En une semaine, cinq policiers et un gendarme se sont suicidés

Le ministère de l’intérieur a réclamé dimanche soir une « évaluation » pour « renforcer l’efficacité » des mesures de prévention contre le suicide chez les forces de l’ordre.

Gérard Collomb en visite dans un commissariat de l’Essonne, le 8 octobre. THOMAS SAMSON / AFP

Cinq policiers et un gendarme ont mis fin à leurs jours, en moins d’une semaine. Déplorant ce chiffre dramatique, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé dimanche 12 novembre vouloir « renforcer » l’efficacité des mesures visant à prévenir le suicide chez les forces de l’ordre.

M. Collomb a demandé aux trois directeurs généraux de la police nationale, de la gendarmerie nationale et de la sécurité intérieure « de lui présenter une évaluation des mesures mises en œuvre pour prévenir les suicides parmi les forces de l’ordre ». Une réunion qui aura également pour but d’« évoquer les dispositifs de prévention existants et les moyens d’en renforcer encore l’efficacité ».

Trois fois plus de suicides qu’en 2016

Une déclaration qui est intervenue quelques minutes après l’annonce du suicide de l’ex-chef de la lutte anti-hooliganisme, le commissaire Antoine Boutonnet. Depuis le début de l’année 2017, 44 policiers et 16 gendarmes se sont suicidés, selon le ministère de l’intérieur. Un chiffre nettement supérieur à l’ensemble de l’année 2016.

Face à ces drames, Gérard Collomb a fait part de « sa vive émotion » et assuré les familles et les proches des victimes de son « total soutien dans l’épreuve », comme de l’ensemble des agents du ministère de l’intérieur.

Le taux de suicide dans la police est en moyenne trois fois supérieur au reste de la population, notamment du fait de l’existence de l’arme de service, utilisée dans environ la moitié des passages à l’acte. L’Ile-de-France, qui concentre un tiers des effectifs de terrain, est la région la plus concernée.

Dégradation des conditions de travail

Les syndicats de police mettent en garde depuis des mois sur une dégradation des conditions de travail pour les agents des forces de l’ordre. Le nombre d’heures supplémentaires a connu une augmentation importante, du fait notamment du renforcement des mesures antiterroristes et de la mise en place de l’état d’urgence.

Un pic de suicides chez les policiers et gendarmes avait été observé en 2014. En réaction, Bernard Cazeneuve avait lancé un plan ministériel début 2015, comprenant 23 mesures pour lutter contre ce fléau chez les forces de l’ordre. Un service de soutien psychologique opérationnel (SSPO), avec une ligne téléphonique ouverte 24 heures sur 24 (01 80 15 47 09), a notamment été mis en place.

Source : Le Monde avec AFP

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