EDITORIAL : ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME

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Sivens ! Nous y revoilà !

Depuis maintenant quelques jours les gendarmes y sont de nouveau engagés. En effet, les tensions entre Zadistes et exploitants agricoles montent d’un cran. Les premiers sont confortés sur leur bon droit depuis la décision gouvernementale du retrait des forces de l’ordre et l’acceptation tacite d’occupation du terrain. Les seconds ne peuvent accéder à leurs terres pour les exploiter, qui, après la frustration d’avoir été déjugés sur un projet améliorant sensiblement leur production se voient aujourd’hui interdits de pouvoir travailler.

Rappelons que par jugement du tribunal d’instance d’Albi (Tarn) en date du 16 février 2015, l’expulsion des Zadistes du lieu-dit « La Métairie Neuve » sur le site de Sivens (lieu leur servant de dortoir), propriété du conseil général, a été ordonnée. Le département a demandé le concours de la force publique pour faire respecter le jugement. Sur décision de l’exécutif, en la personne de madame Ségolène ROYAL, il a été décidé que l’expulsion n’interviendra pas avant la décision du conseil général qui doit être rendue le 06 mars 2015.

Aujourd’hui, la situation est simple. Les gendarmes sont positionnés entre deux factions qui sont déterminées à défendre fermement leurs idées. Nous connaissons depuis bien des décennies les manifestations agricoles et l’intensité, l’engagement et la détermination de ceux qui y participent. Nous avons plus récemment découvert sur divers sites la violence qui peut être constatée lors des affrontements avec les Zadistes.

Suite au décès de Rémi FRAISSE, le ministre de l’intérieur, monsieur Bernard CAZENEUVE, sous le signe de l’urgence, a « désarmé » les gendarmes. Décision hâtive et précipitée, difficilement comprise par les sous-officiers et les officiers subalternes de l’arme. Pourquoi les sous-officiers et les officiers subalternes ? Mais parce que ce sont eux qui sont au contact lors des manifestations, pardi !

Le 06 mars 2015, quelle que soit la décision du conseil général, il y aura forcément l’un des deux partis qui sera mécontent. Il est fortement à craindre la reprise de manifestations. Il est probable que les « satisfaits » rentreront en contact avec les « insatisfaits » (ou inversement). Sans doute conjecture me direz-vous. Bien sûr, l’avenir me dira si j’ai raison. Mais ce qui est certain c’est qu’au milieu de cette éventuelle mêlée il y aura forcément des gendarmes qui devront intervenir et de manière « musclée ».

La question est simple. Avec quoi vont se défendre nos militaires ? De plus, au regard d’un passé récent ayant révélé le décès malheureux d’un militant, il est à prévoir des ordres drastiques sur la façon d’intervenir.

Pris en le marteau (l’autorité) et l’enclume (les manifestants), le fer (les gendarmes) plie, prend la forme désirée et accepte la forme voulue. Mais n’oublions pas que le fer, sous l’effet du feu, rougit et à force de travail finit par rompre, refusant ainsi l’ouvrage du forgeron.

Bernard BERTHELOT

Secrétaire de l’APG

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