Un colonel l’assure : un gendarme fait le travail « d’un policier et demi, voire deux »

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C’est par ce titre accrocheur que le journal Sud Ouest rapporte les propos d’un colonel de l’Armée de terre, ceux-ci n’ayant pas du tout été appréciés du côté de la police. (voir le LIEN)

 

En effet, le 19 novembre 2014, le colonel Michel Goya, chef du bureau de recherche au centre de doctrine et d’emploi des forces de l’armée de terre, avait défendu devant les membres de la commission de défense de l’assemblée nationale, l’absence de syndicats pour les militaires.

 

Reprendre cet article aujourd’hui sur Facebook n’est en rien de l’information. Il n’a qu’un seul but, tenter de rallumer une « guerre » des polices qui n’a pas lieu d’être et qui n’a jamais eu lieu, du moins à la base…  D’autant qu’il date déjà du 11 décembre 2014 et que l’officier supérieur qui s’exprime n’est ni gendarme, ni policier. Enfin les propos qu’il tient ou que le journaliste lui attribue, sont totalement erronés.

 

De l’ensemble des commentaires fait à la suite de cette publication, je ne retiendrai que celui de Bernard Cordoba pour l’intérêt de la méthode de calcul qu’il utilise :

Sic : « En Gendarmerie, on ne comptabilise pas tes heures de travail, mais tes heures de repos : un gendarme est d’astreinte 90 heures / semaine, selon la 42.000. Donc, on peut le prendre comme on veut, mais les chiffres sont là : Lorsque sur 14 jours, tu mets 2×48 heures de repos + 5 QL de 12 heures, ça fait 156 heures de libres. Si tu enlèves 156 heures des 336 heures que représentent 14 jours x 24 heures, ça fait 180 heures sur 2 semaines de boulot, donc 90 heures / semaine. CQFD ! !

Pour enfoncer le clou, ça veut dire qu’un gendarme qui débute, dans n’importe quelle BT de France est payé 4,16 euros de l’heure d’astreinte. Quand je suis entré dans la boite, en 79, on n’avait pas besoin de faire de la pub pour recruter et on prenait un candidat sur 8. Aujourd’hui, on met des affiches, on va recruter dans les collèges et les lycées, on fait les foires expos, il existe également des cellules recrutement et on en prend un sur 3. Cherchez l’erreur……………. »

 

Chercher à allumer une hypothétique guerre des polices en parlant d’horaires de travail des uns et des autres n’a rien de constructif mais démontre au contraire une volonté de séparer et de créer la zizanie entre deux corps travaillant pour un même ministère. L’adage « Diviser pour régner » a encore de beaux jours devant lui.

 

En octobre 2014 la France a été condamnée en ce qui concerne les droits fondamentaux des gendarmes et de tous les militaires, je veux parler du droit d’association professionnelle et des droits syndicaux.

Par la suite nous avons vu fleurir dans un premier temps le rapport PÊCHEUR puis, dans un deuxième temps, celui de la Commission de Défense de l’Assemblée Nationale pour aboutir à la Loi du 28 Juillet 2015….
Tout  cet affichage pour étouffer dans l’œuf les nouveaux droits reconnus par la CEDH et permettre  à  l’Etat de leur donner un semblant de conformité…

Qu’ont fait les gendarmes et les militaires depuis ? Rien….

 

C’est mon constat !  Je sais que ce que j’écris ne va pas plaire et sera probablement critiqué, mais c’est la triste réalité.

 

Aujourd’hui je préside aux destinées de l’Association Professionnelle Gendarmerie (APG) et dans le même temps je suis le vice-président de l’Union Citoyenne pour la Sécurité et la Justice (UCSJ).

 

Cette dernière association a été voulue et créée justement par des policiers dans un esprit de rassemblement afin de prouver que Policier et Gendarmes peuvent mettre en commun ce qui les rapproche bien plus que ce qui les sépare. Ne dit-on pas que « l’union fait la force » ?

Cette entité rassemble en fait des policiers, des gendarmes, des policiers municipaux, des pompiers, des personnels de la Pénitentiaire et de la Magistrature.

 

Mesdames et messieurs les Gendarmes, mesdames et messieurs les militaires, aujourd’hui que la Loi reconnaît vos droits, laissez de côté la machine à café et venez nous rejoindre pour défendre ces droits.

 

Le temps de l’observation est passé, voici venu le temps de l’action. Si vous ne faites rien, ne vous plaignez pas…

 

Ronald Guillaumont

président de l’APG

vice-président de l’UCSJ

 

et pour conclure avec un peu d’humour :

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