Bientôt des essaims de micro-drones pour la Marine nationale?

perdix-20190210Photo : Essaim de drones Perdix du Massachusetts Institute of Technology

Le 4 décembre 2018, la Direction générale de l’armement [DGA] « Techniques navales », la Marine nationale, via le Centre d’expertise des programmes navals [CEPN] et System Factory, de l’agence de développement économique de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée, ont signé une convention visant à lancer le « Groupe d’Innovation pour la Maîtrise Navale en Opérations par la Technologie et l’Expérimentation » [GIMNOTE].

L’acronyme choisi pour cette initiative ne doit rien au hasard dans la mesure où il s’inspire du « Gymnote », qui le fut premier sous-marin torpilleur à moteur électrique opérationnel français, lequel avait été mis au point en 1888, selon une démarche en avance sur son temps.

« La Marine est engagée dans un processus de promotion de l’innovation pour répondre au besoin permanent d’amélioration de sa supériorité opérationnelle. Expérimenter les bonnes idées, qu’elles viennent des marins ou des industriels, les évaluer en vue d’un possible ‘passage à l’échelle’, sont des pratiques courantes dans la marine. Le fait de mieux l’organiser en bénéficiant de la force de frappe de la DGA est très encourageant », avait expliqué, à l’époque, le capitaine de vaisseau Nicolas Ciaravola, le directeur du CEPN.

L’objectif de GIMNOTE est de « détecter, orienter, expérimenter et accélérer l’intégration d’innovations contribuant à l’excellence technologique de la Marine nationale et à sa supériorité en déploiement opérationnel », notamment en exerçant une veille sur les meilleures solutions technologiques mises au point par le secteur civil.

Cinq ateliers ont ainsi été mis en place à cette fin : orientations technico-opérationnelles, recherche des opportunités d’innovation, évaluation intégration et capitalisation des briques technologiques.

Un premier comité de pilotage devait se réunir assez rapidement après la signature de la convention. Ce qui a été fait le 30 janvier dernier, à Ollioules. À cette occasion, deux projets innovants ont été retenus.

Le premier vise à élaborer « une situation air et surface par triangulation des détections passives issues des caméras de micro drones évoluant en essaim ». Un besoin opérationnel exprimé par la Marine, souligne la DGA. Dans ce domaine, qui fait appel à l’intelligence artificielle, le ministère des Armées a déjà lancé un programme, appelé SUSIE [Supervision de systèmes d’intelligence en essaim]. Selon les explications qu’il avait données en 2011, l’objectif était de développer de « nouveaux moyens d’interaction, de contrôle et de préparation pour le déploiement de systèmes multi-robots auto-organisés. »

Un essaim de micro-drones apporte plusieurs avantages. En premier lieu, il offre une capacité de redondance, ce qui veut dire que la perte d’un ou plusieurs appareils ne remet pas en cause la poursuite de la mission. Ensuite, son coût est [théoriquement] faible au regard des opportunités qu’il propose. Enfin, il permet de surveiller des surfaces plus grandes.

Le second projet retenu par le comité de pilotage de GIMNOTE concerne la propulsion des navires « Il s’agit d’une proposition industrielle spontanée qui répond à une opportunité d’innovation », souligne la DGA. L’idée est de modifier un moteur thermique « en réalisant une hybridation parallèle », ce qui permettra à un navire de disposer d’un « mode 100% électrique pour les missions silencieuses ou les entrées au port. »

Source : Opex360

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