EDITORIAL : LA PRESOMPTION D’INNOCENCE N’EST PAS POUR TOUT LE MONDE.

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La guerre ! C’est la guerre !

Nous sommes bien obligés d’en faire cette triste constatation aux propos d’élus nationaux auprès des médias évoquant l’utilisation de grenades défensives (?), arme de guerre, alors qu’il s’agit de l’utilisation de grenades « OF »  pour offensives. Cette dernière munition n’a que des effets de « blast », donc de souffle et elle est assourdissante.

Qu’il est triste de voir aujourd’hui nos représentants avoir une telle méconnaissance, tant des procédures de mise en œuvre, de l’utilisation que de la nature exacte des moyens employés.

Bien évidemment le décès accidentel et dramatique de Rémi FRAISSE nous touche tous, c’est pourquoi l’APG présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Qui n’a jamais vécu un maintien de l’ordre en milieu rural (MO rural), avec des manifestants violents et déterminés, ne peut imaginer l’état d’esprit qui s’instaure tant du côté des forces de l’ordre que de leurs opposants.

Un ordre formel venant de l’autorité administrative imposant la défense ou la protection d’un lieu doit être appliqué. Il est alors de la responsabilité du commandant d’escadron de gendarmerie mobile d’y répondre. Pour ce faire, l’emploi de divers moyens sont prévus. De la simple vague de refoulement (en cas de foule calme non agressive) jusqu’aux tirs de grenades lacrymogènes instantanées (GLI) ou de l’usage de camions pompes (en cas de foule particulièrement agressive et dangereuse). Bien sur tout cela découle d’un protocole et de divers textes législatifs réglementaires.

Être durant des heures l’arme au pied, derrière un bouclier présentant une relative protection, subissant des tirs de pierres, de boulons, de cocktails Molotov, de boules d’acide. Subir diverses agressions et provocations (crachats, insultes, etc…) est une situation stressante et particulièrement oppressante.

L’apparente passivité des forces de l’ordre pousse les manifestants à être de plus en plus entreprenants, croyant pouvoir les submerger. C’est lorsqu’une certaine limite est dépassée que les moyens mis à disposition des gendarmes sont alors mis en œuvre. Il est utile de préciser qu’avant cela des sommations sont alors faites, de l’ordre de trois, invitant les manifestants à ne pas poursuivre leur action : « Obéissance à la loi, dispersez-vous », « Deuxième sommation, on va faire usage de la force », « Dernière sommation, on va faire usage de la force » (cette dernière sommation est répétée en cas d’usage des armes). Les personnes qui veulent malgré tout rester  sur le site savent qu’une action violente sera exécutée. Avertis, pourquoi rester ?

Effectivement, pour paraphraser, on ne construit un barrage sur la mort d’un homme. Mais également, on ne se précipite pas à vilipender les forces de l’ordre sans avoir tous les éléments relatifs aux faits.

Une instruction est en cours. Laissons les magistrats instructeurs et les enquêteurs de l’inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN) travailler avec toute la plénitude qu’ils sont en droit d’attendre.

Il est choquant de constater que lors de faits similaires (la perte d’un œil d’un étudiant à Quimper, la perte d’une main d’un pompier à Lille, etc…) les forces de maintien de l’ordre sont systématiquement accusées d’abus et d’usage illégal des moyens mis à leur disposition.

Il est plus choquant que les premiers à intervenir avec véhémence soient nos élus. Avant de clouer au pilori les gendarmes ne serait-il pas plus sage d’attendre les conclusions des enquêtes ?

Il est évident aujourd’hui que la présomption d’innocence ne s’applique pas aux représentants des forces de l’ordre.

Nous savons que la famille de Rémi FRAISSE est aujourd’hui meurtrie et profondément atterrée. Nous en sommes conscient et cela nous attriste. Mais dans quel état psychologique croyez-vous que soit le gendarme qui a tiré la GLI et l’officier qui en a donné l’ordre ? Pensez-vous que pour eux cela soit anodin ?

Pour finaliser évoquons la décision, bien rapide et contestable, du ministre de l’intérieur d’interdire pour le moment l’usage des GLI. Si un mort intervient avec l’usage d’un pistolet à impulsion électrique (TASER), d’un bâton de défense ou d’une bombinette lacrymogène et que la même décision soit prise, il ne restera plus aux gendarmes pour monter au front que les mains nues, ou pour reprendre une expression triviale en usage dans notre arme « avec sa bite et son couteau ».

Les manifestations sont de plus en plus violentes notamment avec « les paisibles écologistes », nous le constatons tous les jours. Nous pensons que la majorité de ces ultras viennent davantage pour « casser du bleu » que pour défendre une cause.

Force doit rester à la Loi. Si un jour, faute de moyens, les forces de l’ordre n’étaient plus engagées, qu’arriverait-il ? Ce serait l’anarchie.

 

Pour Le Conseil d’Administration de l’APG

Le secrétaire

 

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