Les agents des finances publiques attendus dans la rue à Paris

capture_decran_2018-07-11_a_14.16.57Crédit Photo: Photothèque Rouge/MILO.

Paris, 14 nov 2019 (AFP) – Les agents des finances publiques, appelés à la grève jeudi, sont attendus dans la capitale dans l’après-midi pour battre le pavé contre le projet gouvernemental de réorganisation de leurs services, dont ils réclament le retrait.

En fin de matinée, Solidaires, premier syndicat des finances publiques, affichait « entre 30 et 40% de grévistes en moyenne selon les premières remontées ».

« On observe un climat social jamais vu avec une réelle souffrance au travail d’agents méprisés par le gouvernement » et « le risque de services publics low cost avec des conséquences désastreuses pour les usagers aussi », a indiqué Anne Guyot-Welke, secrétaire nationale de Solidaires Finances Publiques, lors d’une conférence de presse intersyndicale en fin de matinée.

« La mobilisation s’inscrit dans la continuité de celle démarrée en juin et exprime un mécontentement grandissant des agents mais aussi des élus locaux dont beaucoup ont fait voter des motions délibératives contre le projet de réforme du gouvernement », a-t-elle ajouté.

Hélène Fauvel, de FO, a dénoncé un « affichage de façade et un double discours gouvernemental qui fait croire qu’on lutte contre certaines dérives tout en détruisant les moyens réels d’y parvenir ».

Outre le nouveau réseau de proximité annoncé par le gouvernement, un « leurre », les syndicats dénoncent la privatisation de certaines de leurs missions, comme le recouvrement de l’impôt par les buralistes.

Une manifestation nationale, rassemblant des agents venus de toutes les régions, est prévue dans l’après-midi entre la place de la Nation et Bercy, à l’appel de l’intersyndicale Solidaires-CGT-FO-CFDT-CFTC.

Outre une baisse des effectifs, le projet de restructuration de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) prévoit la mise en place d’un nouveau réseau de proximité, avec une multiplication des « points de contact » dans les territoires ruraux et périurbains.

Mais ce nouveau réseau, qui vise à « s’adapter aux besoins des usagers », selon Bercy, est amené à remplacer les perceptions ou trésoreries et ne sera « qu’un réseau périodique » s’appuyant sur des agents polyvalents et mobiles, dénoncent les syndicats, qui parlent d' »escroquerie ».

Les agents des finances publiques avaient déjà manifesté le 16 septembre pour exprimer leur « ras-le-bol », avec des taux de grévistes « inégalés depuis 2000 » selon Solidaires: de 40% en moyenne à 80% ponctuellement pour le premier syndicat de cette administration, autour de 36% d’après la DGFiP.

Le ministère des Comptes publics a prévu la suppression de 5.800 postes entre 2020 et 2022 à Bercy, dont 4.800 sur le périmètre de la DGFip, qui emploie 110.000 agents et a déjà perdu 40.000 emplois depuis 2002.

Il entend aussi supprimer 1.600 trésoreries sur 2.000 aujourd’hui, chargées de la gestion et du contrôle des collectivités territoriales, et auxquelles s’ajoutent 2.000 centres des finances publiques, chargés de l’impôt des particuliers et des entreprises notamment, selon Mme Guyot-Welke.

 

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