Villeneuve-d’Ascq: officier de gendarmerie mobile, c’est vraiment un métier de fille!

Métier d’homme ou métier de femme ? Cette classification sexiste et grotesque s’estompe enfin. Dans la gendarmerie mobile, c’est même une évidence : si l’escadron 11/9 de Villeneuve-d’Ascq n’est composé que d’hommes, le commandement est assuré par une femme qui succède à une autre femme.

1593236860_B973855573Z.1_20141020195235_000_GP93B305S.2-0.jpg

 

Cent vingt-cinq hommes, parfaitement alignés sous le soleil d’automne, ce lundi après-midi dans la cour de l’état-major de gendarmerie de Villeneuve-d’Ascq. Ils sont réunis pour une grande occasion : leur escadron de gendarmerie mobile, le 11/9, passe sous un nouveau commandement. Celui de la capitaine Noémie Colas, âgée de 29 ans.

Mais ni l’âge ni le sexe ne posent ici problème. Noémie Colas succède à la capitaine Melissandre Durier. Deux femmes consécutivement à la tête de l’unité, c’est quand même un paradoxe puis qu’elles ne dirigent que des hommes. Les femmes ne peuvent intégrer la mobile que comme officier. Il faudra attendre avril 2015 pour voir arriver les premières femmes dans le rang (voir ci-dessous).

L’âge ne veut pas dire grand-chose. Diplômée de la prestigieuse école d’officiers de l’armée de terre de Saint-Cyr Coëtquidan, Noémie Colas a servi en Afghanistan. Elle a même croisé là-bas le colonel Gineste, aujourd’hui son patron dans la région. Il était alors commandant de la prévôté (gendarmerie aux armées) à Kaboul. C’est lui qui lui a remis son commandement à Villeneuve-d’Ascq lundi : « C’est donc avec sérénité que je vous vois arriver à la tête de l’escadron. »

À son retour d’opération, elle a choisi d’intégrer l’école d’officiers de gendarmerie de Melun : « En termes de responsabilités, la gendarmerie à plus à apporter que l’armée de terre. » C’est clair, la capitaine Colas ne compte pas en rester là. Même si elle vit pleinement chaque étape sans penser immédiatement à la suite : « Pour l’instant, ce qui m’importe, c’est de me faire plaisir dans mon commandement. »

À la Réunion

Sa première grosse mission commence lundi. Noémie Colas s’envole pour trois mois à la Réunion. Des vacances ? Non, loin de là. Elle sera là-bas seule avec son unité, à devoir gérer le quotidien et tous les événements. Elle est formée pour cette mission mais ce n’en est pas moins une étape importante dans sa carrière.

Un parcours exemplaire

La vocation de Noémie Colas, née en 1985, est née au lycée. Sportive, elle a choisi d’intégrer les classes préparatoires aux grandes écoles du prytanée militaire de La Flèche. Après deux ans de prépa, avec une dominante économie, elle passe un seul concours qu’elle réussit : Saint-Cyr où elle étudie de 2005 à 2008. Elle poursuit sa formation à l’école logistique de Tours et rejoint en 2009 le 516e régiment du train à Toul. Avec ses 43 soldats, elle part à Kaboul d’avril à octobre 2012. En août 2013, elle intègre l’école d’officier de gendarmerie de Melun.

Source : La Voix du Nord

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *