Salah Abdeslam en France : les dessous de l’opération ultra secrète du GIGN

COULISSES – Soupçonné d’avoir soutenu la logistique des attentats de Paris et Saint-Denis, Salah Abdeslam a été remis entre les mains de la justice française. Une opération, top secrète, menée de bout en bout par le GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie nationale. Récit.

Salah Abdeslam, à son arrivée au palais de justice de Paris, escorté par le GIGN.

L’opération avait été décidée il y a une semaine. Juste après l’inculpation de Salah Abdeslam par les autorités belges pour son implication dans la fusillade de Forest du 15 mars dernier. Dès lors, la coopération judiciaire franco-belge avait donné le feu vert à son transfèrement. Mais l’information avait été gardée entre de bonnes mains pour éviter les fuites et compromettre l’opération.

Selon les informations collectées par metronews, il était aux alentours de 7h30 du matin quand un hélicoptère EC145 a quitté le sol belge, direction Villacoublay (Yvelines). Escorté par des membres de l’élite de la gendarmerie nationale, le GIGN, Salah Abdeslam a été remis à la justice française. « Tout s’est bien passé », résume une source proche de l’opération.

La météo, un imprévu à prévoir

A 9h10, l’EC 145 de la section aérienne de gendarmerie se pose sur la base militaire aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay. Le vol dure 1h40. A bord, les deux pilotes, un mécanicien et Salah Abdeslam entouré de deux membres du GIGN. A peine posé au sol, trois voitures d’escorte attendent le terroriste. L’embarcation, composée d’une dizaine de gendarmes d’élite, file discrètement vers le palais de justice de Paris pour remettre le détenu aux juges antiterroristes.

EN SAVOIR + >> Salah Abdeslam a été transféré en hélicoptère et escorté par le GIGN

L’opération a été minutieusement préparée. « On s’entraîne régulièrement à ce type d’escorte », explique un ancien cadre du GIGN contacté par metronews. Plusieurs plans B, voire C, avaient d’ores et déjà été prévus. « La difficulté avec l’hélico, c’est la météo. Si elle est pourrie, il faut s’adapter. Mais c’est intégré à notre tactique et nos entraînements. L’adaptation est le leitmotiv du GIGN », poursuit cet ancien gendarme d’élite, déjà intervenu sur plusieurs prises d’otage et escortes de terroristes basques et corses.

L’hélicoptère, une première pour le GIGN

Selon nos informations, l’utilisation d’un hélicoptère par le GIGN pour transférer un terroriste est une première. Au début du mois, une antenne locale du GIGN avait déjà pu se faire la main en escortant en hélicoptère un Français, considéré comme un baron de la drogue, depuis la Belgique. Les accords de Tournai, entrés en vigueur en octobre 2015, permettent aux unités d’élite françaises d’aller directement chercher dans une prison un détenu pour être transféré. Auparavant, ce type d’opération nécessitait la mobilisation d’une centaine d’hommes. Et surtout une remise aux autorités françaises à la frontière. Avec tous les risques de sécurité et de confidentialité que cela comprenait.

Un débriefing à l’issue de cette première extraction a permis d’optimiser et de parfaire cette option. Ce mercredi matin, la météo était clémente. La voie aérienne s’est donc révélée être la plus judicieuse pour transférer Salah Abdeslam. L’extraction a été tenue secrète jusqu’au dernier moment. Pour ne pas éveiller les soupçons ni mettre en danger l’opération. L’opération du GIGN ne sera terminée qu’une fois le convoi arrivé à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Salah Abdeslam y rejoindra une cellule. Sous très haute sécurité, dans le quartier d’isolement.

Source : MetroNews

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *