«Les Français ne sont pas toujours conscients de ce qu’ils doivent aux militaires»

8071299_69821aac-75a6-11e9-9c8e-32f064025ce9-1_1000x625« J’ai été choqué qu’on accorde de la publicité au retour des deux otages libérés », déplore Bertrand Soubelet. LP/Anthony Lieures

À la veille de l’hommage rendu, ce mardi, aux deux militaires tués au Burkina Faso, le général Bertrand Soubelet, ancien numéro 3 de la Gendarmerie nationale, appelle à prendre davantage conscience du travail des militaires français dans le monde.

Un hommage national sera rendu, ce mardi aux Invalides, à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Ils ont été tués, dans la nuit de jeudi à vendredi, lors de l’opération militaire au Burkina Faso pour libérer les quatre otages, dont les Français enlevés le 1er mai au Bénin. Ancien numéro 3 de la Gendarmerie nationale, saint-cyrien, le général Bertrand Soubelet s’est reconverti dans la politique. Il explique l’importance d’un tel hommage et critique la « publicité » faite pour le retour des otages, samedi.

La nation doit cet hommage à ses soldats tués ?

GÉNÉRAL BERTRAND SOUBELET. Oui. La nation doit beaucoup à tous les soldats qui sont engagés, dans l’opération Barkhane et ailleurs, parfois dans la plus grande discrétion. Ils paient un lourd tribut à la liberté de notre pays, aux principes que notre pays défend partout dans le monde. Les Français ne sont pas toujours conscients de ce qu’ils doivent aux forces armées.

Leur mission n’est pas assez reconnue ?

Malheureusement, c’est au moment où il y a des morts que l’on rappelle aux Français qu’il y a des milliers d’hommes et de femmes qui défendent le pays, partout dans le monde. Devant un tel drame humain, avec la perte de deux hommes remarquables, il est juste que la nation se souvienne et soit solidaire de leur sacrifice et de leur famille.

C’est le sens de la cérémonie aux Invalides ?

Pour un soldat, la manière de rendre hommage est une cérémonie militaire. C’est important pour ceux qui sont morts et pour tous leurs camarades, c’est la manière dont on rend hommage aux camarades morts en service. Dans notre pays, nous avons oublié trop longtemps cette manière de faire, parce qu’on ne parlait plus des militaires. Il est temps de dire aux jeunes qu’il y a des jeunes hommes, des jeunes femmes, qui font ce choix de risquer leur vie pour leur pays. C’est un moyen très important d’éduquer notre jeunesse.

Elle est toujours justifiée, l’opération Barkhane, cinq ans après son déclenchement ?

Il faut toujours s’interroger sur les opérations que nous menons. Rien n’est jamais acquis, tout bouge dans ce monde. La situation d’il y a cinq ans n’est pas celle d’aujourd’hui, en particulier dans cette zone sahélienne. Mais je ne possède pas tous les éléments pour dire si, aujourd’hui, Barkhane est justifiée ou pas. Les hommes politiques, en général, savent toujours tout sur tout, peuvent faire des commentaires même s’ils sont à côté de la plaque. Nous, les militaires, évitons de faire ça. Ce qui est certain, c’est que l’action des militaires au nord du Mali et dans cette région a permis que la menace terroriste soit baissée de plusieurs crans. Mais cela n’est pas visible par tous…

À la veille de l’hommage rendu, ce mardi, aux deux militaires tués au Burkina Faso, le général Bertrand Soubelet, ancien numéro 3 de la Gendarmerie nationale, appelle à prendre davantage conscience du travail des militaires français dans le monde.

Un hommage national sera rendu, ce mardi aux Invalides, à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Ils ont été tués, dans la nuit de jeudi à vendredi, lors de l’opération militaire au Burkina Faso pour libérer les quatre otages, dont les Français enlevés le 1er mai au Bénin. Ancien numéro 3 de la Gendarmerie nationale, saint-cyrien, le général Bertrand Soubelet s’est reconverti dans la politique. Il explique l’importance d’un tel hommage et critique la « publicité » faite pour le retour des otages, samedi.

La nation doit cet hommage à ses soldats tués ?

GÉNÉRAL BERTRAND SOUBELET. Oui. La nation doit beaucoup à tous les soldats qui sont engagés, dans l’opération Barkhane et ailleurs, parfois dans la plus grande discrétion. Ils paient un lourd tribut à la liberté de notre pays, aux principes que notre pays défend partout dans le monde. Les Français ne sont pas toujours conscients de ce qu’ils doivent aux forces armées.

Leur mission n’est pas assez reconnue ?

Malheureusement, c’est au moment où il y a des morts que l’on rappelle aux Français qu’il y a des milliers d’hommes et de femmes qui défendent le pays, partout dans le monde. Devant un tel drame humain, avec la perte de deux hommes remarquables, il est juste que la nation se souvienne et soit solidaire de leur sacrifice et de leur famille.

C’est le sens de la cérémonie aux Invalides ?

Pour un soldat, la manière de rendre hommage est une cérémonie militaire. C’est important pour ceux qui sont morts et pour tous leurs camarades, c’est la manière dont on rend hommage aux camarades morts en service. Dans notre pays, nous avons oublié trop longtemps cette manière de faire, parce qu’on ne parlait plus des militaires. Il est temps de dire aux jeunes qu’il y a des jeunes hommes, des jeunes femmes, qui font ce choix de risquer leur vie pour leur pays. C’est un moyen très important d’éduquer notre jeunesse.

Elle est toujours justifiée, l’opération Barkhane, cinq ans après son déclenchement ?

Il faut toujours s’interroger sur les opérations que nous menons. Rien n’est jamais acquis, tout bouge dans ce monde. La situation d’il y a cinq ans n’est pas celle d’aujourd’hui, en particulier dans cette zone sahélienne. Mais je ne possède pas tous les éléments pour dire si, aujourd’hui, Barkhane est justifiée ou pas. Les hommes politiques, en général, savent toujours tout sur tout, peuvent faire des commentaires même s’ils sont à côté de la plaque. Nous, les militaires, évitons de faire ça. Ce qui est certain, c’est que l’action des militaires au nord du Mali et dans cette région a permis que la menace terroriste soit baissée de plusieurs crans. Mais cela n’est pas visible par tous…

À la veille de l’hommage rendu, ce mardi, aux deux militaires tués au Burkina Faso, le général Bertrand Soubelet, ancien numéro 3 de la Gendarmerie nationale, appelle à prendre davantage conscience du travail des militaires français dans le monde.

Un hommage national sera rendu, ce mardi aux Invalides, à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Ils ont été tués, dans la nuit de jeudi à vendredi, lors de l’opération militaire au Burkina Faso pour libérer les quatre otages, dont les Français enlevés le 1er mai au Bénin. Ancien numéro 3 de la Gendarmerie nationale, saint-cyrien, le général Bertrand Soubelet s’est reconverti dans la politique. Il explique l’importance d’un tel hommage et critique la « publicité » faite pour le retour des otages, samedi.

La nation doit cet hommage à ses soldats tués ?

GÉNÉRAL BERTRAND SOUBELET. Oui. La nation doit beaucoup à tous les soldats qui sont engagés, dans l’opération Barkhane et ailleurs, parfois dans la plus grande discrétion. Ils paient un lourd tribut à la liberté de notre pays, aux principes que notre pays défend partout dans le monde. Les Français ne sont pas toujours conscients de ce qu’ils doivent aux forces armées.

Leur mission n’est pas assez reconnue ?

Malheureusement, c’est au moment où il y a des morts que l’on rappelle aux Français qu’il y a des milliers d’hommes et de femmes qui défendent le pays, partout dans le monde. Devant un tel drame humain, avec la perte de deux hommes remarquables, il est juste que la nation se souvienne et soit solidaire de leur sacrifice et de leur famille.

C’est le sens de la cérémonie aux Invalides ?

Pour un soldat, la manière de rendre hommage est une cérémonie militaire. C’est important pour ceux qui sont morts et pour tous leurs camarades, c’est la manière dont on rend hommage aux camarades morts en service. Dans notre pays, nous avons oublié trop longtemps cette manière de faire, parce qu’on ne parlait plus des militaires. Il est temps de dire aux jeunes qu’il y a des jeunes hommes, des jeunes femmes, qui font ce choix de risquer leur vie pour leur pays. C’est un moyen très important d’éduquer notre jeunesse.

Elle est toujours justifiée, l’opération Barkhane, cinq ans après son déclenchement ?

Il faut toujours s’interroger sur les opérations que nous menons. Rien n’est jamais acquis, tout bouge dans ce monde. La situation d’il y a cinq ans n’est pas celle d’aujourd’hui, en particulier dans cette zone sahélienne. Mais je ne possède pas tous les éléments pour dire si, aujourd’hui, Barkhane est justifiée ou pas. Les hommes politiques, en général, savent toujours tout sur tout, peuvent faire des commentaires même s’ils sont à côté de la plaque. Nous, les militaires, évitons de faire ça. Ce qui est certain, c’est que l’action des militaires au nord du Mali et dans cette région a permis que la menace terroriste soit baissée de plusieurs crans. Mais cela n’est pas visible par tous…

Il y a un risque de récupération politique ?

Il y a toujours ce risque. J’ai été choqué qu’on accorde de la publicité au retour des deux otages libérés. Qu’ont-ils fait dans leur vie ? Ils ont fait du tourisme dans une zone où ils n’auraient pas dû. Ce….

Lire la suite : Le Parisien

 

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