À 5 ans, il appelle les gendarmes pour sauver son papa

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Le centre des opérations et des recherches de la gendarmerie de l’Orne a reçu un drôle d’appel, dimanche soir. | François Boscher

Voyant son père inconscient, un garçonnet de 5 ans d’un village de l’Orne a composé le 17 pour guider les secours, dans la soirée du dimanche 13 mai à Glos-la-Ferrière, près de L’Aigle. Un contre-la-montre téléphonique de 40 minutes avec le central des appels de la gendarmerie à Alençon. Et avec un happy end pour le père de famille et son héroïque petit garçon.

« Bonsoir, je crois que mon papa est mort… » Dimanche à 22 h 45, quand il voit son père allongé sur son lit, « inconscient » et « en train de faire de la mousse par la bouche », le jeune Quentin ne panique pas. Le garçonnet de 5 ans qui habite le village ornais de Glos-la-Ferrière – près de L’Aigle – compose le 17. À l’autre bout du fil, le gendarme Romuald Arrivé, un des opérateurs du centre des opérations et de recherches (CORG) de la gendarmerie de l’Orne.

Maturité impressionnante

S’engage alors une conversation qui va durer 40 minutes. Une course contre-la-montre pendant laquelle le gendarme rassure l’enfant tout en essayant d’obtenir les renseignements qui permettront aux secours de le localiser. Car s’il arrive à donner son prénom et celui de son papa, Quentin bredouille son nom de famille et ne connaît pas exactement son adresse. « Le gamin était d’une maturité impressionnante », souligne le major Alain Leterrier, également en poste dimanche soir.

Le CORG envoie aussitôt une patrouille de L’Aigle et alerte les pompiers. « On a leur donné comme consigne d’allumer les gyrophares et de mettre les sirènes », complète le colonel Baillargeat, patron des gendarmes de l’Orne.

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Le centre des opérations et des recherches de la gendarmerie de l’Orne a reçu un drôle d’appel, dimanche soir. | François Boscher

Portable déchargé, il prend un autre téléphone

Au fur et à mesure de la conversation, l’opérateur relaie à ses collègues sur le terrain les informations qu’il glane auprès de son jeune interlocuteur : la couleur des volets de la maison, où est garée la voiture paternelle, etc. La conversation est soudainement coupée, le téléphone sans fil qu’utilise Quentin est déchargé. L’enfant a alors la présence d’esprit de prendre un second téléphone. « Il était vraiment bluffant », admire le major Leterrier.

Malaise diabétique

« Dis Quentin, monte à l’étage et va secouer ton père pour voir s’il se réveille », reprend le gendarme au téléphone. L’enfant obtempère et revient dépité, son père, âgé de 44 ans, reste inconscient, victime d’un malaise diabétique. « Alors mets tes chaussures et un manteau, et vas attendre les pompiers sur le pas de la porte ». Quentin ouvre la porte et allume les lumières extérieures.

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Le centre des opérations et des recherches de la gendarmerie de l’Orne a reçu un drôle d’appel, dimanche soir. | François Boscher

« Vous allez soigner mon papa ! »

En contactant Orange, la gendarmerie obtient finalement l’adresse du titulaire de la ligne. Au même moment les secours arrivent sur place. « C’est bien que vous soyez arrivés, vous allez pouvoir soigner mon papa ! » soupire le garçonnet. Le SMUR prend le relais et réanime le quadragénaire. « Le petit a été magnifique, il a vraiment sauvé son père », souligne avec admiration Stéphane Hébert, maire-adjoint de Glos-la-Ferrière et présent dimanche en tant que pompier volontaire.

Happy end

L’histoire est belle car elle se termine bien, « mais sur le coup, quand on n’arrive pas à localiser l’appel et qu’on a un môme de 5 ans qui a peur pour la vie de son père, c’est quand même un moment de solitude… » indique le major Leterrier. Avant de raccrocher – et de gérer les autres appels de la soirée -, son collègue a chaudement félicité le petit Quentin pour son attitude.

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