PICARDIE VERTE : Inquiets pour leur gendarmerie

Formerie manque-t-elle de gendarmes ? Les maires du secteur en sont persuadés et critiquent le fonctionnement de la communauté de brigades de Grandvilliers.


72 nouvelles recrues sont affectées dans l’Oise sur les 100 qui arrivent en Picardie. Mais les élus formions dénoncent, eux, des effectifs insuffisants actuellement dans leur canton.

72 nouvelles recrues sont affectées dans l’Oise sur les 100 qui arrivent en Picardie. Mais les élus formions dénoncent, eux, des effectifs insuffisants actuellement dans leur canton.

Chaque année, les effectifs de la gendarmerie de Formerie inquiètent les maires du secteur. Aujourd’hui, suite à des départs non remplacés, la brigade fonctionne avec deux militaires au lieu de six dans l’effectif autorisé. Les élus locaux se mobilisent donc, délibèrent pour demander le retour des gendarmes dans la campagne formionne. Le village de Campeaux a été le premier à le faire le 27 juin dernier, suivi de Canny-sur-Thérain, le 4 juillet.

William Bous, le maire de Formerie, se bat depuis des années contre ce manque d’effectif «  constant  ». «  Formerie n’est pas un pôle d’attraction, mais les Formions doivent être protégés. Ce problème engendre un nombre de permanences divisées par deux. Ce qui découle sur un nombre de plaintes en baisse. Nous devons conserver ce service public dans notre canton. Un service bien utile à l’heure où les vols, les infractions et effractions sont en hausse  », s’exprime l’élu.

Le colonel Marc Boget, à la tête du groupement de gendarmerie de l’Oise, ne partage pas ce constat. «  Il y a actuellement sur l’ensemble de la communauté de brigades (COB) de Grandvilliers, dont dépend Formerie, 26 gendarmes au lieu de 30 normalement. Et précisément cinq militaires sont présents sur les six autorisés à Formerie. Certes, ce n’est pas parfait. Mais cette COB est loin d’être en sous-effectif  », précise le patron des gendarmes, conscient des mutations qui prendront effet dès le mois d’août.

« La brigade n’est pas menacée de fermeture »

Selon lui, les militaires seront remplacés. «  Les élus comptent ceux qui partent mais pas ceux qui arrivent. Je suis en contact permanent avec ces nouveaux gendarmes et je vous assure qu’ils prendront leur poste dans quelques jours  », poursuit Marc Boget. Ce dernier rappelle que les gendarmes de métier ne se bousculent pas pour une mutation dans l’Oise. Un problème lié au département, «  pas à Formerie plus qu’ailleurs  ». 600 fiches sont traitées chaque année dans le département. Cependant, le commandant du groupement insiste sur son activité importante par rapport au reste de la Picardie. «  De fait, les effectifs sont observés à la loupe par la région. Cet été, sur les 100 nouvelles recrues qui y sont nommées, 72 militaires seront en poste dans l’Oise, loin d’être oubliée. »

Les plaintes constituent pour moitié la vie d’une gendarmerie. «  Depuis que je suis ici, j’ai vu l’effectif partir sans être remplacé. Étant de moins en moins nombreux, nous ne pouvons pas être partout  », explique le militaire Alexandre Le Propre, partant début août de Formerie, après quatre ans en place. Les élus jugent que les permanences en pâtissent, avec une à deux permanences hebdomadaires à ce jour, contre quatre à cinq par le passé. État de fait contre lequel s’insurge William Bous. «  Les citoyens sont incités à aller porter plainte à Songeons ou Grandvilliers. Il faut qu’ils refusent de le faire. »

Depuis 2003 pourtant, tel est le fonctionnement de la communauté de brigades de Grandvilliers, dont dépendent quatre unités : Formerie, Songeons, Marseille-en-Beauvaisis et Grandvilliers la gendarmerie mère. «  Le principe, c’est que ce chef-lieu soit constamment ouvert pour les dépôts de plainte et que Formerie le soit au public deux demi-journées par semaine, les jeudi et samedi après-midi  », précise Marc Boget.

Une décision justifiée, selon le colonel, par le peu d’affluence lors des permanences. «  Parfois, les militaires ne reçoivent que trois plaintes en un après-midi. Je préfère les voir sur le terrain, en patrouille, à chasser le cambrioleur. Si une personne se rend à la brigade de proximité en dehors des heures de permanence, elle sonne et sera automatiquement dirigée via l’interphone. Si c’est urgent, la patrouille rentre tout de suite. Sinon, un rendez-vous est pris. »

Face à cette situation, les élus locaux agitent le chiffon de la menace de fermeture. William Bous a écrit au sénateur et président du conseil général, Yves Rome (PS). Par la suite, d’autres actions sont envisagées. «  Il n’est pas question que cette brigade de proximité disparaisse, ni dans nos plans les plus secrets  », réfute le patron des gendarmes de l’Oise.

Source : Courrier Picard

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