Affaire Estelle Mouzin. Fourniret sème le trouble

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Après avoir reconnu deux meurtres jamais élucidés, Michel Fourniret crée à nouveau la surprise : le tueur en série vient lui-même de relancer les spéculations sur sa possible implication dans la disparition d’Estelle Mouzin, en 2003.

Selon Me Corinne Hermann, une des avocates de la famille Mouzin qui se bat depuis quinze ans pour faire éclater la vérité, Michel Fourniret a livré des « aveux en creux » sur la disparition de la petite Estelle Mouzin, neuf ans, en 2003, devant une juge d’instruction parisienne, vendredi.

Condamné à la perpétuité, en 2008, pour sept meurtres, le tueur en série s’était déjà confié, en février, dans le cabinet de cette magistrate, en reconnaissant avoir également tué deux jeunes femmes disparues dans les années 90, dans l’Yonne, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece.

Lors d’une nouvelle audition, début mars, Fourniret, âgé de 75 ans, a été interrogé sur une lettre de 2007 dans laquelle il demandait à être entendu sur trois dossiers – ceux des deux jeunes femmes et celui d’Estelle Mouzin. Dans cette missive, Fourniret souhaitait que ces dossiers fussent joints aux affaires de meurtres pour lesquelles il était renvoyé devant la cour d’assises des Ardennes et disait devoir « des explications » aux familles des trois jeunes filles. « Il maintient ce qu’il a dit dans sa lettre, à savoir qu’il veut être jugé sur les trois dossiers, donc, en ce sens, il ne nie pas », a expliqué Me Corinne Hermann, confirmant une information du Parisien.

Scepticisme

 

Le tueur en série relance ainsi lui-même une thèse déjà évoquée à plusieurs reprises au cours de la longue enquête sur Estelle Mouzin, disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne) alors qu’elle rentrait de l’école. En juin 2006, le parquet de Charleville avait transmis des éléments à celui de Meaux. Mais, début 2007, les enquêteurs avaient mis « l’ogre des Ardennes » hors de cause. Six ans plus tard, l’expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans la voiture de Michel Fourniret n’avait pas permis de trouver des traces de la petite Estelle.

Venant d’un homme qui a souvent dérouté la justice, ces nouvelles déclarations ont été accueillies avec un certain scepticisme. Il convient « d’observer la plus grande prudence sur la terminologie « d’aveu » utilisée pour caractériser les propos tenus par Michel Fourniret », a réagi la procureure de la République de Meaux, Dominique Laurens, qui a également tenu à défendre l’enquête de la police judiciaire de Versailles, mise en cause par la famille Mouzin. Selon son avocate, Me Corinne Hermann, la piste Fourniret n’aurait ainsi pas été « sérieusement explorée », et c’est la raison pour laquelle le père de la fillette, Éric Mouzin, a demandé, en juin dernier, que la PJ de Versailles fût dessaisie. La cour d’appel de Paris doit examiner cette demande, le 22 mars.

Source : Le Télégramme

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