Il était mort en garde à vue, son père porte. plainte

2019-12-10 OFSource : Ouest-France

Saint-Malo : Une plainte pour « faux » après la mort suspecte d’un jeune homme au commissariat

ENQUÊTE Âgé de 19 ans, Allan Lambin avait été retrouvé mort dans sa cellule dans la nuit du 9 au 10 février

640x410_jeune-homme-decede-nuit-9-10-fevrier-commissariat-saint-maloLe jeune homme est décédé dans la nuit du 9 au 10 février au commissariat de Saint-Malo. — Google Street View

  • Un jeune homme était décédé dans sa cellule de dégrisement dans la nuit du 9 au 10 février à Saint-Malo.
  • D’après le rapport d’autopsie, il aurait succombé à une asphyxie.
  • Depuis le drame, son père se bat pour connaître la vérité.

Que s’est-il passé dans la nuit du 9 au 10 février au commissariat de Saint-Malo ? Cette nuit-là, Allan Lambin, un jeune homme de 19 ans originaire de Saint-Hilaire-des-Landes (Ille-et-Vilaine) avait été retrouvé mort dans sa cellule. Quelques heures plus tôt, il avait été interpellé par les policiers après un accident de la route. Le jeune homme avait bu, tout comme son père, et avait terminé dans le fossé. Le ton était alors monté et Allan avait été conduit de force au commissariat, plusieurs témoins évoquant une interpellation musclée. Un médecin l’avait ensuite déclaré apte à la garde à vue.

Un peu plus tard, le père avait à son tour été arrêté alors qu’il se trouvait à côté de sa voiture embourbée et conduit au même commissariat. C’est là, le lendemain matin, qu’il apprendra le décès de son fils dans une cellule voisine. Après le drame, le parquet de Saint-Malo avait ouvert une enquête pour « homicide involontaire et omission de porter secours » et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie. A l’époque, la procureure Christine Le Crom avait écarté « l’éventualité de violences policières ». Le père avait quant à lui porté plainte pour mort suspecte.

Dans l’attente d’une contre-expertise médicale

Dix mois après le drame, il se bat toujours pour tenter de comprendre pourquoi et comment son fils est mort en cellule de dégrisement. D’après le rapport d’autopsie, le jeune homme aurait fait un malaise et serait tombé à genoux, avant de décéder par asphyxie. Une version qui ne tient pas la route selon le père. « Cela ne nous explique pas le syndrome hémorragique qui a été constaté au niveau du thorax », souligne son avocate Maître Hélène Laudic-Baron, contactée par 20 Minutes.

Cette dernière tente depuis plusieurs mois d’obtenir une contre-expertise médicale. En vain pour le moment. Car le dossier vient tout juste d’être repris par un juge d’instruction rennais après la validation du dépaysement de l’affaire. « On a beaucoup d’espoir que le dossier avance, enfin », indique l’avocate.

En parallèle, elle s’apprête à déposer plainte « pour faux » contre le commissariat de Saint-Malo. Elle pointe du doigt l’attitude des policiers de garde ce soir-là. « Lors des rondes effectuées tous les quarts d’heure, il était indiqué sur la feuille que tout était OK alors qu’Allan agonisait au sol depuis deux heures », explique l’avocate, qui s’étonne qu’aucune mise en examen n’ait encore eu lieu dans cette affaire. « On n’accuse personne mais on a quand même l’impression que l’IGPN a la mainmise sur ce dossier », conclut-elle.

Source : 20 Minutes

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