Affaire Maëlys : pour les patrons de la gendarmerie en Isère, l’enquête est loin d’être terminée
Nordahl Lelandais n’a pas livré tous ses secrets, le travail est d’enquête est loin d’être fini, selon le colonel Yves Marzin et le lieutenant-colonel Didier Plunian, les plus haut gradés de la gendarmerie en Isère.

« 300 gendarmes engagés depuis le premier jour, des experts scientifiques, 400 heures d’audition, 600 heures de visionnage, des chiens, des drones et des hélicoptères »
Après ces journées éprouvantes et ce tournant dans l’enquête le colonel Yves Marzin, commandant du groupement de gendarmerie de l’Isère et le lieutenant-colonel Didier Plunian, patron de la section de recherche de la gendarmerie de l’Isère, étaient au micro de la matinale de France Bleu Isère ce vendredi.
Leurs premiers mots sont pour la famille de Maëlys. « C’est à eux que nous avons pensé pendant ces longs mois d’investigation et de recherche. À eux et à la manifestation de la vérité. » Les aveux, certes partiels, de Nordahl Lelandais donnent « le sentiment d’une étape franchie » aux gendarmes.

Chercher, trouver… et comprendre
« 300 gendarmes engagés depuis le premier jour », des experts scientifiques, 400 heures d’audition, 600 heures de visionnage, des chiens, des drones et des hélicoptères : une investigation exceptionnelle. Des chiffres impressionnants, que Didier Plunian considère comme « normaux dans ce genre d’enquête où l’on s’engage à 200%. La quasi-totalité des appuis judiciaires de la Gendarmerie nationale a été mobilisée » pour retrouver Maëlys, selon Yves Marzin. Et comprendre l’acte de Nordahl Lelandais.
« La quasi-totalité des appuis judiciaires de la Gendarmerie nationale a été mobilisée » — Yves Marzin, colonel de la gendarmerie de l’Isère
Tout un puzzle à assembler. Les éléments récoltés par les enquêteurs doivent maintenant faire sens ensemble. Pour Yves Marzin, une « étape (a été) franchie mais il reste beaucoup de travail pour expliquer ce meurtre de Maëlys. »
« Il nous reste à découvrir comment et pourquoi Maëlys est décédée » — Didier Plunian, lieutenant-colonel de la gendarmerie de l’Isère

La pression de l’opinion publique et pas seulement
Au cours de mois enquête, les gendarmes ont parfois été malmenés, critiqués notamment par le procureur de la République qui s’était insurgé contre les fuites dans la presse. Interrogé sur ce point, les deux militaires ont répondu qu’ils n’avaient aucun doute sur les liens de confiance qui unissent les gendarmes et la magistrature.
« Chaque acte peut impacter favorablement ou défavorablement la suite de l’enquête » — Yves Marzin, colonel de la gendarmerie de l’Isère
Autre pression, celle de l’opinion publique qui s’est interrogée sur les avancées de l’enquête et la chronologie des investigations. Pourquoi, par exemple, la voiture du suspect n’a été « désossée » que le mois dernier, permettant de découvrir la tache de sang qui a poussé Lelandais aux aveux ?

Le lieutenant Colonel Plunian explique : « Le véhicule a été inspecté dès les premiers jours et l’enquête de flagrance. Des investigations biologiques ont été menées : souvenez-vous que l’ADN de Maëlys avait été retrouvé ». Ensuite, chaque expertise s’inscrit dans une stratégie d’enquête précisément planifiée et coordonnée car chaque geste peut « détériorer le support des preuves, il est donc logique de procéder par ordre, tout en rappelant que nous agissons sur instruction des magistrats chargés de l’enquête. »
« N’oubliez pas que derrière la tenue du gendarme, il y a un homme. La pression de retrouver Maëlys, on se l’est aussi mise en tant que parents. » — Didier Plunian, lieutenant-colonel de la gendarmerie de l’Isère
Face aux critiques et aux pressions, le colonnel Yves Marzin assure et rassure : « Les gendarmes sont confrontés au quotidien à de l’adversité dans leur mission. On est habitués à cela, et rien ne change dans notre état d’esprit. »
Et à Didier Plunian de conclure : « N’oubliez pas que derrière la tenue du gendarme, il y a un homme. La pression de retrouver Maëlys, on se l’est aussi mise en tant que parents. »


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