Au procès du « Mur des cons », le « dégoût » d’un père de victime

Philippe Schmitt, père d'Anne-Lorraine Schmitt, arrive au palais de justice de Pontoise, le 14 décembre 2010
Philippe Schmitt, père d’Anne-Lorraine Schmitt, arrive au palais de justice de Pontoise, le 14 décembre 2010
© AFP
L'ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, Françoise Martres, le 29 octobre 2015 à Paris
L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, Françoise Martres, le 29 octobre 2015 à Paris
© AFP, PATRICK KOVARIK

Son profil tranche avec celui des autres plaignants au procès du « Mur des cons » à Paris: Philippe Schmitt, qui n’est pas un homme politique mais un père de victime, a dit jeudi son « dégoût » d’avoir vu son portrait affiché sur ce trombinoscope au Syndicat de la magistrature.

« Je vous laisse imaginer ma stupeur, ma colère et mon dégoût » en 2013, au moment de la révélation de l’existence d’un « Mur des cons » épinglant politiques, magistrats ou intellectuels dans les locaux du syndicat classé à gauche, relate le général Schmitt devant le tribunal correctionnel.

« Parent de victime, le reproche que l’on peut me faire est de ne pas me résigner à ce que d’autres jeunes femmes subissent le martyr d’Anne-Lorraine », lance M. Schmitt, qui avait critiqué le « laxisme » de certains juges après l’assassinat de sa fille par un récidiviste dans le RER en 2007.

« A travers ce comportement, c’est la mémoire de ma fille qu’on insulte », insiste-t-il, dénonçant le « mépris » du syndicat, une « faute d’éthique ».

Françoise Martres, qui présidait le Syndicat de la magistrature au moment où l’existence du « Mur des cons » avait été révélée, est jugée depuis mardi pour injures publiques.

Elle avait réitéré mardi ses excuses à M. Schmitt ainsi qu’à un autre père de victime épinglé sur cet affichage, qui ne s’est pas porté partie civile, Jean-Pierre Escarfail, dont la fille a été violée et assassinée par Guy Georges.

Le syndicat leur avait envoyé à l’époque des courriels précisant que leurs prises de positions publiques, et non leur qualité de victime, pouvaient expliquer leur présence au « Mur ».

Mme Martres, qui assure que cet affichage n’était plus mis à jour au moment de son arrivée à la tête du syndicat en janvier 2013, avait estimé mardi que M. Schmitt y figurait en raison de sa proximité avec l’Institut pour la justice, une association tenant « les positions d’une droite dure ».

Les autres plaignants sont des politiques de droite ou d’extrême droite, le Rassemblement national et le polémiste Dieudonné.

Leurs avocats ont souligné à plusieurs reprises que le syndicat et Mme Martres n’ont exprimé de regrets que s’agissant des deux pères de victimes.

Les politiques sont « des personnalités publiques, habituées à la critique », y compris à voir leurs propos épinglés au fameux « Mur du çon » du Canard enchaîné, a observé Katia Dubreuil, l’actuelle présidente du syndicat.

Fin des débats vendredi.

Source  : Actu Orange

« Quelques verbatim du Général Philippe Schmitt au procès du « mur des cons ». J’aime beaucoup la réaction incrédule de son plus jeune fils, qui à l’époque des faits demande à sa mère :  » Maman, les gens qui ont épinglé Papa, ce sont des juges ? » »

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