Coronavirus. Les policiers sommés de rendre leurs masques FFP2, des syndicats furieux

Le ministère de l’Intérieur a demandé, ce mercredi 25 mars, aux policiers de rendre leurs masques FFP2 aux agences régionales de santé. Une décision critiquée par plusieurs syndicats de police qui demandent d’autres masques en compensation. Ils menacent, ce jeudi 26 mars, de suspendre les contrôles.

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Devant la pénurie de masques pour lutter contre le coronavirus, le ministère de l’Intérieur a demandé aux policiers, ce mercredi 25 mars, de faire don des masques en leur possession aux personnels soignants.

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Les stocks du ministère, qui s’élèvent à 1,4 million de masques FFP2 sur le territoire et à Mayotte, seront remis aux agences régionales de santé, chargées de (les) répartir en fonction des besoins du système de santé, a-t-on précisé au ministère de l’Intérieur.

Beauvau a également souligné que les services du ministère de l’Intérieur, notamment la police et la gendarmerie nationales, ont pour leur part été dotés de masques chirurgicaux en application de cette même doctrine fixée au niveau interministériel.

« C’est pitoyable »

C’est un scandale, c’est pitoyable, s’est ému Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance. Nous ne critiquons pas le fait de donner nos stocks de masques FFP2 au personnel soignant mais nous ne comprenons pas que rien ne nous soit donné pour les remplacer.

On marche sur la tête !, a-t-il poursuivi, en déplorant que les policiers ne soient actuellement appelés à utiliser les masques chirurgicaux lors des contrôles qu’en présence de personnes présentant des symptômes de Covid-19, et non pas systématiquement.

Sur Twitter, David Le Bars, du Syndicat des commissaires de police SCPN, a estimé que cette décision du ministère prouvait qu’il y avait bien une pénurie de masques et que les policiers étaient sacrifiés !.

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Denis Jacob, d’Alternative Police (CFDT), a estimé dans un communiqué qu’il n’était pas question que les policiers continuent à travailler sans un minimum de protection et à s’exposer de plus en plus à la contamination du Covid-19.

Les policiers menacent de suspendre les contrôles

Ce jeudi 26 mars, dans un communiqué commun, l’ensemble des syndicats de police, tous grades confondus, a lancé jeudi un avertissement solennel au ministre de l’Intérieur.

L’intersyndicale prévient que si les moyens de protection font défaut dans les services, les policiers ne feront que les missions réellement urgentes et ne procéderont plus au contrôle du confinement.

Les policiers, comme les gendarmes, ont à leur disposition des masques chirurgicaux, qu’ils estiment en quantité insuffisante.

Les précisions du secrétaire d’État

Le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez, est revenu à la mi-journée sur la mise à disposition de masques FFP2 aux personnels soignants par la place Beauvau.

Les 1,4 million masques que le ministère de l’Intérieur met à disposition des agences régionales de santé, pour un million d’entre eux, étaient à disposition de la gendarmerie nationale, et non de la police, a-t-il déclaré sur TF1.

Ce sont des masques particuliers, FFP2, qui sont normalement destinés aux personnels soignants, qui interviennent auprès des malades les plus graves, et notamment en réanimation. La doctrine du gouvernement est de réserver ces masques aux personnels soignants, a répété le secrétaire d’État.

Des masques à mettre sous certaines conditions

Pour les policiers et gendarmes, des masques de protection sont mis à disposition des équipages. À chaque fois, qu’ils contrôlent des individus qui peuvent leur sembler symptomatiques […], nous leur demandons de revêtir le masque, et uniquement à ce moment-là. C’est une doctrine qui s’appuie sur des considérations scientifiques, a expliqué Laurent Nuñez.

Nous veillons, avec le ministre de l’Intérieur, à ce que ces policiers et gendarmes disposent de ces masques. Nous veillons à les réapprovisionner et nous réfléchissons par ailleurs, à des solutions innovantes de protection, a-t-il encore avancé.

Source : Ouest-France

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