Pont-Aven. Incendie maîtrisé : le navire dérouté sur Brest

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Le Pont-Aven, le navire amiral de Britanny Ferries, a subi un incendie rapidement maîtrisé dans un compartiment machines, ce lundi vers 3 h du matin alors qu’il faisait route entre Plymouth et Santander. Les 766 passagers et 142 membres d’équipage et plus de 300 véhicules ont été débarqués à Brest, lundi après-midi.

Ils croyaient voir Santander. Ils se sont retrouvés, lundi après-midi à Brest, côté port de commerce et sous la grisaille ! Mais tellement soulagés de fouler le plancher des vaches après une fin de nuit plutôt éprouvante. Plus de peur que de mal, au final, pour les 766 passagers qui ont été réveillés peu après 3 h 30 du matin par un signal d’alarme et des consignes de sécurité diffusés par haut-parleur. Vers 3 h du matin un incendie s’est déclaré à bord d’un compartiment machines, à 150 km dans le sud-ouest de la pointe de Penmarc’h. Il était maîtrisé autour de 3 h 50 par l’équipage.

Gilet de sauvetage sur le dos

« Nous avons entendu un bruit horrible un peu avant que l’alarme ne se déclenche », raconte Andrew, fringant quinquagénaire anglais, tout juste sorti de son 4X4, sur le port de Brest.

« Le signal d’alarme a retenti et on nous a demandé de nous vêtir chaudement avant d’enfiler le gilet de sauvetage. On a eu très chaud sous nos vêtements et avec le gilet bien serré. Je suis claustrophobe, alors j’ai essayé de sortir de ma cabine. Mais dans les couloirs, les marins avaient également mis leurs gilets de sauvetage. Malgré leur calme et leur professionnalisme, ce n’était pas bien rassurant au milieu de la nuit ». « Et quand on a entendu l’hélicoptère. On s’est dit que c’était sérieux ! Même si on n’a jamais vu de flammes ni de fumée ». Une équipe d’évaluation et six marins-pompiers y ont été déposés autour de 7 h du matin par un hélicoptère Caïman de la Marine nationale.

Inquiets pour leurs chiens

« Les autres passagers n’en menaient pas large », ajoute-t-il. « Beaucoup étaient inquiets pour leur chien resté au niveau des véhicules. « Et dire que j’étais attendu ce soir, dans les montagnes portugaises ! ».

D’autres passagers n’ont rien vu ni rien entendu, à l’image de Nigel et Clare, la soixantaine bien sonnée. « Nous ne nous sommes même pas rendu compte qu’il y avait un problème à bord. C’est quand on nous a annoncé que nous allions débarquer à Brest que nous avons été surpris », explique Nigel tout sourire, au volant de son camping-car. « On achètera quelques bouteilles de Bordeaux en descendant par la route ! ».

Le navire, attendu lundi midi, à Santander, en Espagne, a pu regagner Brest par ses propres moyens, sur une de ses deux lignes d’arbre (deux moteurs en fonctionnement sur les quatre). Arrivés peu après 16 h, à Brest, lundi, les passagers dont une majorité de Britanniques et bien d’autres nationalités (onze Français sur les 766 transportés) prenaient la route vers l’Espagne ou rejoignaient Roscoff pour le ferry du soir en partance pour Plymouth. Certains choisissaient de rouler vers l’Espagne aux frais de la compagnie. Les piétons étaient transférés vers Roscoff ou ils avaient la possibilité de louer un véhicule également pris en charge par la Brittany Ferries.

Des travaux à engager

Une fois les passagers débarqués sains et saufs, les experts et les équipes techniques ont continué d’évaluer précisément les dégâts, en tentant d’éclaircir la cause précise de ce départ de feu. Tous ont souligné le sang-froid et l’efficacité de l’équipage face à ce début d’incendie aux seules conséquences matérielles et financières.

Restent les questions des travaux et de la durée d’immobilisation du Pont-Aven. La compagnie bretonne choisira-t-elle de réparer à Brest, elle qui confie de plus en plus souvent ses navires à des chantiers étrangers pour la réalisation de travaux programmés ? Combien de temps faudra-t-il pour retrouver le plus gros navire de la flotte en service ? Du temps d’immobilisation du bateau dépendra aussi la décision de compagnie pour la rotation hebdomadaire Plymouth-Santander : sera-t-elle assurée par un autre bateau (de la flotte ou loué) ou les passagers seront-ils reroutés vers les deux autres lignes en direction de l’Espagne, Porsmouth-Santander et Cork-Santander ?
Source :  Le Télégramme

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