Il y a 80 ans, le drame de Mers-el Kebir

BST_MERSELKEBIR.JPG_u.brestred13Le 3 juillet 1940, la flotte française est prise en tenaille par celle des Britanniques dans le port algérien de Mers el-Kebir. Bilan : 1 297 morts dont beaucoup de Bretons. (Photo DR)

Ce début d’été marque les 80 ans du début de la Seconde Guerre mondiale. Après l’appel du 18 juin, c’est l’épisode douloureux de Mers-el Kebir qui fera l’objet d’une cérémonie. En petit comité.

Les 3 et 6 juillet 1940, au moins 1 297 marins français dont 70 % de Bretons (soit plus de 900 personnes, dont 360 Finistériens) perdaient la vie sous le feu de la flotte britannique dans la rade de Mers el-Kébir, nord-ouest de l’Algérie. L’Association Amicale des Anciens Marins de Mers el-Kébir et des Familles des Victimes, basée à Brest, commémorera donc cette année, à Brest mais aussi à l’Arc-de-Triomphe (où la flamme sera ranimée, pour la quatrième année de suite), le 80e anniversaire de cette tragédie.

L’Angleterre, seule alors en guerre contre l’Axe Allemagne-Italie-Japon, craignait que la flotte française soit livrée à l’ennemi par les nouvelles autorités du pays. Le gouvernement de Philippe Pétain, tout juste formé, venait de signer l’Armistice (dans le wagon de Rethondes, le 22 juin) et allait s’installer à Vichy, le 10 juillet et y obtenir les pleins pouvoirs.

Le premier ministre britannique, Winston Churchill, dans cet entre-deux propice aux basculements aux lourdes conséquences, a fixé un ultimatum à la Marine française, sommée de se rallier à sa voisine d’Outre-Manche, de se saborder ou de rejoindre les Antilles françaises. Le vice-amiral Marcel Gensoul, faute de pouvoir contacter ses autorités, a rejeté l’ultimatum. Churchill n’a pas fléchi et lancé l’opération Catapult.

Plusieurs navires partis de Brest en avril

La Force de Raid, partie de Brest le 24 avril pour Mers-el Kebir, s’y trouvait début juillet. Avec des croiseurs de bataille : le Strasbourg, le Dunkerque (1 500 hommes par navire soit 3 000 en tout) ; des croiseurs : la Gloire, le Georges-Leygues (550 hommes par navire soit 1 100 hommes) ; des contre-torpilleurs : le Mogador, le Terrible, l’Audacieux, le Fantasque (240 hommes par navire soit 960 hommes). Soit plus de 5 000 marins partis de Brest. Plusieurs de ces bâtiments ont coulé, ainsi que le cuirassé La Bretagne, basé… à Toulon. Le bilan a été terrible.

« Les marins de la honte »

On estime entre 300 et 400 le nombre de dépouilles que les familles ont pu rapatrier dans divers cimetières communaux de l’Hexagone, au coup par coup, dans une certaine discrétion. « Les rescapés ou les familles des soldats morts ont été mis à l’index. C’étaient les marins de la honte et un sujet tabou. L’amalgame était fait avec la collaboration. Mais ces soldats n’ont fait qu’obéir. Et puis, fallait-il couler la flotte française à Mers-el Kébir ? La suite montrera que celles de Dakar et d’Alexandrie n’ont pas rejoint l’ennemi : l’Armistice, d’ailleurs, n’incluait pas la Marine », rappelle Jean-Aristide Brument, président de l’association.

PratiquePlus d’infos notamment dans le livre d’Hervé Grall, petit-fils de Xavier Grall et ancien président de l’association, coécrit avec Martial Le Hir et paru en 2012 : « La mémoire de Mers-el Kébir, de 1940 à nos jours ».

Source et Diaporama : Le Télégramme

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