LA CHÂTRE – Le maire Patrick Judalet tente d’intimider deux citoyens mobilisés pour le référendum ADP

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Le dimanche 11 août, deux citoyens engagés pour le référendum contre la privatisation des aéroports de Paris menaient une action à La Châtre. Celle-ci, pourtant tranquille et bien reçue par la population, a été en revanche perturbée par les notables locaux, notamment par le maire Patrick Judalet. Voici le récit de ces deux citoyens qu’on a essayé d’intimider et qui n’ont pas cédé.

Ce dimanche 11 août 2019 avait lieu une nouvelle action citoyenne de collecte de signatures en faveur du RIP sur la privatisation des aéroports de Paris. Jusque-là, toutes nos actions s’étaient fort bien déroulées. Tant à Saint-Août qu’à Lignières, à Saint-Gaultier comme à Ardentes, nous avions entretenu de très bons rapports avec commerçants et élus locaux, ce qui nous avait permis d’engranger plus de 170 soutiens.

Toutefois, ce dimanche, tout commençait mal. Dès 9h, à peine arrivés à la brocante du quartier du P’tit Mur à la Châtre afin de sensibiliser nos concitoyens, une habitante du quartier nous interpella avec véhémence. Nous assimilant d’emblée aux Gilets Jaunes, – qui luttent obstinément depuis le 17 novembre 2018 aux abords du rond-point castrais du Lion d’Argent au grand désespoir du maire M. Patrick Judalet, – elle nous fit comprendre que nous n’avions pas notre place rue de la Fontaine. Pourtant, même si l’espace paraissait en effet avoir été privatisé par le maire de La Châtre et ses amis, il demeurait public. Cette anecdote en dit long sur la haine qu’éprouvent bien des dominants – y compris des pans entiers de la petite bourgeoisie berrichonne – à l’égard des participants et des soutiens de ce mouvement populaire.

Nonobstant ce climat quelque peu délétère, nous choisissions de mener notre opération de collecte de signatures munis – comme à l’accoutumée – de nos seuls panneaux d’information et d’une tablette tactile. Alors que nous avions déjà recueilli onze signatures et discutions paisiblement avec des Castrais et des touristes venus visiter le Boischaut Sud, le maire de La Châtre M. Patrick Judalet se présenta à nous. Il nous somma alors expressément de quitter les lieux (en l’occurrence la rue de la Fontaine rendue piétonne en raison de la brocante organisée où nous étions présents). Le seul prétexte qu’il put trouver était que – selon lui – nous manifestions et importunions les passants.

Force est de constater que nous semblions davantage incommoder les notables locaux en mal de popularité et en quête de soutiens pour les prochaines municipales. Il va sans dire que nous refusions d’obtempérer puisque nous ne manifestions nullement. Nous nous contentions en effet d’informer les citoyens de l’existence d’une pétition mise en place par le Gouvernement en faveur d’un référendum. Autrement dit, notre seule prétention était de nous substituer au rôle de la mairie de La Châtre qui – dans la droite ligne des propos tenus par M. Nicolas Forissier (député LR) – fait bien peu à ce sujet.

Vers 11h, M. Patrick Judalet revint accompagné de deux gendarmes qui, à leur tour, nous intimèrent l’ordre de partir. L’un des deux multiplie d’ailleurs les casquettes car il est aussi conseiller municipal divers droite de La Châtre et président de l’association La Châtre en fête – qui se présentait ce jour vêtu de l’uniforme du gendarme, arme comprise. Lorsque nous interrogions ces deux gendarmes sur le motif de leur intervention, il va de soi que nous nous attendions à ce que soit mobilisé un article de loi, auquel cas nous serions bien entendu partis. Précisons ici que nous tenons toujours à demeurer dans le cadre légal.

Au lieu de cela, toute honte bue, ces agents se déshonorèrent en invoquant de vagues raisons ayant trait à la morale : « Ça ne se fait pas ! » ou à la tradition : « Ce n’est pas le lieu pour ! ». Dès lors, nous respections parfaitement la loi française mais enfreignons les codes – de nature visiblement antidémocratique – de la bonne société castraise. Devant les arguments inaudibles exprimés par ces forces de l’ordre du dimanche, nous refusions une nouvelle fois d’obtempérer. M. Patrick Judalet tenta alors de nous intimider en menaçant d’appeler à présent la police municipale afin que nous soyons verbalisés. La présence de la gendarmerie à nos côtés depuis une dizaine de minutes ne devait pas suffire. Toutefois, puisque rien ne nous était reproché – d’un point de vue juridique s’entend –, les gendarmes furent grandement embarrassés lorsque nous les interrogions sur le montant de l’amende correspondant à une infraction qu’ils étaient bien incapables d’énoncer.

Jusqu’au 12 mars 2020, de nombreuses actions similaires seront menées sur les places publiques de La Châtre comme dans d’autres communes du département. Nous ne céderons jamais aux tentatives d’intimidation et aux menaces d’élus qui – à l’instar de M. Patrick Judalet – tentent maladroitement de reproduire à l’échelle locale la répression menée à l’échelle nationale par le pouvoir macronien. Il va sans dire que nous invitons tous les Castrais à se souvenir de cet épisode pour les prochaines municipales où M. Patrick Judalet devrait selon toute vraisemblance mener une liste pour sa réélection.

PS : Puisque nos actions de terrain sont perturbées, nous vous rappelons que vous pouvez de chez vous soutenir le référendum sur la privatisation des aéroports de Paris en suivant ce lien : https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-1

Les deux citoyens intimidés le 11 août 2019

Source : Ouste.fr

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