Communiqué de presse commun du collectif des Gilets jaunes Decla Ta Manif et du Syndicat France Police – Policiers en colère lu ce jour en conférence de presse à Paris

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Ce week-end, les Gilets jaunes manifesteront pour la 53e semaine consécutive. Depuis un an, médias et gouvernement tentent de réduire les Gilets jaunes en un affrontement entre Forces de l’ordre et casseurs, effaçant ainsi du débat public les revendications démocratiques et sociales portées par ce mouvement.

Le collectif des Gilets jaunes Decla Ta Manif et le Syndicat France Police – Policiers en colère refusent la désinformation de l’opinion publique et réaffirment les points suivants :

Le 17 Novembre 2018, les Gilets jaunes ont rassemblé sur les ronds-points le peuple de France dans toutes ses composantes politiques et sociales. Plus d’un million de nos concitoyens se sont mobilisés ce jour-là.

Les revendications historiques du 17 novembre étaient basées sur le rejet d’une fiscalité injuste, sur une exigence de justice sociale et sur davantage de démocratie, le tout, sur fond de défiance vis-à-vis de l’ensemble des politiciens français et européens de gauche, de droite, du centre et des extrêmes, jugés « tous pourris ». Crise sociale et crise de la représentativité politique : c’est bien le cocktail détonnant ayant déclenché la colère des femmes et des hommes sortis sur les ronds-points à l’automne dernier.

Lors du lancement des Gilets jaunes, plus de 80% des Français étaient favorables au mouvement, y compris beaucoup de policiers, pour certains, fiers d’arborer le Gilet jaune.

La délocalisation des manifestations des ronds-points vers les centres-villes avec la destruction des cabanes de convivialité ainsi que l’infiltration de groupes violents dans les cortèges de Gilets jaunes ont été les deux éléments utilisés pour tenter d’affaiblir le mouvement et essayer de le discréditer.

Les signataires du présent communiqué réaffirment leur absolue condamnation des outrages et de toutes les formes de violences envers les Forces de l’ordre.

Les signataires du présent communiqué attendent de l’autorité judiciaire qu’elle comble le vide juridique par de la jurisprudence concernant l’usage des armes de force intermédiaire ordonné par l’autorité administrative pour disperser des manifestants. L’usage des GLI F4 et des LBD 40 a infligé des blessures de guerre à des Gilets jaunes, souvent non-violents, tout en exposant les policiers et les gendarmes à un risque administratif et pénal.

Les signataires du présent communiqué réaffirment l’absolue nécessité de déclarer au préalable les manifestations et rappellent que les attroupements font le jeu des casseurs et donc, le jeu des opposants politiques aux Gilets jaunes. De son côté, l’autorité administrative doit faire preuve de discernement et ne pas systématiquement interdire les manifestations déclarées ou imposer des parcours rendant invisibles les manifestants, ce qui pourrait faire obstacle aux libertés publiques.

Les signataires du présent communiqué rappellent que les revendications essentielles portées par les Gilets jaunes restent sur la table : diminution de la pression fiscale sur les classes pauvres et moyennes, dissolution de l’assemblée nationale accompagnée d’une réforme profonde des Institutions politiques, instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC).

Avec 55 suicides au sein de la police nationale depuis le 1er janvier, les revendications historiques portées par les Gilets jaunes restent celles de nombreux policiers, souffrant tout autant qu’une grande partie de la population.

Source : France Police

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