Femmes de Forces de l’Ordre en colère

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Lettre ouverte de la Présidente des « Femmes des forces de l’ordre en colère » aux ministres de l’Intérieur et à la ministre de la Défense dans le cadre de l’épidémie de coronavirus. Des femmes qui s’inquiètent pour leur avenir.

Mme Florence Parly, Ministre de la Défense, Monsieur Christophe Castaner, Ministre de l’intérieur,

A travers cette tribune, je souhaiterais Madame, Monsieur, vous alerter sur certaines craintes et problèmes à venir dont vous ne pourrez vous soustraire.

Présidente de l’association « Femmes des forces de l’ordre en colère », je suis épouse de CRS, mère de famille et porte parole de toutes ces femmes et familles de gendarmes, policiers, pompiers et l’ensemble des services publics.

Ces hommes et ces femmes qui se battent en temps de « guerre » au risque de mettre leurs propres familles, leurs propres enfants en danger pour notre pays, VOTRE pays !

Au lendemain des premières pertes. Le décès de ce sous officier âgé seulement de 51 ans, laissant derrière lui une épouse et ses 3 enfants. Celle de ce surveillant de prison ou même encore la disparition de cet agent administratif de la Préfecture de Paris. Qu’est-il prévu pour ceux qui restent, pour les familles ?

Normandie : un gendarme percuté volontairement par un chauffard en fuite

Vous n’avez pas oublié de rappeler à nos hommes de « vérifier leurs assurances vies ».

Mais de votre côté, quelles mesures avez-vous l’intention de mettre en place afin de venir en aide aux veuves et orphelins. Nous gardons espoir malgré un manquement manifeste à votre devoir. Celui de préserver et de veiller à la sécurité et à la protection de la santé des agents placés sous VOTRE responsabilité, comme le stipule l’article R434-6 du code de la Sécurité Intérieure.

Leurs uniformes, leurs cartes professionnelles ou mêmes leurs armes n’immunisent pas contre le COVID-19.

Gendarmes et Policiers sans protection contre le Covid-19

Au lendemain de ces dramatiques disparitions, dois-je rappeler vos propos Monsieur Castaner ? Nos policiers et gendarmes ne risquent-ils rien ? En êtes-vous toujours aussi sûrs ?

Vous n’avez guère anticipé cette crise sanitaire. Pour preuve encore, le manque de protection manifeste pour nos forces de l’ordre. Vous êtes allés jusqu’à la réquisition, le jeudi 25 mars, des quelques masques qu’elles possédaient afin de les redistribuer aux services médicaux. Ne sont-elles pas, elles aussi, en première ligne face à la contamination ?

Le DCSP n’autorisait-il pas, en date du 19 mars, le port de protection, rappelant que le DGPN demandait de veiller à la mise à disposition de masques chirurgicaux aux policiers et à l’ensemble des personnels en contact avec le public.

Chaque équipage devait être doté d’un kit de protection.

Nous avons crû avoir été entendues. Quelle ne fût pas notre surprise, lorsqu’une semaine après, une note en provenance directe du Ministère de l’intérieur, demandait à l’ensemble des services de restituer aux SGAMI tous les masques FFP2, périmés ou non, afin qu’ils soient redistribués aux personnels de santé. La répartition entre les unités étant stoppée de facto sur tout le territoire.

Déshabillons Paul pour habiller Jacques !

Christophe Castaner
Christophe Castaner a décidé d’adresser en priorité les masques aux soignants. Réduisant ainsi la capacité de se protéger aux forces de l’ordre.

Nous savons malheureusement qu’il y aura encore des morts. Nous souhaitons vous alerter sur ces drames familiaux, sociaux et financiers qui s’annoncent. Je sais que « l’anticipation » de cette projection peut paraître morbide, mais il est de notre devoir de l’envisager. Le fait de se sentir concerné ne suffit pas à être compétent !

Je veux savoir si vous avez prévu notamment une inscription de la contamination au Covid19 comme maladie professionnelle au même titre que l’amiante ? Ceux qui décéderont seront-ils reconnus comme morts en service ? Quels seront les droits et indemnités prévus, le cas échéant, pour leurs familles ?

Ces questions seront, malheureusement, rapidement d’actualité et il serait judicieux, après le manque d’anticipation de vos services, le manque de protection envers nos maris et femmes, et le peu de professionnalisme dont vous avez fait preuve, d’y songer fortement.

En tant que Présidente de cette association, lorsque, inévitablement, au rythme de votre incompétence, certaines veuves viendront me voir pour me demander de l’aide sur les démarches administratives ou demande d’indemnités. Je ne veux pas dire à ces épouses, à ces conjoints, que je ne sais pas. Ou pire, qu’il ne leur reste plus que leurs yeux pour pleurer.

Dans l’attente de réponses réellement concrètes.

Aurélie LAROUSSIE
Présidente Femmes des Forces de l’Ordre en Colère (FFOC)

Source : Le Pandore et la Gendarmerie

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