Sainte-Suzanne (25) : il la braque, elle riposte

Lundi soir, pistolet automatique au poing, un malfaiteur a fait irruption au tabac presse de Sainte-Suzanne. La patronne, Véronique Thierry, a réagi… en dégainant son arme.

Déjà braquée à trois reprises quand elle était dans le Nord, Véronique Thierry dit ressentir de la haine face à ce type de malfaiteurs. D’où son épidermique et… électrique réaction de lundi soir. Photos Francis REINOSO

Déjà braquée à trois reprises quand elle était dans le Nord, Véronique Thierry dit ressentir de la haine face à ce type de malfaiteurs. D’où son épidermique et… électrique réaction de lundi soir. Photos Francis REINOSO

«A h celui-là, il ne doit pas avoir l’habitude qu’une femme lui parle comme ça ! » Véronique Thierry dit n’avoir pas réfléchi, lundi soir, lorsqu’un malfaiteur a fait irruption dans le tabac presse qu’elle a repris, le 1er janvier dernier, faubourg de Besançon à Sainte-Suzanne.

Elle revient sur le déroulement des faits. « Il devait être 18 h 55. J’étais en train de fermer mon ordinateur quand je vois ce type arriver sur le trottoir en face de moi. D’un coup, il baisse sa cagoule sur ses yeux. Là, je me suis dit : “Ça ne sent pas bon pour toi“. Il est aussitôt entré et m’a braqué une arme automatique sous le nez en réclamant la caisse… »

« Dégage ou je t’éclate ! »

Tout se joue en une fraction de seconde. D’aucuns peuvent être tétanisés devant pareille agression. Véronique Thierry, elle, riposte à sa façon. « J’ai sorti mon TaserR et je lui ai dit : “Dégage ou je t’éclate !“, Mais il n’a pas bougé et il a demandé une nouvelle fois la caisse ».

La buraliste ne se démonte pas. Elle fait le tour de son comptoir pour bouter l’impudent hors de son établissement. Prête à aller physiquement au contact. Le bras en avant, l’appareil crépitant. Paré à décharger l’électricité emmagasinée dedans.

Il faut dire que les attaques à main armée, elle connaît. « Quand j’étais dans le Nord, il y a de cela 7-8 ans, j’ai été braquée trois fois en 20 jours… » D’où une certaine allergie face à ceux qui veulent faire main basse sur le fruit de son travail.

« J’ai la rage, la haine contre eux », vitupère-t-elle. Et la peur ? « On n’a pas le temps d’y penser. Chacun réagit à sa manière ».

Qu’a-t-elle perçu de l’arme ? « Elle m’a semblé plutôt réelle. Striée, de couleur sombre et mate ».

La fuite à bord d’une Ford Focus break

Une fois le braqueur mis en fuite, Véronique Thierry crie : « Mika, Mika ! »

Mika, c’est le patron du bar qui jouxte son commerce. Ce solide gaillard a vite compris ce qui était en train de se passer. « J’ai vu le gars courir. Je l’ai suivi. Il est monté dans une Ford Focus break, en stationnement sur le parking du foyer Amat ».

Le cafetier voit alors la voiture, de teinte vert d’eau, filer en direction de la rue de Rose. « J’ai sauté dans ma voiture et je suis parti dans la même direction. Je me suis arrêté plusieurs fois pour demander à des gens au bord de la route s’ils l’avaient vu passer mais rien ».

Le temps de revenir à son point de départ et la gendarmerie est déjà sur place pour collecter les premiers indices. L’examen des caméras de vidéosurveillance, qui balaient jusqu’à l’extérieur du commerce, permettra peut-être de glaner quelques précieux indices.

De même que, selon certains témoins, un homme aurait été vu, furetant étrangement, depuis une demi-heure, aux abords du bureau de tabac avant le passage à l’acte.

Reste aussi la voiture du présumé complice, dont le nombre de modèles ne doit pas être si important dans le secteur. De quoi apporter plus qu’un début de piste aux enquêteurs. Voilà toutefois, en l’espace d’un peu plus de 24 heures, la deuxième tentative de vol à main armée dans un bureau de tabac après celui de dimanche matin, au Brasil à Valentigney (notre édition d’hier).

L’appât de l’argent facile semble, plus que jamais, attiser la convoitise des candidats à ce type d’agression, qui leur fait encourir le renvoi devant une cour d’assises.

« Ils devraient pourtant bien savoir que la majorité des encaissements se fait par cartes bancaires. Que l’on dispose de très peu d’espèces et que, de toute manière, on ne stocke jamais le liquide dans les caisses. Qu’il est acheminé par d’autres moyens… »

Sera-ce suffisant pour éteindre les velléités des apprentis braqueurs ? L’avenir le dira. Le quantum des peines prononcées, à l’aune du jugement qui se profile en fin de semaine, devant les assises du Doubs, pour le trio qui avait ainsi attaqué le magasin Lidl de la Petite-Hollande, aura peut-être, aussi, un impact plus parlant…

Source : Est-Républicain

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