Réservistes de la gendarmerie : l’engouement est toujours là

Un détachement de surveillance et d'intervention (DSI) assure des contrôles routiers. Il est composé de deux réservistes encadrés par un autre réserviste ancien de l'arme./ photos DDM, Chantal Longo
Un détachement de surveillance et d’intervention (DSI) assure des contrôles routiers. Il est composé de deux réservistes encadrés par un autre réserviste ancien de l’arme./ photos DDM, Chantal Longo
 

Vingt-trois Tarn-et-Garonnais viennent de partir cette semaine pour deux semaines de formation au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier (Dordogne). Preuve en est que l’engouement citoyen ne faiblit pas depuis un an et l’attentat de Nice. Cet acte terroriste avait poussé le chef de l’Etat à créer la garde nationale avec pour mission de recruter 85 000 réservistes d’ici fin 2018 (dans la police nationale, l’armée et la gendarmerie). L’effort national demandé aux gendarmes est un recrutement de 40 000 jeunes dont 220 pour le Tarn-et-Garonne. Un objectif quasiment atteint avec un an d’avance (voir encadré).

Du gagnant-gagnant

Les missions de ces réservistes sont stratégiques dans la lutte contre la délinquance et l’insécurité routière. «L’an dernier, 5 200 journées ont été assurées par la réserve dans le département, ce qui correspond à la sollicitation de 15 éléments par jour, liste le colonel Lorenzati en charge de cette unité. Sans ces effectifs supplémentaires, nous n’aurions pas pu occuper autant le terrain et mettre en place ces détachements de surveillance et d’interception (DSI) si efficaces et si mobiles sur le territoire.»

Du gagnant-gagnant pour la gendarmerie et les réservistes. Ces jeunes intégrant cette unité peuvent ensuite devenir gendarme adjoint volontaire et présenter le concours d’entrée interne à gendarmerie ou être pris dans une école d’officier. Payés entre 55 et 105 € par jour (plus des défraiements), cette solde est nette d’impôt et permet d’assurer un bon complément à la fin du mois.


«Heureux d’avoir dirigé cette réserve» Le chiffre : 203

À 65 ans, le colonel José Lorenzati va quitter à la fin du mois ses fonctions à la tête de la réserve de la gendarmerie tarn-et-garonnaise. Après avoir été notamment commandant de groupement en Corrèze, il a œuvré avec passion durant ces 9 dernières années à faire progresser cette équipe de réservistes. Il revient sur cet attachement particulier.

Que retiendrez-vous de ces 9 années ?

Beaucoup de plaisir. Je me suis attaché à ces jeunes et à leurs parcours. Ils ont su apporter un autre regard, un œil neuf et extérieur sur les missions qui leur étaient confiées. Je reste très satisfait du dynamisme de cette réserve et je la quitte avec une petite pointe au cœur…

À quoi tient cette bonne alchimie avec les gendarmes actifs ?

Tout repose sur la rigueur et la loyauté. Ce qui n’empêche pas de travailler avec le sourire. Mais la règle a toujours été claire pour ces jeunes : l’attitude doit être en tout point exemplaire et tout manquement n’est pas pardonnable.

Vous n’hésitez donc jamais à mettre de côté un élément ?

Non. Problème d’alcool, problème de comportement ou d’assiduité répétée… l’élément coupable ne peut pas rester dans la réserve. Fort heureusement de tels écarts sont très rares. Mais quand certains ne respectent pas la fonction, leur démission arrive toujours sur mon bureau.

Comment passe cette fermeté avec les réservistes ?

Elle est parfaitement comprise dès le départ et passe très bien. Je ne manque jamais de féliciter un élément qui s’est distingué dans son travail. Agréable ou pas, le message doit toujours être passé clairement.


Le Chiffre : 203

Réservistes>Au 31 juillet. L’objectif fixé pour le département à 220 réservistes devrait être atteint à la fin de l’année. Ces éléments qui deviennent après une formation agent de la force publique exercent des missions ponctuelles pour la gendarmerie sur leur temps libre sans impacter le travail qu’ils ont à côté. En plus de cette réserve, le département compte 382 gendarmes titulaires.

Philippe Cahue

Source : La Dépêche

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