Des chefs militaires menacés de sanctions disciplinaires pour avoir accusé Macron de « trahison »

La raison de leur colère? Le Pacte de Marrakech que la France va ratifier le 19 décembre à l’ONU.

Female lieutenant in French Army

Gwengoat via Getty Images
Des chefs militaires menacés de sanctions disciplinaires pour avoir accusé Macron de « trahison » (Photo d’illustration prise à La Réunion le 14 juillet 2016)

POLITIQUE – Le Pacte de Marrakech, qui doit être ratifié par les chefs d’Etat le 19 décembre lors de l’Assemblée générale des Nations unies, provoque la colère des partis d’extrême droite et de droite, de certains gilets jaunes, mais aussi de hauts gradés militaires qui accusent Emmanuel Macron de « trahison ». Des critiques qui agacent fortement au ministère des Armées, rapporte L’Opinion ce lundi 17.

En ratifiant le texte onusien, Emmanuel Macron céderait « un nouveau pan de la souveraineté nationale », prendrait le « risque d’un appel d’air migratoire coûteux », mais aussi et surtout se rendrait « coupable d’un déni de démocratie voire trahison à l’égard de la nation ».

Voilà ce dont s’indignent l’auteur et les signataires de la lettre ouverte publiée le 10 décembre sur le site des Volontaires pour la France, qui se présente comme une association dont l’une des missions est de « défendre l’identité nationale et de lutter contre l’islamisation du pays ». L’association, que L’Opinion présente comme « de droite radicale », compte notamment parmi ses « volontaires d’honneur » Renaud Camus, auteur de la théorie du « grand remplacement. »

« Vous ne pouvez pas décider seul d’effacer nos repères civilisationnels et nous priver de notre patrie charnelle. Nous vous demandons donc de surseoir à la signature de ce pacte et d’appeler par voie de référendum les Français à se prononcer sur ce document. Vous êtes comptable devant les Français de vos actions. Votre élection ne constitue pas un blanc seing », peut-on lire sur le site, qui publie également une pétition.

Un écart au devoir de réserve des militaires

Le texte, écrit par le général Antoine Martinez, également président de l’association, a été signé 13 autres personnalités, dont l’ancien ministre de la Défense Charles Millon, 10 généraux, un amiral et un colonel. Or, comme le précise L’Opinion, tous les signataires, à l’exception d’un seul, sont membres de la 2e section, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus actifs au sein de l’armée, mais restent mobilisables.

Et à ce titre, ils sont donc toujours soumis au devoir de réserve qui incombe à tous les militaires, comme l’a fermement rappelé le cabinet de la ministre des Armées, contacté par le journal.

« Ces propos sont inadmissibles et indignes. Les généraux 2S qui ont signé ce texte sortent du devoir de réserve auquel ils sont soumis.(…) En dérogeant à leurs devoirs, ils sapent ce qui les a conduits aux responsabilités du haut desquelles ils donnent aujourd’hui des leçons. Ce faisant ils ne répondent pas à leurs obligations statutaires et s’exposent de ce fait à des sanctions disciplinaires, dont nous apprécierons l’opportunité dans les jours à venir », a fait savoir le ministère.

Source : Huffingtonpost

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