Tariq Ramadan : la justice s’interroge sur sa dangerosité

7706301_21e0bf48-52eb-11e8-96ce-b25944f5e4ee-1_1000x625Tariq Ramadan est placé en détention depuis le 2 février. Sa demande de mise en liberté a été rejetée lundi. Le Parisien/Philippe Lavieille

La première demande de remise en liberté de l’islamologue a été rejetée par le juge. Il s’appuie notamment sur sa prétendue dangerosité.

Tariq Ramadan reste en prison. Mis en examen pour viols et incarcéré depuis le 2 février, l’islamologue, qui nie en bloc les faits qui lui sont reprochés, a vu sa première demande de mise en liberté rejetée par le juge des libertés et de la détention (JLD). Dans son ordonnance dont nous avons pris connaissance, le magistrat met en avant la crédibilité de ses deux premières victimes présumées et souligne qu’une troisième femme a dénoncé des faits similaires.

Alors que de nouvelles auditions – la sienne, mais aussi celles de ses accusatrices – doivent bientôt avoir lieu, le JLD estime « que ces actes d’instruction nécessitent d’éviter de manière impérieuse tout risque de pression sur les victimes ». Dénonçant pour sa part « les mensonges des accusatrices », Me Emmanuel Marsigny, l’avocat de Tariq Ramadan, a annoncé qu’il ferait appel de cette décision.

 

La dangerosité de Ramadan évoquée

De façon plus inédite, le juge s’interroge sur la dangerosité présumée du prédicateur de 55 ans. « […] Même s’il n’a jamais été condamné et si les faits dénoncés sont anciens, leur succession interroge sur la dangerosité criminologique de l’intéressé, qui devra être évaluée de manière approfondie avant toute remise en liberté. »

« Évaluer la dangerosité d’un mis en cause alors que les faits ne sont pas établis, c’est du délire, dénonce Me Marsigny. C’est la preuve de l’absence d’objectivité des enquêteurs et de la juge. » Le pénaliste entend d’ailleurs demander le dessaisissement des policiers en charge des investigations.

Enfin, le JLD rappelle que deux expertises médicales « ont conclu à la comptabilité de son état de santé(NDLR : l’islamologue souffre d’une sclérose en plaques) avec la détention ». Or, selon Me Marsigny, l’établissement de Fresnes « est incapable de lui assurer quatre séances de kinésithérapie hebdomadaire ».

Source : Le Parisien

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