Devoir de mémoire

Le 4 Mai 2020, La romancière Virginie Despentes, poussée probablement par l’affaire George Floyd et les évènements de Minneapolis aux USA, ainsi que par l’affaire Adama TRAORE en France, a décidé de publier une lettre ouverte diffusée ce jeudi sur France Inter.                            (voir notre publication)

C’est par ces mots que commence la lettre :

« En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. » 

Avant de se lancer dans une telle diatribe, madame Despente aurait pu prendre la peine de s’instruire sur notre histoire de France, histoire passée mais aussi contemporaine et ne pas oublier quelques personnalités célèbres qui ont marqués notre pays et le peuple de France :

Léopold Sédar Senghor, Bambuck, Rachida Dati, Sibeth Ndiaye, Jeannette Bougrab, Harry RoselmackAudrey Pulvar, Diallo, Georges Pau Langevin, Rama Yade, Christiane Taubira, Laura Flessel, Koffi Yamgnane, Aimé Césaire, Capitaine Charles N’Tchoréré

Notre collègue retraité, Marc Louboutin, ancien lieutenant de police auteur de trois livres puis photographe et journaliste, lui ne les a pas oublié et a publié un très joli texte que nous voulons partager avec vous :

Devoir de mémoire

Par Marc Louboutin

Devoir de mémoire.

En ces jours de discorde et de polémiques sectaires, j’ai une pensée émue et reconnaissante pour des noirs assassinés lâchement par des tueurs en uniforme.

Nous commémorons, pour ceux qui veulent s’en souvenir, depuis le 20 mai et jusqu’au 8 juin, les quatre-vingt ans de la bataille d’Amiens qui est une des preuves de la résistance acharnée de certaines unités de l’armée française lors de l’invasion de notre pays par l’Allemagne en 1940.

Durant cette bataille certains soldats de France venus des colonies d’alors ont été exécutés en masse par les troupes nazies, ce qui fut à ma connaissance le déroulement des premiers crimes de guerre racistes sur le territoire national durant cette période de notre histoire.

Les données historiques sont imprécises, les unités allemandes en cause pas ou peu identifiées, il n’y a pas eu d’enquête (de ce que j’ai pu trouver) et encore moins de commémoration. A l’époque actuelle durant laquelle nos dirigeants cherchent des symboles de « concorde » nationale et de lutte contre le racisme c’est sans doute – encore ! – une occasion manquée.

A défaut de recherches et données plus précises, il faut donc en ces jours avoir (pour chacun d’entre nous qui possède un peu de devoir de mémoire), une pensée, en plus des autres tombés au feu, pour les plusieurs dizaines de tirailleurs sénégalais blessés du 24ème RTS qui furent exécutés à Aubigny et la centaine de soldats de même origine, appartenant au 12ème RTS, faits prisonniers, entassés puis brûlés vifs dans une grange par les Nazis.

A vouloir surjouer la victimisation on oublie en effet ceux qui ont vraiment souffert.

Et pour ceux qui ont la mémoire courte et sélective, Léopold Sédar Senghor, alors fantassin au 31ème Régiment d’Infanterie Coloniale, échappa, avec ses camarades Sénégalais prisonniers, à une telle exécution grâce à l’intervention d’un de ses officiers, blanc, face au peloton d’exécution allemand. Ensuite, après la Résistance et avant sa carrière politique africaine, ce poète occupa deux fois le rang de Ministre en France dans les années 50.

Marc Louboutin

Un homme, un stade : Léopold Sédar Senghor / Foot & Patrimoine ...Léopold Sédar Senghor

Pour les jeunes générations rappelons entre autres qui était Léopold Sédar Senghor :

Léopold Sédar Senghor  né le à Joal, au Sénégal, et mort le à Verson, en France, est un poète, écrivain, homme d’État français, puis sénégalais et premier président de la République du Sénégal (1960-1980). Il fut aussi le premier Africain à siéger à l’Académie française. Il a également été ministre en France avant l’indépendance de son pays.

Il est le symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies pour ses partisans ou du néocolonialisme français en Afrique pour ses détracteurs.

Sa poésie, fondée sur le chant de la parole incantatoire, est construite sur l’espoir de créer une Civilisation de l’Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Par ailleurs, il approfondit le concept de négritude, notion introduite par Aimé Césaire qui la définit ainsi : « La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture. »

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