Mais qu’est-il arrivé soudainement à nos organisations syndicales de la police nationale ?

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Nous sommes le 18 décembre 2018.
Mais qu’est-il arrivé soudainement à nos organisations syndicales de la police nationale ? Ou plutôt aux syndicats majoritaires bien implantés dans le paysage policier depuis si longtemps, nous les appellerons UNITE SGP POLICE de Force Ouvrière, ALLIANCE, filiale de la CFE-CGC et UNSA Police.

Une brochette que nos collègues dégustent souvent avec relents depuis de très nombreuses années. Et nous n’en avons pas terminé, la preuve en est que ces mêmes collègues ont paradoxalement voté pour eux. Et dans quel but en est-il ainsi, nous direz-vous ?
Tout simplement parce-qu’ils espèrent de leurs syndicats respectifs et perpétuellement majoritaires un coup de pouce pour un poste, un changement d’unité, une mutation, un grade qui se donne parfois sans passer un examen, et quoi d’autre encore…

Chacun sait qu’il n’est pas logé à la même enseigne que son voisin, mais bon, qui ne tente rien n’a rien ! Un coup de piston syndical ne se refuse pas, c’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle un syndicat conserve ses adhérents. Qui plus est aux côtés d’une Administration qui n’en a que faire du bien-être de ses sbires…
Le Mouvement des Gilets Jaunes fait parler de lui depuis maintenant six semaines. Le citoyen qui en a sérieusement marre du bordel ambiant qui prévaut au sein de notre société décadente montre les crocs, à sa manière, dans les rues, sur les rond-points, sur des rassemblements, dans des cortèges…

A plus d’un titre, nous nous sommes de suite reconnus dans ce Mouvement. A plusieurs reprises, des représentants syndicaux et du milieu politique ont tenté de récupérer la grogne à leur compte, sans résultat.
Les pouvoirs publics leur demandent maintenant de se structurer, en d’autres termes de mettre les visages et les noms aux porte-voix et commanditaires d’un mouvement jusqu’alors nébuleux, ce qui jusqu’à maintenant faisait sa force. N’est-il pas rageant et compliqué de contrer un phénomène dont on ne connaît les meneurs auxquels nous ne pouvons nous adresser ?
Le mot d’ordre du pouvoir politique : GILETS JAUNES, STRUCTUREZ VOUS ET ON DISCUTE !! Et là, nous disons : Méfiez-vous de la technique habituelle qui consiste à museler !
Il s’agit ici d’un énième coup fumant de ce cercle vicieux politico-administrativo-syndical. La preuve en est qu’aujourd’hui une réunion va se tenir au Ministère de l’Intérieur, à la table habituelle où se posent depuis des lustres les secrétaires généraux des trois syndicats majoritaires, les pontes de la haute administration Police et le ministre de l’Intérieur qui sera en charge de mener la barque. Une fois de plus, en seront exclus les syndicats dits minoritaires, ces « petits » secrétaires généraux qui ont fait sécession pour les raisons qui sont les leurs et que nous comprenons parfois, mais aussi les associations de policiers dont l’UPNI CAP-IDF.
Ce soir, la bande des 3 (UNITE SGP – ALLIANCE – UNSA) vont discuter le bout de gras avec les hauts fonctionnaires et le Ministre de l’Intérieur, iront jusqu’à faire croire à nos concitoyens et collègues que le conciliabule est chargé de régler une crise que l’on voit à son paroxysme, mais il n’en est rien ! Réunion de crise, selon la place Beauvau. Que nenni ! Il s’agira de trouver une nouvelle parade à la grogne policière. Ces représentants savent qu’un phénomène qui se veut profond prend encore un peu plus d’ampleur après ces dernières semaines qui se sont révélées très compliquées tant sur le plan psychologique que physique. Les troupes mobiles et locales grondent encore plus fort ces derniers temps et, chaque jour, nous avons fait état du ras-le-bol généralisé qui se manifeste à tous les étages des services de Police de France et des outre-mers.
Ce qui se passe aujourd’hui, nous l’avons prévu au travers de nos publications. D’une manière ou d’une autre, nous en avons alerté l’administration et lesdites grandes O.S qui sont restées sourdes pendant ces longues semaines. Sourdes comme elles l’ont été lorsque nos collectifs se sont montés en associations à la demande du Ministère, sourdes à nos revendications qui ont débuté fin 2016, sourdes à nos propositions de table ronde en 2017. Outrageusement sourds, ces mêmes syndicats majoritaires ont refusé de signer notre charte d’un syndicalisme probe et digne du nom en 2018. Ne veulent-ils pas l’ingérence des associations dans leurs petites affaires perpétuelles ? Nous n’avons pas eu de réponse à nos diverses requêtes, estimant que notre place n’est pas à leurs côtés. Et pourtant, Messieurs, nous sommes là ! Et vous êtes obligés de nous voir et de nous entendre. De faire avec nous, bon gré mal gré…

Quand vos délégués parlent sous couvert du mandat syndical, d’autres racontent visage caché, voix modifiée, prénom inventé, tête cagoulée… D’où viennent-ils, ces braves collègues qui osent parler, balancer ce que vous vous abstenez de dire aux médias et à nos concitoyens ? D’où viennent-ils à votre avis ?
Oui, vous nous scrutez sur les réseaux sociaux, dans les médias quand nos porte-paroles déballent sur les plateaux tv ou radio. Vous êtes dorénavant obligés de composer avec nous, vous en avez conscience, sans pour autant le reconnaître. Vous vous voilez la face. À coup sûr, il s’agit du sempiternel problème d’ego…

Pourtant, bon nombre de vos délégués permanents savent nous faire remarquer l’utilité que nous représentons à vos yeux en tant que lanceurs d’alerte, les secrétaires généraux rejetant la responsabilité sur les associations police et pro-police quand les autorités sont ébranlées par des infos et autres dénonciations qui seraient restées en d’autres temps dans les tiroirs. Ces mêmes syndicats, jusqu’alors muets, se montrent alors plus loquaces, obligés qu’ils sont de relayer, et ne pas ainsi se trouver squeezés par le scoop que nous offrons au public, et sur un plateau.

Nous l’avons encore constaté avec ce volet des Gilets Jaunes où tout cela aurait pu être évité, ces violences, ces dégradations, ces rappels au service, cette fatigue, l’image très écornée de nos forces mobiles considérées parfois à juste titre comme violentes dans les rues parisiennes et en régions. Oui tout cela aurait pu être évité !! C’était sans compter sur l’attentisme de ces syndicats qui auraient pu parler plus tôt. Au contraire, que de tergiversations !!
Quelle ingratitude de la part de ces syndicats de Police qui ne veulent pas reconnaître notre influence mais qui en jouent pour se faire ensuite mousser et s’accaparer le ou les dossiers ! Quel irrespect, Messieurs les secrétaires ! Nous le voyons encore ici, depuis ce week-end. Après tant de silences…
Les syndicats dits minoritaires ont dénoncé assez rapidement en parallèle à nos diverses actions et propositions, ici ou là, tandis que les trois « gros-gros » restaient dans un mutisme inadmissible et dangereux, faisant fi des conditions de travail encore plus compliquées que rencontrent nos collègues, chaque jour, chaque semaine, chaque mois.
Cela fait deux ans que nous dénonçons les conditions calamiteuses qui sont les nôtres, quels que soient les services, les unités, les régions, les fonctions et les grades ! Aucun de ces majoritaires ne s’est chargé de les répercuter. Aucune menace n’a été proférée à l’encontre de nos autorités, qui plus est à l’approche des élections professionnelles.
Mais que s’est-il passé ce week-end ? Une représentante syndicale annonce solennellement l’acte 1 de la Police, quelques associations annoncent l’acte 1 par un rassemblement à Paris, un collectif dont on ne connaît rien balance sur la place publique l’acte 1 des Gyros bleus, un syndicat annonce un Mercredi noir dans les Commissariats avec un service minimum, un autre syndicat annonce ce même service minimum dès aujourd’hui. Encore un autre syndicat prévoit une manifestation fin janvier. Chacun y va de son tract, en veux-tu en voilà ! En ordre de dispersion à la vue de la population et de nos collègues qui ne savent plus où aller. Le point de non retour serait atteint. Nous le disons aussi, et depuis deux ans. Malgré quelques bribes de matériels et d’effectifs ici ou là, rien n’a été fait !! Absolument rien ! Et nos syndicats majoritaires en sont pour partie responsables.
Nous dénonçons nos conditions de travail, l’inexorable baisse de nos moyens, nos modes de fonctionnement incroyables, la baisse des effectifs et de notre pouvoir d’achat, le manque de considération, la surcharge des tâches, la pression hiérarchique, etc… Que s’est-il passé ces derniers mois ? Nos collègues, bouffés à toutes les sauces, sont allés au charbon à poil, ou avec du matériel obsolète ou personnel, dans des conditions dangereuses que nous avons répercutées ici. Est-ce que tout cela est bien normal !?
Il nous a été demandé si l’UPNI CAPIDF participait à la manifestation de cette fin de semaine lancée, quoi qu’en dise Guillaume Lebeau, par le MPC puisqu’il en est l’instigateur. Nous disons que cette manifestation risque d’être un bide supplémentaire, se chiffrant au bas mot à 100 collègues et autant de citoyens solidaires sur des milliers de collègues que comptent la région parisienne. Nous espérons nous tromper mais, assurément, il s’agira d’une manifestation comme les précédentes, sans suite, sans saveur, sans écho, qui montrera une nouvelle fois le fatalisme de nos collègues qui n’y croient plus, qui n’auront pas choisi de faire le déplacement parce-que, selon eux, cela ne sert à rien. Le MPC ne bénéficiera pas du ralliement des O.S dans ce domaine, nous le savons. Et ce n’est pas notre éventuel appel à ralliement qui apportera le renfort nécessaire, ce que nous comprenons de la part de nos collègues désabusés et dégoûtés. Non, nous ne sommes plus pour ces manifestations de voie publique, désolé.
Aujourd’hui, par le biais de tous les médias et réseaux sociaux, nous constatons que nos syndicats se réveillent, certes bien tardivement pour la majeure partie d’entre eux, se réjouissent de la prime allouée à nos forces qui auront morflé et castagné les manifestants, veulent soudainement le paiement des heures sup’, hurlent leur colère, parfois bien maladroitement, dans les studios des médias habituels.
Ils donnent l’impression de s’être soudainement rendus compte du beau bordel qu’est notre corporation. Comme s’ils venaient de le constater en sortant les dossiers dont nous faisons état ces deux dernières années. Un premier syndicat commence à vociférer, et c’est toute la chaîne qui se met en branle, chacun y allant de sa petite phrase, de ses incantations.
Aujourd’hui, des commissariats se vident de nos collègues qui sont en arrêt de maladie, fatigués et/ou en burn-out, nos collègues sont démotivés et n’en peuvent plus de n’être entendus par la hiérarchie et soutenus par les organisations syndicales !
Aujourd’hui où nous déplorons trois suicides en 24 heures au sein de la gendarmerie et de la police, personne ne répond à nos appels concernant cet implacable fléau qui nous frappe ! Notre projet de film étant toujours à l’étude, nous ne constatons ni réaction ni volonté de suivre de la part des représentants administratifs, syndicaux, associatifs.
Une majorité des syndicats a refusé de valider la charte syndicale que nous leur avons proposée récemment à la signature. Probablement parce-qu’elle leur a été adressée par des flics de terrain, apolitiques et asyndicaux…
Aujourd’hui, nous conspuons ces appels dispersés, qu’ils viennent des syndicats comme des associations ! Tout cela n’est que de la poudre aux yeux, de celle que le président de la République nous envoie ces derniers mois, au vu et au su de chacun.
Aujourd’hui, nous constatons l’émoi des O.S qui n’ont plus d’autre choix que se bouger car l’heure est grave. Mais nous voulons qu’elles se manifestent dans le bon sens, intelligemment et avec la lucidité que ces innombrables dossiers requièrent. Le syndicat que nous subissons depuis de nombreuses années ne combat plus la cause commune et générale !! Et on en voit les dégâts…
Nous voulons une TABLE RONDE regroupant une inter-syndicale composée de l’ensemble des O.S sans exception, ainsi que les associations police dont nous faisons partie.
Et dans cette attente d’une éventuelle entente cordiale, prenons des mesures fortes dans nos services respectifs, décidons de plans d’action et exigeons auprès de nos hiérarchies locales des mesures immédiates pendant un service minimum illimité, tant que les réponses ne seront pas apportées.
Nous n’avancerons convenablement que dans cette optique. La marche dans le bon sens ne peut se faire sans l’intégralité des représentants syndicaux et associatifs. L’ordre dispersé et le chacun pour soi d’un égocentrisme exacerbé ont montré leurs ravages ces dernières années. Quoi qu’en disent certains, nous ne sommes pas pour les querelles perpétuelles, nous ne faisons pas de l’anti-syndicalisme primaire, nous voulons seulement que ce syndicalisme change, et vite ! Les mentalités doivent évoluer.
Nous ne nous contenterons ni de poudre ni de graines…
Oui, cela doit changer, il en va de notre institution et de l’intégrité de nos collègues ! Force et Honneur !!

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Source : Collectif Autonome des Policiers Île de France – CAP IDF

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