Retour sur la mission de Lol à Cahors, le premier chien d’assistance judiciaire

dav
 Lol est le premier chien d’assistance judiciaire de France. Association Handi’chiens

Il y a un mois, Lol était accueilli à Cahors pour commencer son travail de chien d’assistance judiciaire. Un mois plus tard, le procureur Frédéric Almendros revient sur la première mission du chien. Une véritable réussite.

«Lol est une vraie peluche, presque inerte. Il reste toujours en contact physique avec la victime, c’est impressionnant». Le 14 mars dernier, le labrador aux poils noirs Lol a été accueilli à Cahors, dans le Lot, à la demande du procureur pour une mission bien particulière: remplir son rôle de chien d’assistance judiciaire. Lol a été éduqué pendant deux ans par l’association Handi’chiens pour accompagner les victimes à témoigner plus facilement auprès des enquêteurs. Une formation inédite en France. Et sa première mission a été concluante.

À son arrivée au commissariat, une victime mineure, âgée de moins de dix ans, refusait de sortir de la voiture de ses parents. Le procureur, qui avait proposé au préalable aux parents de l’enfant l’aide de Lol, a alors retenté de faire sortir l’enfant du véhicule, mais cette fois-ci avec le chien. Immédiatement, la jeune victime a apprécié Lol en le voyant. «Elle a accepté de s’asseoir à côté du chien. En toute honnêteté, sur les 37 minutes d’audition, Lol et l’enfant ne se sont pas lâchés une seule seconde», raconte Frédéric Almendros, procureur de Cahors.

» LIRE AUSSI – Pourquoi le chien est-il devenu le meilleur ami de l’homme?

Capture d’écran 2019-04-14 à 20.39.14

À la fin de l’audition, l’enfant est resté une petite quinzaine de minutes avec le chien, le temps de lui dire au revoir. Il a ensuite reçu une petite peluche à l’effigie de Lol, offerte par Handi’chiens. «Super, j’aurai un “Lol” toujours avec moi!», s’est exclamé l’enfant. «C’était prenant comme rencontre. Jamais je n’aurais pensé que cela matcherait comme cela», indique le procureur. Le lendemain, l’enquêteur a téléphoné aux parents de la victime pour prendre des nouvelles. L’enfant avait parlé de Lol le soir en rentrant chez lui, et la nuit s’était bien passée.

Un animal de compagnie qui réconforte aussi les plus grands

Le labrador n’apaise pas que les enfants. De prochaines missions avec des victimes adultes sont prévues. Si Lol intervient dans les commissariats et les tribunaux, c’est pour «permettre au bénéficiaire de passer le procès pénal le moins difficilement possible. Que l’on soit enfant ou plus, l’uniforme de gendarme ou de policier peut faire peur», précise le procureur.

En attendant de programmer des rencontres entre Lol et des victimes, le chien vit auprès des pompiers à la caserne et leur apporte soutien et réconfort. Lol est un vrai médicament, une «source de bien-être», explique le procureur. Selon des études, l’amitié homme-chien diminue le rythme cardiaque et augmente le taux d’ocytocine, l’hormone de l’amour et de la confiance. Comme aime le dire Frédéric Almendros, «Lol est dans l’interaction sans agir. Il capte les émotions».

Désormais, l’objectif est que ce programme s’étende à travers l’hexagone, comme aux États-Unis, où environ 250 chiens ont été dressés dans 35 Etats depuis 2003, ou au Canada où le premier chien de réconfort a été présent dans un tribunal en 2015. Depuis qu’il a emboîté le pas, le procureur de Cahors est très optimiste pour la France. «Si d’ici deux ans, un chien d’assistance judiciaire est accueilli dans chaque point cardinal de la métropole, cela permettrait de faire bénéficier cette aide à d’autres victimes». D’ici là, Frédéric Almendros se propose volontiers de se déplacer dans les tribunaux ou colloques organisés pour parler de Lol et de cette première expérience.

Source : Le Figaro

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *