Un homme âgé passé à tabac par des CRS sous les yeux de sa fille à Bordeaux (vidéo choc)

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Une vidéo enregistrée lors de l’acte 9 montre un groupe de CRS en train d’agresser un homme âgé vêtu d’un gilet jaune à un arrêt de tramway à Bordeaux. Un ou deux membres des forces de l’ordre lui donnent de violents coups de matraque, alors que la fille du manifestant les supplie d’arrêter. Contacté par Sputnik, un témoin a détaillé la scène.

La scène se déroule à Bordeaux, lors de l’acte 9 des Gilets jaunes. Un groupe de CRS acculent un homme âgé, vêtu d’un gilet fluo, à un arrêt de tramway proche de la place Pey Berland. Les fonctionnaires coincent le manifestant contre la vitre et le passent à tabac alors que l’individu cherche désespérément à se protéger la tête de ses mains.

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«Les policiers ont chargé pour évacuer la place qui était en train de dégénérer. Ils ont dû juger qu’il n’avance pas assez vite, et le ton est monté très vite», a raconté à Sputnik la personne qui a partagé la vidéo, ayant requis l’anonymat.

«Sa fille que l’on entend crier sur la vidéo a essayé de le protéger mais les flics ont chargé sur lui et l’ont arrêté de façon un peu trop violente», poursuit notre source.

La scène a également été filmée sous un autre angle. Sur cette vidéo, on peut voir qu’il s’agit en effet d’un homme âgé.

Capture d’écran 2019-01-14 à 00.12.43À Bordeaux, 6.000 personnes ont manifesté, selon la préfecture, contre 4.600 la semaine passée. Au niveau national, ils ont été 84.000 personnes contre 50.000 recensées par le ministère de l’Intérieur le 5 janvier. Au total, 244 personnes ont été interpellées, dont 201 ont été placées en garde à vue, selon le même ministère.

Source : Sputnick News

Commentaire du Collectif Autonome des Policiers Île de France – CAP IDF :

Le journal #Sputnik nous montre cette vague jaune qui s’écarte devant la progression du véhicule de secours. Image propre et parlante…
De la même rédaction, une autre image un peu moins évidente est celle d’un groupe de collègues CRS qui à Bordeaux seraient à s’acharner sur une personne âgée.
De notre côté, nous estimons que la répression doit être la règle contre celles et ceux qui s’en prennent physiquement aux forces de l’ordre. Car force doit rester à la loi.
Aussi, force est de constater que certains d’entre nous ne se montrent pas exemplaires dans la réponse inappropriée qui est trop souvent apportée pour disperser un groupe considéré comme dangereux.
À juste titre, les forces de l’ordre sont suspectées d’actes violents depuis le début du Mouvement. Les images qui se succèdent naviguent ici ou là pour nous en apporter les preuves.
Celles où nos collègues se font « dézinguer » , assaillir de toutes parts, allumer de tous projectiles, sont plus rares sur les plateaux de nos médias traditionnels et des réseaux sociaux.
Nous prônons la répression dans les règles et les obligations qui sont les nôtres, qui plus à l’encontre des manifestants violents.
Nous disons également que nos actions doivent être proportionnées et dignes de notre professionnalisme qui n’est plus à prouver de par le monde.
Nous, #fdo, sommes épiés, filmés, scrutés, photographiés, dénoncés dans nos actes considérés comme dangereux et illégaux.
Cessons de nous comporter ainsi et d’être vus comme les tyrans de manifestants qui, pour certains de plus en plus nombreux, n’ont rien à envier en matière de violences.
Nous sommes fliqués et salis. Salis par nos propres actes et à juste titre, avec une complaisance évidente des autorités…
Et selon vous, dans ces chocs de l’image, à qui profite le crime ?…
Cessons de nous égarer, chers collègues, pour que cessent enfin les souillures qui nous sont infligées.

[2 liens https]  – https://fr.sputniknews.com/france/201901131039619550-gilets-jaunes-bordeaux-violences-policieres/

https://fr.sputniknews.com/france/201901061039549736-france-gilets-jaunes-vehicule-secours/

Source : Collectif Autonome des Policiers Île de France – CAP IDF

Réflexion de Ronald Guillaumont, rédacteur de Profession-Gendarme :

Mes camarades Gendarmes et Policiers sont investis par la Loi du droit d’usage de la Force publique.

La Loi en son Art. R. 431-3.-I. précise que : » »― L’emploi de la force par les représentants de la force publique n’est possible que si les circonstances le rendent absolument nécessaire au maintien de l’ordre public dans les conditions définies par l’article 431-3. La force déployée doit être proportionnée au trouble à faire cesser et doit prendre fin lorsque celui-ci a cessé. «  »
( Voir ici : Décret n° 2011-794 du 30 juin 2011 relatif à l’emploi de la force pour le maintien de l’ordre public – https://www.legifrance.gouv.fr/…/2011/6/30/IOCJ100…/jo/texte)

Dans la vidéo ci-dessus j’aimerai que l’on m’explique la nécessité des coups portés à ce seul Gilet jaune et la proportionnalité de ces coups ?

J’ignore le contexte qui précède cette vidéo mais visiblement ce monsieur est seul face à nombre de FDO.
A-t-il commis une infraction ? dans ce cas arrestation pure et simple et poursuites judiciaires.

Les coups portés ici n’ont, à première vue, aucune justification légale.

Ronald Guillaumont retraité de Gendarmerie

Je reprend ici, afin de lui donner une plus grande visibilité, le commentaire du Chef d’Escadron de Gendarmerie, Jean-Louis Giupponi que je remercie vivement :

Bonjour à tous.
Pour avoir fait du Maintien de l’Ordre à des époques différentes je prétends que la responsabilité de ces dérives proviennent de l’attitude des gouvernants. Fin des années 60 début 70 beaucoup de nos anciens avaient servi en Algérie et en Indochine. Mon Commandant de peloton est appelé « trompe la mort » dans un livre sur les gendarmes en Indochine car il s’était littéralement fait coupé en deux par une rafale d’arme automatique et c’était un miraculé. Bref c’était des gens qui avaient subi le pire et parfois pouvaient se laisser aller.
Vers 86/90 revenant en Gendarmerie Mobile comme officier j’ai pu observer un changement de doctrine d’emploi. D’une part le matériel avait été un peu amélioré et surtout les stages intensifs à St Astier avait fait beaucoup pour professionnaliser le Maintien de l’Ordre et permettre aux personnels de garder leur contrôle lors des manifestations. D’autre part, en particulier sous le ministère Rocard, les consignes d’éviter les affrontements étaient strictes et nous restions de longues heures à bloquer certains passages avec des effectifs suffisants et jamais les manifestants n’étaient enfermés dans une nasse. C’est contraire à tout ce que les gens de ma génération ont appris tout au long de leur carrière. Est-ce pour faire peur aux manifestants et les dissuader de participer à une prochaine manifestation ? De nombreuses questions doivent être posées. Depuis cette époque les unités mobiles spécialisées ont drastiquement diminué entraînant lors des manifestations des charges aberrantes qui ressemblent plus à des courses à l’échalote. En outre pour compenser le manque d’effectifs spécialistes du Maintien de l’Ordre on bouche les trous avec des personnels dont ce n’est pas le métier, BAC, PSIG etc…
Résultat des bavures et ce type de comportement constaté à Bordeaux.
Devant cette scène, un président de la République qui se respecte et respecte le peuple se doit de limoger sans délai son gouvernement. Le temps de la lettre aux français et le grand débat qui est une opération d’enfumage de plus semblera dépassé à nombre de citoyens et à juste raison. J’invite aussi tous les camarades gendarmes et policiers de bien prendre conscience de ce qu’on leur fait faire s’ils ne veulent pas devenir les parias de la société dans laquelle il doivent vivre eux et leurs familles. Les forces de l’ordre sont au service des citoyens pour permettre l’harmonie d’une société, ils ne doivent pas se laisser accaparer par une oligarchie prédatrice qui les transforme en garde prétorienne d’intérêts très privés et après les avoir encensé en activité les dépouillera comme les autres retraités le moment venu.
Jean-Louis Giupponi
C.E. honoraire de Gendarmerie

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