, âgées de 15 à 18 ans, en ayant des relations sexuelles avec elles. Les faits remontent aux années 90 et sont donc prescrits. Tariq Ramadan rejette les accusations et a annoncé une plainte pour diffamation.

Source : Le Temps.ch

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