Policiers en colère : Hollande recevra mercredi les représentants syndicaux

Les manifestations de policiers se sont succédé depuis une semaine.Les manifestations de policiers se sont succédé depuis une semaine.

Le chef de l’État rencontrera mercredi soir des représentants de policiers, dont le gouvernement tente de calmer la colère. Des mesures ont été promises dimanche par le directeur général de la police nationale.

François Hollande, qui assure prendre la mesure du «malaise» de la police et de la gendarmerie, recevra mercredi prochain leurs représentants alors que la fronde se poursuit dans les rangs des forces de l’ordre. Le chef de l’État avait annoncé ces rencontres jeudi dernier, en marge d’un Conseil européen à Bruxelles, «pour que nous puissions aller jusqu’au bout de ce que ces policiers ou ces organisations demandent». Il recevra à 18 heures les organisations représentatives de la police nationale, puis à 19h30 le Conseil de la fonction militaire de la gendarmerie.

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Cette rencontre, initialement annoncée pour le «début de semaine», interviendra au lendemain de rassemblements de policiers organisés devant les palais de justice de France, mardi en début d’après-midi. Les représentants syndicaux exposeront au chef de l’État les revendications précises portées au fil des manifestations, dans ce mouvement qui se revendique pourtant apolitique et hors cadre syndical. Parmi les demandes des policiers figurent notamment la «révision du cadre juridique d’emploi des armes» et la «mise en place de peines plancher pour les agresseurs», créées par la droite et supprimées par la gauche.

Le responsable de la police nationale promet des mesures

Dimanche, le directeur général de la police nationale s’est en partie prononcé sur ces questions. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Jean-Marc Falcone a promis un «plan de sécurité publique» prévoyant la modernisation des moyens alloués aux forces de l’ordre ainsi qu’une révision de leurs missions. Le directeur général, dont certains des policiers en colère exigent le départ et qui avait attisé la colère des manifestants en saisissant l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) au début de la mobilisation, doit remettre des propositions la semaine prochaine à son ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve, après plusieurs jours d’une fronde lancée par les policiers hors du cadre syndical.

Dans le JDD, le patron de la police dit comprendre l’ «exaspération» des fonctionnaires. «Je vais doter les policiers d’un armement plus sophistiqué avec le renouvellement du vieux pistolet-mitrailleur qui sera remplacé par une arme longue plus moderne», annonce-t-il. «Les flash-balls vont être remplacés par un lanceur de balles de défense plus précis et adapté aux missions. Nous allons aussi moderniser le système radio et développer plus rapidement et plus massivement les tablettes connectées au réseau et disponibles sur le terrain», ajoute-t-il.

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Jean-Marc Falcone s’engage également à revoir certaines tâches mal tolérées par les fonctionnaires. «Dès lundi, avec l’ensemble des préfets, nous allons mettre à plat les charges dites indues. À partir de la semaine prochaine, les policiers de l’Essonne seront libérés des missions de protection de personnalités», déclare-t-il. «Je vais également proposer que soit accéléré le calendrier de suppression des gardes statiques de préfectures et proposer au ministre de l’Intérieur qu’une série de missions de surveillance n’incombent plus à la police nationale, mais soient confiées à des entreprises privées», poursuit-il.

Plusieurs déplacements dans des commissariats

En parallèle, le gouvernement tente de calmer la colère. Bernard Cazeneuve était dimanche dans le Val-de-Marne pour une visite inopinée au commissariat de Créteil, où il a rencontré une cinquantaine de personnels. «Parmi eux, deux policiers qui participent au mouvement de protestation ont demandé à lui parler. Ils ont discuté, nous ne savons pas ce qu’il en est sorti», a précisé une source au ministère. Selon BFM TV, qui a interrogé les deux hommes, ces derniers se seraient engagés à favoriser un arrêt du mouvement. «Nous n’avons pas eu cette information», a-t-on dit au ministère. Le ministre de l’Intérieur devait également se rendre dans un autre commissariat, à Paris. Il avait annoncé, dans la semaine, des «décisions concrètes».

Samedi, c’est Manuel Valls qui s’est rendu dans un commissariat de Tours (Indre-et-Loire). Le premier ministre a formulé sur Twitter son «ferme engagement à poursuivre le renforcement des moyens de notre police», sans donner plus de précisions. «Je suis ancien ministre de l’Intérieur, je sais ce que nous devons au courage de nos policiers, de nos gendarmes, de nos sapeurs-pompiers», a-t-il également déclaré en clôture de l’une des «universités de l’engagement» organisées par le Parti socialiste.

Parti de l’Essonne lundi soir, le mouvement de protestation a éclaté après une attaque au cocktail Molotov dans ce département le 8 octobre, à Viry-Châtillon, qui a grièvement blessé deux policiers, dont un est toujours hospitalisé. Une demi-douzaine de mouvements spontanés ont eu lieu depuis les années 1980, mais c’est la première fois que la base marque une triple rupture avec l’exécutif, la hiérarchie policière et les organisations représentatives, par ailleurs divisées.

Source : Le Figaro

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