Menaces, copier-coller, tambouille : le tour de France des boulettes de LREM aux municipales

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La campagne des élections municipales a tourné au cauchemar pour LREM, dont certains candidats ont multiplié les boulettes. – GEORGES GOBET / AFP
Que ce soit à Rennes, Bordeaux, Perpignan ou Vitry-sur-Seine, une série de boulettes a frappé les candidats de La République en marche aux municipales… Petite compilation.

A Rennes, la candidate copie le logo du club de foot… qui proteste

L’équipe de Carole Gandon s’était pourtant donnée du mal dans la dernière ligne droite ! La candidate LREM à Rennes et ses colistiers avaient tourné une vidéo dans laquelle ils reprenaient le code graphique du Stade rennais, à la manière d’une équipe de foot. Le clip, diffusé mardi, reprenait même le logo du club de Ligue 1 en y associant ce mot d’ordre : « Votez Gandon ». Mais face à cette démonstration de force en rouge et noir, le Stade rennais a surtout vu rouge, et s’est insurgé illico d’une « utilisation usurpée de son image ». Les footballeurs du dimanche ont rapidement et piteusement retiré leur vidéo.

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A Bordeaux, un ex-FN s’est incrusté sur la liste

Investi à Bordeaux où il défie le successeur d’Alain Juppé à la mairie, Thomas Cazenave, un énarque proche d’Emmanuel Macron, n’a visiblement pas fait de recherches fouillées sur ses coéquipiers. Sur sa liste figure en 63e position un certain Vincent Bois, présenté comme un ancien militant MoDem. Problème : aux municipales de 2014, l’intéressé pointait en 7e position sur la liste… du Front national ! Cazenave a fait savoir début mars qu’il écartait de son équipe cet embarrassant camarade, mais il ne peut pas le rayer officiellement de sa liste, puisque celle-ci est déjà déposée en préfecture et ne peut plus être modifiée. Une tuile dont se serait bien passé le candidat macroniste, qui n’a jamais décollé dans les sondages depuis qu’il s’est lancé à la conquête de la cité girondine avec le soutien de LREM, mais pas du MoDem, partenaire du maire sortant. De là à recycler des troupes de Marine Le Pen…

A Perpignan, les électeurs invités au restaurant

Une bonne tablée, de la bonne humeur et un sacré gueuleton : quoi de mieux pour s’attirer la sympathie des électeurs ? C’est la méthode employée par le candidat LREM à Perpignan auprès de la communauté gitane, qu’il n’est pas le seul à vouloir séduire dans cette campagne municipale. L’information a été révélée par Marianne : l’équipe du député Romain Grau, tête de liste macroniste dans la ville catalane, a offert au moins un dîner au restaurant à une centaine de gitans, le 17 février. L’occasion pour le généreux candidat de délivrer un petit discours, dans lequel il a soigneusement dézingué le maire sortant LR, Jean-Marc Pujol. Reste que Romain Gau joue avec le feu et le code électoral, dont l’article L106 interdit les tentatives d’achat de votes… L’addition du festin s’élève en tout cas à 1.835 euros, sans que l’on sache pour l’instant si elle sera intégrée aux comptes de campagne !

A Marseille, un journaliste menacé par texto

Après des mois de galère pour dénicher un candidat qui tienne à peu près la route à Marseille, LREM avait fini par investir un notable tout auréolé de prestige universitaire : Yvon Berland, 69 ans, ancien président de la faculté d’Aix-Marseille. Mais alors qu’il n’a jamais fait partie des favoris des sondages dans la cité phocéenne, l’intéressé a oublié tout art des convenances en lisant le 10 février un article – certes critique – du journal Les Echos sur sa campagne. Après un échange vif au téléphone avec le journaliste concerné, Yvon Berland lui a adressé par texto ces mots délicats : « Je vais te mettre la tête dans le cul ». Une promesse de campagne plutôt sanguine, dont il s’est vite excusé dans un communiqué, alors que La Provence et Marsactu s’étaient fait l’écho de l’affaire. Il ne reste plus que quelques jours au candidat pour parfaire son sens de la formule !

A Vitry-sur-Seine, on « nique ta race » sur le marché

Chaude ambiance au marché de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, le 8 février. Ce samedi-là, une altercation éclate entre les militants de la liste LREM, qui distribuent leurs tracts, et d’autres personnes. C’est alors que l’animateur local du parti macroniste et candidat sur la liste, Daly Ndiaye, lance à l’un des protagonistes : « On se donne rendez-vous le soir quelque part, et je te nique la race… T’as compris ? » La brillante tirade a été filmée et diffusée par un élu PS de Vitry, provoquant une retentissante polémique. ll est vrai qu’on est un peu éloigné de « la bienveillance » que prônait Emmanuel Macron quand il était lui-même en campagne…

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A Combs-la-Ville, petites tractations politiciennes par mail

C’était promis : avec le « nouveau monde » macroniste, il n’y aurait plus de tambouille politicienne ! Une promesse qui s’est vite désintégrée en entrant dans l’atmosphère du réel. LREM a pactisé avec des maires sortants en plaçant des candidats sur leurs listes dans de nombreuses communes, y compris des petites villes. A Combs-la-Ville par exemple, bourgade de 22.000 habitants en Seine-et-Marne, le candidat LREM, John Samingo, a fini par rejoindre le maire LR Guy Geoffroy. « Un rapprochement naturel » en raison des convergences sur le fond, a-t-il assuré au Parisien. Sauf que le journal rapporte un savoureux échange de mails intitulé « fusion des listes LR/LREM » datant de la mi-janvier, dans lequel les macronistes du cru discutaient âprement des conditions de leur ralliement. Un colistier écrit ainsi à son leader d’un ton martial : « John, tu dois être le 3e sur la liste et il doit être clarifié que tu seras le maire remplaçant en cas de défection ou de démission de Guy Geoffroy. Il devra aussi accepter de t’adouber et de te placer comme dauphin officiel. » En politicaillerie, finalement, les marcheurs ne sont pas si amateurs !
Source : Marianne

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