Accusé d’avoir frappé, menacé et uriné sur deux mineurs, un policier municipal de Saint-Ouen jugé en décembre

Les faits sont extrêmement graves et pourtant l’enquête a été bâclée !

Cette histoire ahurissante rapportée par Mediapart démontre que nous avons de très loin dépassé, en France, le stade des violences policières. Nous sommes, avec cette affaire, dans une tout autre dimension puisqu’il s’agit ici de violences volontaires faites sur des mineurs qui ont été menacés, frappés, un policier est allé jusqu’à uriner sur une victime !!! Comment est-ce possible ? Pire encore, cette petite équipe de voyous va rentrer au commissariat écrire des rapports totalement falsifiés et se rendront donc coupables d’un crime, celui de faux et usage de faux en écriture publique ! Toute la brigade a été complice puisqu’ils ont tous essayé de défendre les coupables et les couvrir ! Malgré le rapport catastrophique de la municipalité qui a suspendu les 2 policiers dont il est question, ces derniers n’ont pas tardé à se faire réembaucher dans d’autres municipalités !

Deux policiers de la ville ont été révoqués après avoir tenté de dissimuler des violences sur mineurs lors d’une interpellation en mars 2021. L’un d’eux, désormais en poste au Blanc-Mesnil, est aussi accusé d’avoir uriné sur ces jeunes et sera jugé le 15 décembre à Bobigny.

par David Perrotin

Qui allait croire la parole de deux mineurs contre celles de toute une brigade de police municipale ? La parole de deux jeunes adolescents ayant bravé le couvre-feu et pris la fuite, avant d’être finalement interpellés.

Le 17 mars 2021, vers minuit trente, Thibault*, 14 ans, traîne dans les rues de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) avec ses deux amis de 16 ans, Sammy* et Mehdi*. Ils se retrouvent hors de chez eux malgré l’interdiction de sortie et une nouvelle vague de Covid. Une première équipe de la police nationale vient vers eux pour les contrôler et demande des renforts. Les trois jeunes prennent la fuite, avant d’être rattrapés par deux voitures de la police municipale de la ville. Les agents les bloquent et les mettent à terre contre un muret. Braver le couvre-feu n’est passible que d’une amende, mais les policiers municipaux décident tout de même de les menotter.

D’après le témoignage des jeunes, deux des sept policiers municipaux présents sur place se seraient défoulés sur eux. Le premier, Yohan C., chef de brigade, aurait d’abord insulté Thibault en disant que « ce soir, il allait prendre sa mère », et aurait lancé à Mehdi : « Vu qu’il y a des arbres et que tu es noir, tu peux bien grimper aux arbres. »

Le policier municipal a ouvert sa braguette, a sorti son sexe et a commencé à m’uriner dessus au niveau des genoux.

Sammy, 16 ans

Son collègue, Cédric G., aurait ensuite enfilé des gants de moto pour « gifler à six ou sept reprises » Thibault. Il l’aurait relevé avec Sammy pour les « allonger au sol face au mur »« De là, il nous a uriné dessus en disant que ça faisait du bien de se soulager », affirme le jeune garçon dans sa plainte déposée le lendemain des faits.

Selon l’adolescent, qui vivait à l’époque dans un foyer pour mineurs, Cédric G. s’en serait de nouveau pris à lui une fois arrivé au commissariat de police nationale alors qu’il était menotté à un banc en attendant d’être auditionné. « Devant tout le monde, j’ai demandé au policier qui m’avait uriné dessus pourquoi il avait fait ça », raconte-t-il. Le policier nie les faits, accuse Thibault d’outrage et riposte. « Il m’a donné une dizaine de gifles. […] Il m’a ensuite saisi au niveau de la gorge une quinzaine de secondes en m’étranglant », accuse l’adolescent.

La parole des jeunes contre un rapport de police

Sammy, qui a lui aussi déposé plainte après son interpellation, livrera le même témoignage mais précisera qu’il n’était pas en infraction puisqu’il venait de terminer une livraison. « J’ai dit que j’avais mon attestation car je sortais du travail mais ils ne m’ont pas cru et m’ont jeté dans un coin avec deux autres individus […]. Ils m’ont mis des coups de matraque au niveau du genou droit et au genou gauche ainsi qu’aux deux autres individus », explique-t-il. « Le policier municipal a ouvert sa braguette, a sorti son sexe et a commencé à m’uriner dessus au niveau des genoux ainsi que sur l’un des deux autres individus. Il était accompagné d’une dizaine d’autres policiers municipaux qui ont vu les faits », ajoute le jeune homme, qui précise ne jamais s’être rebellé ni avoir manqué de respect.

La version des policiers est totalement différente. D’après le procès-verbal d’intervention rédigé par les agents, rien de tout cela ne serait arrivé. Il s’agirait d’une banale interpellation de mineurs ayant bravé le couvre-feu et pris la fuite avant d’être interpellés. « À 00 heure et 25 minutes, conduisons les individus au commissariat de police pour effectuer une vérification d’identité. […] Précisons que les transports se sont déroulés sans incident. […] Verbalisons les individus pour le non-respect du couvre-feu », peut-on seulement lire dans le rapport consulté par Mediapart.

C’était la parole de deux mineurs contre celles d’autorités assermentées, donc. Mais les policiers municipaux ignoraient deux choses : l’existence d’une vidéo montrant des violences policières au commissariat et la profession du frère de Sammy, agent de la BAC (brigade anticriminalité) au sein de la police nationale.

Le frère de la victime, policier, prend l’affaire en main 

En voyant Sammy pleurer une fois rentré et raconter son interpellation, Mamadou*, son grand frère, se rend immédiatement au commissariat de Saint-Ouen et demande à rencontrer le chef d’équipage de la police municipale. Ce dernier nie tout. Il n’y aurait eu « aucune violence » et aucun agent n’aurait uriné sur son frère. Selon Yohan C., Sammy aurait simplement été « mis assis par terre » lors de son interpellation, « sur un endroit où il y avait de l’urine au sol ». Mamadou prévient alors qu’il déposera plainte, alerte sa hiérarchie et prend l’attache avec la mairie de Saint-Ouen. Il conserve aussi la veste K-Way et le jogging que son frère portait le 17 mars pour les mettre sous scellés dans l’espoir de retrouver les traces d’urine de Cédric G…

source : Le Libre Penseur

Source : Reseau International

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