Niort : il devait partir en prison, il s’enfuit du tribunal


© Photo archives NR, Jean-André Boutier

Condamné à dix-huit mois de prison ferme ce mardi 28 novembre pour des violences conjugales, Dylan Benjamin devait être incarcéré immédiatement : mais il s’est enfui du prétoire, puis du palais de justice. Pour l’heure, il n’a pas été retrouvé.

Mise à jour à 17 h 30. Nathalie Pignon, la présidente du tribunal de grande instance de Niort, et la procureure de la République, Natacha Rateau, ont signé conjointement un communiqué, livré à 16 h 45 ce mardi 28 novembre à la suite de la fuite du palais de justice d’un homme de 23 ans censé être incarcéré à l’issue de son procès : « Le président de la juridiction avait préalablement fait aviser les services de police, comme il est d’usage quand un mandat de dépôt est prononcé à l’encontre d’un prévenu comparaissant libre. »

« Alors que le tribunal annonçait la sanction au prévenu qui se trouvait à la barre, l’individu s’est enfui avant que les services de police n’aient eu le temps de l’intercepter. Les fonctionnaires de police ont immédiatement diligenté des recherches aux abords du palais de justice, mais en vain. Le parquet a ouvert une enquête de flagrance confiée au commissariat de Niort pour diffuser le signalement du condamné et faire procéder à son interpellation. »

Faute d’un nombre de fonctionnaires suffisant au commissariat de Niort, leur présence n’est pas systématique au tribunal

Nathalie Pignon et Natacha Rateau, respectivement présidente du tribunal de grande instance et procureure de la République de Niort

« Les chefs de juridiction s’assurent de leur venue lors de sessions d’assises ou d’audiences correctionnelles risquant de causer un trouble à l’ordre public, poursuivent Nathalie Pignon et Natacha Rateau. Les agents de sécurité sont chargés d’assurer le filtrage du public à l’entrée de la juridiction, mais ne possèdent aucun pouvoir coercitif. »

A 17 h, Dylan Benjamin n’avait pas encore été retrouvé.

Retour sur les faits

Il était 10 h 06 ce mardi 28 novembre quand Dylan Benjamin, 23 ans, s’est enfui du tribunal correctionnel de Niort en esquivant deux officiers de la gendarmerie que le président Gérald Faucou venait de solliciter pour surveiller le prévenu tout juste condamné à dix-huit mois d’emprisonnement ferme pour des violences conjugales. Sauf que les militaires, présents pour une tout autre raison à l’audience, n’avaient pas clairement entendu la demande du juge, ce qui ne les a pas empêché de partir sur les traces du fuyard.

Fait rare pour une audience à juge unique, le magistrat avait décidé d’incarcérer sur-le-champ le jeune homme en raison de la gravité de ses actes et, surtout, en raison de son comportement à la barre.

Je me répèterai une seule fois, pas deux

Dylan Benjamin, le condamné, au président du tribunal correctionnel de Niort, Gérald Faucou.

« Je veux garder le silence » avait été la seule phrase de Dylan Benjamin pendant l’instruction du juge. Le mis en cause avait finalement pris la parole à la toute fin de son procès, parlant des problèmes de violence dans son couple : « Ils sont déjà réglés. » Mais le président Faucou n’avait pas entendu : « Je me répèterai une seule fois, pas deux », répondra Dylan Benjamin.

D’où la décision du magistrat de conduire en prison le natif de région parisienne, qui avait écopé d’un an de prison ferme devant cette même juridiction courant 2016 après, notamment, un coup de couteau porté dans le dos d’une adolescente de 17 ans à Parthenay : mais il n’y avait pas d’escorte policière dans le prétoire, qui devait alors être prévenue. D’où le choix du magistrat de faire appel, provisoirement et exceptionnellement, aux deux officiers de la gendarmerie présents pour un autre dossier, en parties civiles, afin de surveiller le mis en cause. Ceci en attendant l’arrivée des fonctionnaires de police.

Une course-poursuite d’une quinzaine de minutes

Mais Dylan Benjamin a pris la tangente quelques instants après avoir embrassé sa compagne, traversant le prétoire en courant après avoir esquivé les deux militaires, puis la salle des pas perdus sous les yeux des agents de sécurité et de certains avocats, entre autres.

Les gendarmes, gênés par leur tenue officielle de cérémonie, ne sont pas parvenus à le rattraper pendant la course-poursuite, qui a duré une quinzaine de minutes : les policiers de Niort ont pris le relais, le fuyard étant parti du côté de la gare ferroviaire.

Source : La Nouvelle République

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