Attentat de Paris : «Mon collègue a été abattu sous mes yeux»

Le fourgon des policiers a été criblé de balles./Photo AFP
Le fourgon des policiers a été criblé de balles./Photo AFP
 

Claude (1) est encore sous le choc. Ce policier a assisté, jeudi soir, à l’assassinat de Xavier Jugelé, son collègue de la 32e compagnie d’intervention de la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris (DOPC) abattu par Karim Cheurfi, ce terroriste dont l’acte a été revendiqué par l’état islamique.

«Je n’ai pas vu arriver la voiture du terroriste mais j’ai entendu un bruit sourd monter ; c’était en fait des voix qui criaient. Et soudain un bruit sec de détonations d’arme à feu a résonné. Je ne sais pas bien combien il y a eu de tirs. Ça s’est passé très vite. Et puis, un de mes collègues de la 32e compagnie a crié : « Il est touché ! Il est touché ! ». Et j’ai vu que Xavier, qui était au volant de notre car, avait la tête affaissée sur sa poitrine et qu’il saignait. Il est mort sous nos yeux. C’est une vision que je ne pourrai jamais oublier… Nous nous sommes alors baissés pour éviter que d’autres tirs éventuels ne nous atteignent. Et puis j’ai entendu une nouvelle rafale à quelques mètres de notre véhicule. C’est juste après qu’un de mes collègues a ouvert le feu et abattu l’homme qui venait de nous prendre pour cible et se tenait à quelques mètres de nous avec un fusil dans les mains. Il y a alors eu un moment où tout a semblé se figer, devenir immobile. Et puis, la réalité a repris le dessus. Nous avons rapidement compris que deux autres de nos collègues, qui étaient en faction sur le trottoir, avaient aussi été atteints par les balles du terroriste», relate Claude, traumatisé par cette scène d’horreur.

«Nous nous sommes alors rués sur notre agresseur qui s’était écroulé au sol, poursuit le jeune policier. Nous n’avions qu’une idée : le neutraliser car nous avons craint qu’il puisse se relever et faire feu à nouveau sur nous ou sur des passants. Nous l’avons menotté tandis que des collègues se sont mis en protection autour de nous avec leur arme. Dans un même temps, nous avons lancé un message radio pour dire que nous étions victimes d’une attaque et que nous avions besoin de secours de toute urgence. Nous avons aussi crié aux gens qui passaient de se coucher au sol, de ne pas approcher, car nous ne savions pas si cet homme était accompagné de complices».

(1) prénom d’emprunt par souci d’anonymat

Propos recueilli par Guillaume Atchouel

Source : La Dépêche

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