Mort de Rémi à Sivens: le gendarme qui a tiré la grenade soutenu par sa direction

Le patron des gendarmes a indiqué mercredi soir qu’il ne suspendra pas le gendarme qui a tiré la grenade suspectée d’avoir provoqué la mort du manifestant Rémi Fraisse. Il a également évoqué des images de la scène.
Mort de Rémi à Sivens: le gendarme qui a tiré la grenade soutenu par sa direction
Des manifestants rendent hommage à Rémi Fraisse mort sur le site du barrage contesté de Sivens devant la préfecture d’Albi le 27 octobre 2014.

Le patron des gendarmes soutien ses troupes. Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) Denis Favier a exclu mercredi soir de suspendre le gendarme qui a tiré la grenade suspectée d’avoir provoqué la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage contesté de Sivens.

Après avoir exprimé « une pensée de compassion » pour la famille de ce manifestant de 21 ans, le Denis Favier a dit à BFMTV accorder son « soutien total » à l’escadron qui a dû faire face aux manifestants le week-end dernier à Sivens (Tarn). « J’estime qu’il n’y a pas de faute intentionnelle volontaire et il n’est pas envisageable de suspendre quelqu’un », a ajouté Denis Favier, « je ne laisserai personne au bord du chemin ».

Des images de la scène

La patron des gendarmes a également indiqué que des images de la manifestation prises par des escadrons avaient « été versées au dossier judiciaire » qui seront exploitées « le moment venu ». Ces images « intéressantes » montrent « le niveau d’intensité » selon lui des violences contre les gendarmes et permettront « sans doute de rétablir un peu l’équilibre ».

Après avoir évoqué « un concours de circonstances tout à fait défavorables », pour tenter d’expliquer comment une grenade utilisée par ses troupes avait pu provoquer la mort d’un manifestant, Denis Favier a assuré avoir rencontré un escadron « meurtri » et « conscient » du drame.

« Harcelés pendant des heures »

Le patron des gendarmes, qui s’exprimait pour la première fois depuis le drame, a assuré que ses troupes avaient été « prises à partie de manière particulièrement violente », évoquant des conditions « particulièrement délicates ». Il a affirmé que les gendarmes présents ce soir là à Sivens avaient été « harcelés pendant des heures », et essuyé « des tirs de pierres, de cocktails molotov, de boulons », assurant que ses hommes n’avaient « jamais » rencontré une telle situation.

Interrogé sur les intentions de la victime, décrite comme pacifique par ses proches, le DGGN a précisé qu’il se trouvait ce soir là face aux gendarmes « dans un groupe qui était là pour en découdre ». « Mon rôle est de soutenir mes hommes et je les soutiendrai (…), ce soutien ne fait pas obstacle à un devoir de transparence, de vérité et de sincérité », a-t-il assuré. « Nous avons tous besoin de savoir ce qui s’est passé », a dit Denis Favier, rappelant que la grenade offensive au coeur de l’enquête n’était « pas une arme qui tue ».

Le parquet de Toulouse a ouvert mercredi une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». « Je veux qu’on nous juge à la fin de l’enquête », a demandé Denis Favier. L’emploi des grenades offensives par les forces de l’ordre a été suspendu mardi par le ministre de l’Intérieur à la suite de la mort de Rémi Fraisse.

Source : L’Express

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *