L’ancien maire menaçait les gendarmes.

Quand la maréchaussée était venu interpeller son fils, dans la cour de sa ferme familiale, l’ancien maire de Berthegon de 1977 à 1989, André Roy, avait vu rouge. Ce 1er novembre 2014, à 15 h 30, il avait menacé de mort les gendarmes. Direction le tribunal correctionnel de Poitiers, hier. L’histoire a débuté avec son fils âgé, de 55 ans. Il avait refusé d’obtempérer à un contrôle de gendarmerie au guidon de son quad, en récidive de conduite sous l’emprise d’un état alcoolique. Il trouve refuge chez ses parents. La maman déboule et voit son fils à terre. Elle court chercher André, 83 ans : « Mon fils était allongé par terre, menotté. Le gendarme lui donnait des coups de genoux. J’ai dit « Lâche-le, lâche-le ». Il y a des choses qui dépassent les bornes : voir massacrer son fils dans la cour, comme un criminel… »

La présidente, Isabelle Fachaux, replace ses lunettes. « Vous imaginez bien que ce n’est pas ce que les gendarmes racontent… » Les deux militaires, une femme et un homme, qui se constituent parties civiles et réclament 1.000 € de dommages et intérêts, ont effectivement une autre lecture. « Il a dit : Dégage, ferme ta gueule. Il est reparti vers son domicile en nous regardant dans les yeux et a dit : « Je vais chercher mon fusil et je vais vous tuer. » Dans la cour de la ferme, à cet instant, la situation s’envenime : les gendarmes appellent des renforts. Le voisin de la ferme intervient : « Le gendarme donnait des coups de genoux. Il a fallu l’arrivée d’un gendarme de Monts-sur-Guesnes et du président du conseil départemental, Bruno Belin (1), pour qu’il le lâche. » La présidente fronce les sourcils : « Bruno Belin, il était la par hasard ? » André Roy : « C’est pas moi qui l’ai appelé. »
Pour le ministère public, ancien maire ou pas, André Roy a dépassé les limites : « S’est-il rendu coupable de menaces de mort ? Oui. Quinze jours avec sursis » L’avocate de l’ancien maire pointe du doigt les contradictions dans les témoignages des gendarmes et réclame la relaxe. « Le voisin de la ferme n’a même pas été entendu. On ne sait pas réellement ce qui s’est passé ce jour la. » André Roy a été reconnu coupable de menaces de mort et condamné à 1.000 € d’amende dont 500 € avec sursis. Il devra en outre verser 300 € de dommages et intérêts à chaque gendarme.

(1) A l’époque, Bruno Belin, ancien maire de Monts-sur-Guesnes et président de la communauté de communes du loudunais (CCPL), n’était pas encore président du conseil départemental.

Source : La Nouvelle République

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