La facture salée du service militaire obligatoire voulu par Macron

Emmanuel Macron lors d’une cérémonie militaire, le 30 juin dernier à Paris. Photo © LEWIS/WITT/SIPA

Armée. Emmanuel Macron veut expérimenter le service national universel dès 2019. Selon un rapport de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat publié en juin dernier, cela coûterait quelque 30 milliards d’euros en cinq ans, rapporte Challenges ce vendredi.

Emmanuel Macron a des projets très coûteux pour la France. Le président de la République avait fait du service national universel (SNU) une promesse de campagne. Expérimenté en 2019, il devrait disposer d’un budget spécifique dans le projet de loi de finances. Selon un rapport sénatorial de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, le coût d’un tel dispositif promet d’être très élevé : 30 milliards d’euros sur cinq ans, indique Challenges ce vendredi.

“12 à 17 milliards d’investissement initial”

Si le gouvernement a assuré que le financement de ce projet ne pèserait pas sur le budget de la Défense, il n’a pas évoqué son coût potentiel. “Le chef de l’État s’est engagé à ce qu’il y ait une ligne budgétaire bien identifiée. Il n’y a pas de somme qui a été mise en avant”, indique de son côté la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, lors d’un point presse. “Il n’y a pas de programmation bien précise, de structuration. Sur le budget 2018, il n’y a pas de somme. J’imagine […] qu’il y aura une ligne dans la loi de programmation des finances 2019”.

Le SNU, qui devrait, selon le vœu du chef de l’État, concerner entre 600.000 et 800.000 jeunes filles et garçons de 18 à 21 ans sur une période de un mois, demanderait selon le rapport “12 à 17 milliards d’investissement initial en infrastructures et acquisitions foncières, et 2,5 à 3 milliards par an pour l’encadrement et le fonctionnement”​​​​​​​, avec la mobilisation de 16.000 à 18.000 encadrants, précise Challenges. Un coût exorbitant selon les auteurs du rapport, qui évoquent là “un projet de société”, et non “une nécessité de la Défense”.

“Que les jeunes sachent ce qu’est l’engagement”​​​​​​​

Une estimation jugée “fantaisiste” par Geneviève Darrieussecq, qui assure “si le coût budgétaire dépasse nos ambitions, il faudra retravailler le projet”​​​​​​​. Le SNU s’articulera avec le service militaire volontaire (SMV) voulu par François Hollande à la suite des attentats de Charlie Hebdo. “Il faudra que les jeunes sortent du SNU en sachant ce qu’est l’engagement”​​​​​​​, ajoute enfin la secrétaire d’État. Bien que désigné comme “obligatoire”​​​​​​​, ce service militaire souhaité par Emmanuel Macron “ne fera pas obstacle à la prise en compte de l’objection de conscience pour ceux qui refusent le maniement des armes”​​​​​​​, peut-on lire sur le site du parti présidentiel.

Source : Valeurs actuelles

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