Coronavirus : l’OMS suspend temporairement les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine par sécurité

870x489_maxnewsworldfive096231(photo d’illustration) © Maxppp – Nicolas CREACH

Par mesure de précaution, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonce ce lundi soir la suspension temporaires des essais cliniques qu’elle mène dans plusieurs pays avec l’hydroxychloroquine. Vendredi dernier, une vaste étude menée sur près de 15.000 malades alertait sur ses effets néfastes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi avoir suspendu « temporairement » les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine qu’elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays, par mesure de précaution.

Cette décision fait suite à la publication d’une étude vendredi dans la revue médicale The Lancet jugeant inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre le Covid-19, a indiqué le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle.

L’OMS a lancé il y a plus de deux mois des essais cliniques portant notamment sur l’hydroxychloroquine, baptisés « Solidarité« , dans le but de trouver un traitement efficace contre le Covid-19. Actuellement, « plus de 400 hôpitaux dans 35 pays recrutent activement des patients et près de 3.500 patients ont été recrutés dans 17 pays », a expliqué le patron de l’OMS.

Les données de 96.000 patients analysées

Or, selon la vaste étude parue dans The Lancet, ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine ne se montrent efficaces contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés, et ces molécules augmentent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque.

L’étude a analysé des données d’environ 96.000 patients infectés par le virus SARS-CoV-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15.000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associée à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associée à ce même antibiotique), puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81.000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement.

Notoriété inédite depuis les études du professeur Didier Raoult

L’hydroxychloroquine est un dérivé de la chloroquine, prescrite depuis plusieurs décennies contre le paludisme. Connue en France sous le nom de Plaquénil, l’hydroxychloroquine est prescrit contre le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde.
L’hydroxychloroquine connaît depuis fin février une notoriété inédite depuis que le professeur français Didier Raoult a rendu publiques plusieurs études, qui selon lui montrent une efficacité de l’hydroxychloroquine associée à un antibiotique, l’azithromycine.

L’effervescence autour de l’hydroxychloroquine a connu un regain lorsque le président américain Donald Trump s’en est fait l’apôtre, au point d’en prendre lui-même quotidiennement à titre préventif. Au Brésil, le président Jair Bolsonaro est convaincu de ses effets, au point que le ministère de la Santé a recommandé son usage pour tous les patients légèrement atteints.

Lundi, le chef de l’OMS a tenu à rappeler qu’hydroxychloroquine et chloroquine « sont reconnus comme généralement sûrs pour les patients atteints de maladies auto-immunes ou de paludisme. »

Source : France Bleu

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