Le ministère des Armées va octroyer de substantielles primes de « haute responsabilité » à certains généraux

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« C’est un sujet difficile à porter, car il n’est pas populaire », avait confié le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors de sa dernière au Sénat, à propos de la rémunération des officiers généraux.

« Année après année, selon les rapports du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire, les plus maltraités sont les têtes de pyramide des armées. Aujourd’hui, à niveau de qualification et de responsabilité identique, c’est parmi les cadres militaires, par rapport à la haute fonction publique, et non parmi les sous-officiers ou les militaires du rang, que l’on observe le plus fort décalage », avait précédemment fait valoir le général Lecointre, avant de souligner la nécessité de conserver « pour les armées un haut commandement de qualité. »

Le sujet risque en effet de ne pas être populaire étant donné que le décret « portant création d’une indemnité spécifique de haute responsabilité » pour les officiers généraux ainsi que les arrêtés pris pour application de ce dernier ont été publiés le 10 novembre par le Journal Officiel, soit quelques jours après l’annonce de l’annulation de plus de 400 millions de crédits dans le budget des Armées pour prendre en charge les surcoûts des opérations extérieures qui n’étaient pas financés par l’enveloppe initialement prévue de 650 millions d’euros.

Ainsi, le décret n° 2018-965 du 8 novembre 2018 créé, au 1er janvier 2019, une « indemnité spécifique de haute responsabilité » à laquelle 61 officiers généraux pourront prétendre. Elle se compose d’une « part fonctionnelle » qui, versée mensuellement, tient « compte des responsabilités exercées dans la conception, la coordination ou la conduite des politiques publiques de défense, des sujétions particulières et du niveau d’encadrement afférents aux emplois occupés », ainsi que d’une « part variable tenant compte des résultats obtenus dans l’exercice de ces fonctions versée annuellement, en une ou deux fractions, et non reconductible automatiquement d’une année sur l’autre. »

Les officiers généraux éligibles à cette prime sont classés selon 7 groupes : hors-groupe 1 (CEMA), hors-groupe 2 (les trois chefs d’état-major, le major général des armées, le chef de l’état-major particulier du Président de la République et le chef du contrôle général des armées), groupe 1 (7 officiers généraux concernés), groupe 2 (chef du cabinet militaire du Premier ministre et l’officier général « commandant de la cyberdéfense »), groupe 3 (28 officiers généraux concernés), groupe 4 (11 concernés) et groupe 5 (6 concernés).

À chacun de ses groupes sont fixés des montants « maximaux annuels », c’est à dire des sommes que leurs membres pourront se partager. Ainsi, le groupe 1 se verra attribuer 50.000 euros au titre de la « part fonctionnelle » et 31.500 euros au titre de la « part variable », soit 81.500 euros au total.

« Les montants de la part fonctionnelle et de part variable de l’indemnité spécifique de haute responsabilité attribuées aux emplois classés hors-groupes sont déterminés par le comité ministériel de rémunération, dans la limite des montants maximaux fixés aux articles précédents applicables aux emplois classés au groupe 1, augmentés de 15% pour les emplois classés hors-groupe 1 et de 10% pour les emplois classés hors-groupe 2 », précise l’un des arrêtés pris pour application.

Cela étant, lors de son audition à l’Assemblée nationale, cette fois, le général Lecointre a parlé de la nécessité de recruter des personnels ayant le bon niveau de compétence ».

Et d’ajouter : « Cela pose un défi particulier qui est de mettre en œuvre, dans le cadre de la nouvelle politique de rémunération militaire, un système suffisamment souple pour aller chercher les compétences là où elles se trouvent, éventuellement grâce à des contractuels et en imaginant des contrats d’officiers de réserve : il faudra assurer une rémunération d’un bon niveau dans des métiers dont nous avons absolument besoin, dans des domaines où l’on voit que la conflictualité augmente à très grande vitesse, et dans un contexte où les armées doivent assumer leur obligation de mettre en œuvre une lutte informatique défensive, ce qu’elles font parfaitement. »

Source : Opex360

 

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