Juppé «regrette» d’avoir demandé aux militaires de «fermer leur gueule»

Alain Juppé, en 2011, alors ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy

LE SCAN POLITIQUE – L’ancien premier ministre expliquait récemment qu’un «militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va». Il a décidé de corriger le tir face à la bronca de «la grande muette».

Alain Juppé ne veut surtout pas se fâcher avec les militaires. Le candidat à la primaire a regretté jeudi sur RTL avoir exigé le silence des responsables militaires. «Je pense que cette formule était excessive. Elle a pu blesser certains militaires et je le regrette», a lâché l’ancien ministre de la Défense. Il a tenu à préciser son point de vue: «Le droit d’expression dans les armées, il existe. Il est normal que les chefs militaires disent leur vérité au pouvoir public, au Parlement, au gouvernement, au président de la République. Ce que je conteste en revanche c’est l’utilisation médiatique, parce qu’il y a aussi un devoir de réserve. Cela dit, j’ai toujours eu pour les militaires le plus grand respect».

«Armée d’un grand courage et d’une grande efficacité»

Fin avril, Alain Juppé avait tancé la publication du livre du général Soubelet, ancien numéro trois de la gendarmerie. «Un militaire, c’est comme un ministre: ça ferme sa gueule ou ça s’en va», avait-il dit devant les étudiants de Sciences Po Bordeaux selon des propos relevés par Le Figaro.fr. Le général Vincent Desportes s’était ému de cette sortie au point de publier une grande tribune dans Le Monde intitulée «Vous avez tort, Monsieur Juppé!» Un texte massivement relayé sur les réseaux sociaux par les fonctionnaires de la «grande muette», un électorat traditionnel de la droite susceptible de voter à la primaire. Normal, donc, que l’ancien premier ministre promette aujourd’hui de «mieux traiter» les militaires s’il accède à l’Elysée tout en faisant les louanges d’une «armée d’un grand courage et d’une grande efficacité».


«Mon ennemi, c’est le chômage!»

Alain Juppé, qui est en pleine présentation de son programme économique, est revenu jeudi sur sa proposition la plus impopulaire, commune à bon nombre de candidats à la primaire: la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF). Si un sondage Odoxa pour BFM Business, Challenges et Aviva Assurance révèle jeudi que les propositions du maire de Bordeaux sont bien accueillies, la fin de l’ISF ne compte que 30% de partisans contre 70% d’opposants. «François Hollande avait dit “sus à la finance”, moi je dis plutôt que mon ennemi c’est le chômage», a-t-il ironisé jeudi, expliquant que l’argent des grandes fortunes doit plutôt être investi dans les entreprises françaises.

Source : Le Figaro

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